Quel modèle va triompher entre celui de Clermont et celui du Rugby Club Toulonnais ?

Quel modèle va triompher entre celui de Clermont et celui du Rugby Club Toulonnais ?

Le samedi 1 avril 2017 à 9:15 par David Demri

14 Commentaires

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Quand Clermont s’affranchit progressivement de l’entreprise Michelin, Toulon reste entièrement dépendant de son président Mourad Boudjellal: les deux cadors français, qui s’affrontent dimanche en Coupe d’Europe, ont des modèles de gestion très éloignés l’un de l’autre.

« Nos modèles sont complètement différents !« , clame lui-même le facétieux Boudjellal, qui a fait en dix ans de Toulon un grand d’Europe.
« A Toulon, je me suis investi personnellement », insistait mardi celui qui a pris les rênes du RCT en 2006, le hissant en quelques années de la Pro D2 au sommet de l’Europe, avec trois titres consécutifs (2013, 2014, 2015).

« Je suis un chef d’entreprise qui gère avec ses fonds », estime celui qui a fait fortune à la tête d’une maison d’édition spécialisée dans la bande dessinée. « A Clermont, c’est Michelin qui a les fonds (…). Eric de Cromières (le président de l’ASM) a plus de confort que moi. Je suis même jaloux », ajoute Boudjellal, toujours taquin.

– L’AS Michelin, c’est fini –

Faux, répond-on du côté du Puy-de-Dôme, où l’on affirme avoir créé « un modèle économique vertueux, comme celui de La Rochelle ».
Le club ne parle pas de subvention ni de mécène: entreprises et collectivités achètent des prestations (places ou encarts publicitaires) au sein du bien nommé stade Marcel-Michelin (19.000 places). Le conseil régional, qui avait déjà une tribune à son nom, a ainsi officialisé lundi le versement de 400.000 euros.

Résultat: la part de Michelin, toujours le plus gros partenaire privé, dans le financement du club -à l’origine l’AS Michelin, rebaptisée en AS Montferrandaise- est en baisse à 7%, contre 9% l’an passé.

« On le considère comme un partenaire comme un autre. S’il manque 2 millions, ce n’est pas Michelin qui va les mettre sur la table« , affirme-t-on au sein de la direction.

Propriétaire de son stade -un des seuls cas en France-, l’ASM génère d’importants revenus grâce cette infrastructure. Son bon début de saison lui a permis d’avoir une billetterie en hausse, et de mettre en lumière « ASM Expérience », son musée nouvelle génération.

Ce vaste espace scénographique installé dans les entrailles du stade a accueilli près de 20.000 personnes depuis son ouverture fin octobre 2016 et est à l’équilibre financièrement, selon le club. Un concert de Manu Chao aura lieu fin juin sur la nouvelle pelouse hybride. L’ASM, qui a ouvert son conseil d’administration à d’autres personnalités non issues du sérail Michelin, semble avoir réussi le pari de la diversification des revenus.

– Boudjellal a un nouveau projet –

Avec cette hygiène économique, le champion de France 2010 -son seul grand titre- a résisté aux désillusions sportives qu’il a connues depuis. Pas sûr que Boudjellal aurait continué à s’investir s’il avait rencontré de tels échecs.

Le bouillant Toulonnais présente lui-même son modèle comme reposant sur l’engouement et la passion autour de son club. La venue de stars internationales (Umaga, Sonny Bill Williams, Wilkinson, Giteau, Habana…) a engendré un énorme merchandising: la marque RCT, ce sont cinq boutiques à Toulon et aux alentours, ainsi que deux restaurants.

La fragilité de ce plan, c’est qu’il repose sur des résultats. Et l’exaltation générale s’est essoufflée en même temps que l’équipe est rentrée dans le rang (4e du Top 14).

« Les gens nous font la gueule, il y a moins de passion autour du RCT et du rugby à Toulon », déplorait mardi Boudjellal. « On a un modèle qui est en fin de vie. On m’a pointé du doigt, mais aujourd’hui beaucoup reprennent, avec succès, le modèle qui nous a permis de gagner en faisant notamment venir des étrangers. »

Lui-même a failli jeter l’éponge et revendre le club cette saison, avant d’annoncer fin décembre qu’il resterait et allait « ouvrir le capital du club et de façon gratuite aux supporters et partenaires ».

Boudjellal, certainement influencé par les réformes que veut mettre en place son ex-manager Bernard Laporte à la tête de la Fédération, compte sur un projet de jeu orienté vers les joueurs français et la formation pour séduire de nouveau. L’arrivée de Fabien Galthié, en remplacement de l’Anglais Mike Ford, doit permettre un nouveau départ afin de bien remplir Félix-Mayol, agrandi pour passer de 16.200 à 18.200 places la saison prochaine.

Source: leparisien.fr – AFP

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14 Commentaires

  1. marcociti 1 avril 2017 at 09h- Répondre

    L’ASM proprio de son stade. La construction du stade a coûté combien de centaines de millions au club? Ah non, à la base, il appartenait à l’entreprise Michelin. Forcément, c’est plus facile ainsi.

    l’article ne dit pas non plus qu’une bonne partie des partenaires sont en réalité liés à Michelin. C’est un peu comme la boite des Savare qui subventionne le Stade Français: oui, ce n’est pas directement Savare qui paie. Mais indirectement, c’est une autre histoire. Ou alors comme Sochaux, en foot, qui ne vivait plus grâce à Peugeot: tous les fournisseurs de Peugeot étaient devenus sponsors par contre.

  2. leto 1 avril 2017 at 09h- Répondre

    C’est exactement ce que j’allais dire… Michelin a fait un cadeau de plusieurs centaines de millions d’euro et on parle d’un modèle vertueux parce que le club profite d’une rente offerte…

    • Palatoupap 1 avril 2017 at 13h- Répondre

      Oui bien sur….le fait qu il en soit proprio fait surtout que c est le club qui doit’investir en empruntant des dizaines de milion d euros pour agrandir le stade, refaire la pelouse,….contrairement a chez vous ou le club beneficie d un ecrin tout neuf, agrandi, renové, mais sans debourser un centimes mais en profitant quand meme de la billetterie. . Pour info le club à financé par des emprunts, dans le stade et la pelouse environ 40 000 000 d euros en 10 ans, donc arretez un peu avec les contre verités.

      • Palatoupap 1 avril 2017 at 13h- Répondre

        Et je ne parle meme pas de l entretien courant, a la charge du club d un coté, et de la ville de l autre

  3. gemayol 1 avril 2017 at 10h- Répondre

    Ils nous emmerdent les vertueux. A force de le dire ils ont fini par le croire et s’en persuader.

  4. Michel Fery 1 avril 2017 at 10h- Répondre

    En attendant , du modèle de standing pour le moment , on s’en cague un pt’i peu , je crois !.. Déjà , l’important pour nous dimanche après midi , *serait de la gagner cette rencontre* , et ce , pour une fois cette saison , en défonçant et détruisant tout sur notre passage !.. Pour moi désolé , mais le vrai MODÈLE qui va triompher , il est là !.. *Patrimoine et Pognons* de l’un et de l’autre , ça va cinq minutes . On va bientôt plus parler que de ça , si ça continu !!.. Pfff !!! …

  5. Benson 1 avril 2017 at 10h- Répondre

    Ce que t’as pas compris dans l’histoire, c’est que Marcel Michelin a fondé l’association sportive Michelin puisqu’une loi sur les associations (de 1901) venait de voir le jour. Il développa ainsi le quartier de Montferrand (citadelle médiévale qui jouxte Clermont) en y installant des infrastructures sportives. Terrains, gymnase, pistes d’hatlétisme, tennis…bref, de quoi favoriser l’éducation physique et la condition des habitants et aussi de ses ouvriers.
    Les locaux suivirent et l’ ASM voyait le jour en 1911. Bien sûr que le lien avec manufacturier est indissociable…mais quand sa participation ne passe pas les 10 % du capitale de l’ASM , on peut pas vraiment dire que c’est le club d’une boîte …y a Babou, le Crédit Agricole, Jacquet, … Bref, l’ASMontferrand Clermont Auvergne.
    Depuis le temps, les installations ont été rénovées, modernisées, avec une tribune en bois, ensuite on a inventé le béton armé, et puis une deuxième tribune, …etc , … On va pas en parler 107 ans ! 😉

  6. Benson 1 avril 2017 at 10h- Répondre

    Tu as raison Michel Fery, on s’en cague, n’empêche que nous Dimanche, on a pas l’intention de se faire gâcher le dimanche par une équipe qui c’est faite tordre deux fois par des coujoux. Certes on est plus à l’aise contre des Irelandais chez nous, mais c’est un quart, c’est la Hcup, et c’est chez nous …. Alors bienvenu !

  7. JompaVo 1 avril 2017 at 10h- Répondre

    On a déjà gagner deux fois en finale contre eux et si toutefois on perd on entendra dire que leur système est mieux ! C’est fort ça!

  8. Benson 1 avril 2017 at 10h- Répondre

    Y a que les catalans qui perdent en final contre nous….. (La bise à Guirado 😉 )
    Le système est différent, on descends pas en D2 tout les dix ans…

    • Bito 1 avril 2017 at 11h- Répondre

      C’est vrai qu il est top leur système. 105 saisons blanches sur 106.

  9. Michel Fery 1 avril 2017 at 11h- Répondre

    @Benson !.. On s’en branle nous autres , que ce soi à Michelin !.. Une chose est déjà plus que certaine , rassure toi , c’est que ça va piquer un tout pt’i peu quand même pour vous aussi . Même qui plus est , si vous êtes bien sur de gagner . Que ça te plaise ou non , *le bon Bougnat* !.. :-)) :-)) Pour une fois , que vous pourrez au moins gagner , depuis tout ce temps très long en plus , on saura rester au moins tout de même bon prince en pitié pour vous . Allez , à force !.. On va juste dire que vous le méritez un peu tout de même !.. HEI !!.. Puis attend , c’est qu’un malheureux 1/4 mon brave !.. Après , uniquement les choses sérieuses commencerons pour vous !.. Et rassure toi
    que l’on y sera particulièrement très attentifs , t’inquiète non plus !.. ;-)) ;-))

  10. Mig 1 avril 2017 at 13h- Répondre

    Pour Toi Benson !! 14 finales = 1 titre …… Volé !!!!! Mouarf !!

  11. Benson 1 avril 2017 at 15h- Répondre

    C’est vraiment dingue ça ! Vous n’apprenez pas à compter dans le Var.
    Si les titres vous obsèdent tant que ca….regardez bien dans l’armoire à trophé du club, et vous verrez qu’il n’y a pas qu’un bout de bois, … Garnir une vitrine, c’est bien pour se forger une histoire, quand une association fait battre le cœur d’une région, c’est autrement gratifiant…