Que le jeu soit beau ou moche, seule la victoire intéresse le Leinster
Que le jeu soit beau ou moche, seule la victoire intéresse le Leinster
Le samedi 18 avril 2015 à 13:50 par David Demri
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La légende Brian O’Driscoll, retraité des terrains depuis l’été dernier, a dû voler au secours de sa province de toujours, critiquée pour son style restrictif.« Les gens attendent énormément (du Leinster) ces temps-ci. Mais il est irréaliste de demander à une équipe de maintenir constamment un si haut niveau de jeu, année après année (…) Ce n’est jamais assez bien, à tel point que c’est parfois ridicule », a ainsi lâché « BOD » il y a deux semaines. C’était avant que la seule botte de Ian Madigan ne permette au Leinster, contre Bath (18-15), de retrouver le dernier carré européen après deux échecs en poules (2013) puis en quart de finale (2014).
Deuxième plus mauvaise attaque en terme d’essais des quarts de finalistes (13, dont 7 mi-janvier contre des Castrais démobilisés), avant-dernière équipe de la phase de poules au classement des passes après contact (5,3 en moyenne par match), le Leinster semble bien avoir tiré un trait sur le jeu léché qui lui a permis de remporter trois titres européens (2009, 2011 et 2012), dont le dernier après un récital offensif face à l’Ulster (42-14).
Cette fin du « Leinstentertainment », jeu de mot entre le nom de la province et le terme « spectacle » (« entertainment »), s’explique autant par le départ de glorieux anciens que par le style de jeu prôné par Matt O’Connor, qui a pris les commandes de l’équipe à l’été 2013 en remplacement de Joe Schmidt, appelé à la tête du XV d’Irlande. O’Connor a ainsi dû reconstituer une ligne arrière et une charnière à la suite des départs du Fidjien Isa Nacewa (2013) et de Jonathan Sexton (2013), ainsi qu’après la retraite d’O’Driscoll donc, qui formait au centre une paire rodée avec Gordon d’Arcy, désormais relégué sur le banc des remplaçants.
Le technicien australien a aussi dû cette saison composer avec l’absence, notamment pendant le Tournoi des 6 nations, de nombreux internationaux réquisitionnés par son prédécesseur, Schmidt, qui a retenu 24 « Leinstermen » dans son groupe élargi. « A chaque match du Tournoi, il nous manquait entre 18 et 23 joueurs! Difficile donc pendant la semaine de travailler les automatismes », explique ainsi l’entraîneur spécialiste de la mêlée au Leinster Marco Caputo.
O’Connor: « Gagner de façon moche ou en jouant bien, c’est hors de propos pour nous »
Mais O’Connor prône aussi un jeu plus pragmatique que Schmidt, basé sur l’occupation du camp adverse, en témoigne par exemple la préférence accordée au classicisme de Jimmy Gopperth à l’ouverture plutôt qu’à Madigan (replacé au centre), plus offensif. « Oui le jeu du Leinster est désormais différent », analyse Jono Gibbes, entraîneur des avants de la province irlandaise jusqu’à l’été dernier et aujourd’hui à Clermont. « Joe (Schmidt) possède un talent unique pour cibler et exploiter les faiblesses adverses par le jeu. O’Connor s’appuie lui surtout sur un gros rideau défensif ». « Même si ce style de jeu n’est pas seulement lié à la vision de l’entraîneur (mais aussi aux circonstances, NDLR), c’est vrai qu’il pourrait y avoir un meilleur équilibre entre la défense et l’attaque« , ajoute Gibbes.
O’Connor, auparavant aux manettes de Leicester (2010-2013), davantage réputé pour la puissance de son paquet d’avants que pour son style léché, ne s’en cache pas: pour lui, gagner passe avant bien jouer. « Dans le sport professionnel, seuls les résultats comptent. Gagner de façon moche ou en jouant bien, c’est hors de propos pour nous », se défendait-il ainsi fin octobre après un nouveau succès sans essai à Castres en Coupe d’Europe (21-16). « Nous faisons tout ce qui possible pour obtenir la victoire ».
Source: rugbyrama.fr
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