Face aux perches, dans sa position si singulière, Quade Cooper a multiplié les coups de pieds, ce mardi après-midi, sur la pelouse du centre d’entraînement du RCT. Alors que la séance collective était terminée depuis plus d’une heure, l’Australien a répété ses gammes. A ses côtés, un certain Jonny Wilkinson. « Je n’ai jamais eu un coach spécifique pour mon jeu au pied, à part quand j’avais 17 ans. Je travaillais alors avec Elton Fatley. Mais dès qu’il a arrêté, c’était terminé. Là, j’ai la chance d’apprendre avec l’un des meilleurs. Chaque fois que je sais que Jonny est ici, je prends mon téléphone et j’essaie de caler des séances avec lui. Cela m’aide énormément et je veux continuer d’ apprendre« , assure un Cooper admiratif de son aîné anglais.

Arrivé il y a un tout petit peu plus d’un mois à Toulon, l’ancien ouvreur des Reds continue de prendre ses marques. Cela, même si son intégration a été perturbée par un retour précipité au pays. Si une semaine de congés lui était due (en raison de sa participation à la Coupe du monde), il n’est pas rentré en Australie pour prendre des vacances mais pour être auprès des siens. En effet, quelques jours avant le match face aux Wasps, Cooper a appris le décès de sa grand-mère. Dès le lendemain du déplacement à Coventry, il a alors sauté dans un avion pour se rendre auprès des siens.

« Après ce qui est arrivé à ma grand-mère, ma deuxième semaine ici a été compliquée car je voulais rentrer et voir si tout allait bien pour ma famille. C’était d’autant plus important pour moi de rentrer que je n’avais pas vu les miens depuis le mois de mai », révèle l’australien. S’il a connu une première brillante à Mayol, face à Montpellier, Cooper avait souffert en Angleterre, à l’image de toute son équipe.

S’il ne se cache pas, le numéro 10 toulonnais n’était pas forcément dans les meilleures conditions pour cette rencontre. « C’était difficile car je voulais être auprès de ma famille, je discutais plusieurs fois par jour avec eux pour savoir si tout était ‘ok’. Je ne cherche pas d’excuse pour justifier ma performance mais tout cela était dans un coin de ma tête », poursuit-il.

Désormais, le demi d’ouverture assure être « plus à l’aise » et peut se« concentrer sur Toulon ». Justement, son engagement avec le RCT est d’une année avec une autre saison en option. Mais avec le recrutement de François Trinh-Duc ainsi que le repositionnement (quasi définitif) de Giteau en 10, il devient difficile de se faire une place à ce poste.

Pas de quoi l’affoler cependant. « Je vis semaine après semaine pour l’instant. J’ai la chance d’être dans un tel club prestigieux avec des joueurs de classe mondiale. J’ai envie de continuer d’apprendre ici », assure Cooper. Avant d’évoquer la concurrence éventuelle, « le club souhaite toujours avoir les meilleurs. Cette année, il y a aussi Fred Michalak et Matt Giteau. Les postes sont doublés ou triplés c’est ce qui fait la réussite du club. Être en concurrence avec les meilleurs est une des raisons de ma venue ».

Pour son avenir, la balle semble être désormais plus entre les mains de Mourad Boudjellal. Conciliant, le président toulonnais a accepté de libérer Quade Cooper pour des tournois de rugby à VII en vue des JO. Acceptera-t-il d’être privé du joueur le temps des Jeux Olympiques l’année prochaine? C’est une autre question. En attendant, Cooper se doit déjà de convaincre sur le terrain et il s’en donne les moyens.

Source: rugbyrama.fr