« Aujourd’hui RAS», confesse, presque satisfait, un président Boudjellal qui, hier, avait, semble-il, retrouvé un peu plus de sérénité au regard de ces derniers jours. En effet, après son coup de gueule assassin à l’encontre de son manager général (lire nos éditions du 5 et 6 septembre), l’heure est à la réflexion.

De son côté, hier matin, à Berg, Philippe Saint-André a probablement dirigé le meilleur entraînement de la saison. Le prochain entraîneur de l’équipe de France entend bien, malgré les propos présidentiels qu’il apparente à « une véritable tuerie »,faire le maximum pour le RCT jusqu’à ce qu’il le quitte.

Question départ, rien n’est acté. Mourad Boudjellal, le président, qui est apparu par moments déboussolé, a parlé, comme date butoir, de la fin du mois de septembre ou… avant.

Les conseilleurs et les payeurs

Montpellier serait donc, après Bayonne, Bordeaux-Bègles et le Stade Français a priori – et au maximum – le dernier match des Rouge et Noir dirigé par PSA.

Conseillé par beaucoup – les réseaux sont activités de toutes parts sur la rade -, le patron du RCT continue de prospecter. Certaines pistes se sont refermées d’elles-mêmes (Mallet, Jones, White, Hyardet, Daniel Herrero) d’autres sont en pointillé (Dominici), d’autres encore semblent toujours d’actualité (Umaga, Champ, Lane). Mais à Toulon, personne n’écarte la surprise du chef au moment où les batailles d’ego se multiplient ça et là.

M. Boudjellal a répété : « Il n’est pas question qu’un Attila vienne occuper la tête du club.»Qui donc voudra – avec humilité et pour un intérim – assurer dans un tel contexte la continuité d’un RCT qui, au fil des ans, n’aime toujours pas naviguer en eaux calmes. Le nom du successeur sera dévoilé d’ici dix jours au maximum.

Cet après-midi, dans un climat espéré apaisé, les avocats des deux parties entrent en lice.

Me Gérard Mino du barreau de Toulon qui défend les intérêts du président du RCT et Me Christian Chevalier, du barreau de Paris au nom de directeur sportif vont tenter, en présence des intéressés, de trouver un terrain d’entente où il sera question de gros sous.

Passion et raison

Les deux conseils qui n’auront peut-être jamais aussi bien porté leur nom auront, au-delà de l’intérêt immédiat de leurs clients, en tête l’intérêt général du RCT.

Emporté par sa passion et sa déception ces dernières quarante-huit heures, le patron du RCT garde certainement à travers la gorge le fait que son équipe ne prend pas part, cette saison, à la H Cup.

Peut-être regrette-t-il d’avoir prolongé jusqu’en 2014 le contrat de PSA au lendemain de la victoire sur le Munster. Saint-André, qui avait fait stipuler sur son contrat une clause libératoire au cas où il serait retenu comme sélectionneur de l’équipe de France, veut faire respecter ses droits et aller, en ce domaine au bout de ce rêve – un rêve soit dit en passant qui tourne au cauchemar. Les joueurs toulonnais iront dans le Pays Basque pour un match du rachat. Ils prennent l’avion demain avec, en principe, dans leurs bagages un Philippe Saint-André certainement plus revanchard que jamais.

Source Var Matin