Interrogés sur la capacité de l’équipe parisienne à faire tomber l’ogre toulonnais, ces quatre techniciens expérimentés sont d’accord : Paris peut le faire. Voici pourquoi et comment.

Jean-Pierre Elissalde: 

« Si le Stade-Français s’impose, ce sera une performance, pas un exploit. Un exploit est quelque chose de rarissime. Je les ai vus à Jean-Bouin contre le Racing. Ils ont une fraîcheur physique incroyable. Et en général, cela donne aussi une fraîcheur mentale. C’est vraiment une équipe homogène, qui a du gaz, qui reste sur deux victoires face à Toulon ce qui n’est pas anodin et qui donne une impression de puissance. Ils ont deux beaux piliers (NDLR : Slimani et Van der Merwe), au centre, Danty et Waisea sont très complémentaires. Et puis il y a également Steyn qui, tel le phénix, renaît de ses cendres. »

Christophe Urios: 

« Sur ce qu’ils ont montré contre le Racing, on peut penser qu’ils sont capables de rivaliser avec Toulon. Parce que j’ai trouvé cette équipe extrêmement entreprenante, fraîche, avec de la vitesse, un jeu très huilé, une conquête très bonne, un milieu de terrain très performant. Il faudra a minima répéter ce match. En plus, les points forts du Stade Français correspondent peut-être à une certaine fragilité des Toulonnais. Après, je pense que ça aurait été encore plus intéressant pour Paris de jouer à 16 h 30 : avec la chaleur, tous les anciens de Toulon auraient été davantage en difficulté. »

Christophe Dominici:

« Les Parisiens ont tous les atouts. Le Stade-Français a été en difficulté par le passé parce qu’il n’avait pas retrouvé une mêlée. Mais aujourd’hui, il l’a. L’équilibre entre les lignes en fait une équipe vraiment très difficile à battre. Il a une troisième ligne très complémentaire, une profondeur de banc. Si, avec tout ça, Morne Steyn fait le même match que face au Racing, Paris a toutes les chances de battre Toulon. Indépendamment de tout ça, je pense que les Parisiens ont faim. Ils ont retrouvé une préparation physique digne de ce nom aussi. Après, si mentalement Toulon a envie d’aller chercher le doublé, ils peuvent battre le Stade Français, même s’ils ont perdu leurs deux face-à-face cette saison. »

Thomas Lombard:

« La condition sine qua non pour créer l’exploit sera de mettre de la vitesse et, pour cela, il faudra que le Stade Français soit dominateur sur les points d’impact et aussi sur la ligne d’avantage. Ce n’était qu’une demiinterrogation face au Racing, qui était convalescent, là c’est une vraie interrogation parce que la densité physique et l’efficacité défensive sur l’homme sont des caractères très prégnants du jeu toulonnais. Si Paris ne peut pas mettre de vitesse, alors il perdra. Il y a aussi l’aspect défensif. Les Parisiens devront être intraitables car la composante du jeu toulonnais, c’est la domination de l’adversaire dans le registre du physique et de l’affrontement. »