Pierre Mignoni s’exprime pour Sports.fr
Pierre Mignoni s’exprime pour Sports.fr
Le jeudi 15 avril 2010 à 11:16 par David Demri
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Pierre, si l’on vous avait dit il y a huit mois à l’entame de cette saison que vous disputeriez à deux journées de la fin de la saison régulière le fauteuil de leader à l’Usap, auriez-vous pu le croire ?
Franchement, notre objectif a toujours été de terminer parmi les six premiers de ce championnat. Après, on peut toujours espérer, c’est permis, se qualifier directement en demi-finales, mais on n’est pas encore arrivés, loin de là. Maintenant, il est certain que c’est déjà très bien pour la ville puisque Toulon retrouve le haut niveau avec cette qualification assurée pour la H-Cup, qui faisait partie, je le répète, de nos ambitions à l’entame de cette saison.
On a le sentiment que Toulon a tout au long de cette saison su construire sa saison pierre après pierre, selon une progression constante et en mettant les choses dans le bon sens…
Oui, il est vrai qu’on a fait naître un groupe ici et il a fallu mettre les choses en place petit à petit. Aujourd’hui, on arrive apparemment en forme au bon moment. Maintenant, il reste un gros mois et demi pour espérer faire quelque chose de bien et ce n’est qu’à l’issue de ce mois qu’on pourra faire le bilan. Même si d’ores et déjà on sent une marge de progression très importante parce que l’équipe est nouvelle. Et je pense que ce sera encore mieux la saison prochaine puisqu’on conserve l’essentiel de notre effectif avec des renforts. C’est dans la continuité et c’est un gage de réussite pour l’avenir.
« On a envie tous de faire de grandes choses. On verra bien où cela nous mène…«
Comment abordez-vous ce sprint final à Toulon ? Votre président, Mourad Boudjellal, se dit prêt pour le hold-up… Vous confirmez ?
Moi, pour l’instant, je n’envisage que nos deux derniers matches de saison régulière, qui sont décisifs pour essayer d’atteindre directement cette demi-finale. Si on y parvient alors le constat sera clair: on sera à deux matches de faire quelque chose de grand. Voilà tout, mais il est encore un peu tôt… On est vraiment concentrés sur ce match de samedi face aux champions de France. Disons qu’on est un peu euphoriques, on a envie tous de faire de grandes choses. On verra bien où cela nous mène…
Jouer l’Usap au Vélodrome à cette période de la saison, c’est aussi un bon moyen de se tester face à une équipe en pleine possession de ses moyens…
De mon point de vue, ce sont vraiment les favoris pour le titre. Leur victoire à Castres est là pour le prouver avec un gros match à la clé. Ils sont très difficiles à manoeuvrer, on l’a vu, ils ont marqué les esprits. C’est surtout pour nous qu’il va s’agir d’un gros test. On va voir où on se situe par rapport à ce qui fait de mieux aujourd’hui en France.
Sur ces matches couperet, qui arrivent, comment votre équipe peut-elle surmonter son manque d’expérience dans de tels rendez-vous ? L’en estimez-vous capable ?
Il est vrai qu’on manque de vécu sur de tels rendez-vous, mais en même temps, on possède des joueurs de grande expérience dans cette équipe, des éléments qui ont joué et côtoyé le plus haut niveau. Pour certains, on connaît ses exigences et celles des phases finales. J’espère qu’on parviendra à être à la hauteur de ces matches-là, même si on est conscient que cette équipe doit progresser dans tous les secteurs. En fait, on est capables de tout…
C’est cette marge de progression, un peu vertigineuse, qui finalement est excitante en tant que joueur. On ne touche pas les limites de ce collectif…
Oui, c’est une équipe un peu atypique. Il y a beaucoup de personnalités différentes, des gens venus d’horizons très divers, mais en même temps, on sait que chacun est là pour l’un ou pour l’autre, pour faire avancer le groupe. Et même si parfois, on mesure encore mal nos limites, c’est là le plus important. Alors on se surprend parfois, dans le bon, comme dans le moins bon. On sait très bien que sur des matches de phase finale, il faut être très régulier. Pour nous, le challenge se situe là.
« C’est tout la ville qui nous porte…«
Du haut de votre considérable expérience, êtes-vous conscient du caractère tout à fait particulier de cette saison, dont on dit qu’elle pourrait marquer une vraie rupture ?
Avec les six premières places qualificatives, ça a contribué à donner d’une certaine façon sa chance à tout le monde. On a senti toutes les équipes, jusqu’à un moment du moins, très proches les unes des autres. Les clubs se sont énormément renforcées, des équipes nouvelles, dont fait partie Toulon ou le Racing. Tout cela à contribuer à redistribuer les cartes, on voit autre chose, de nouveaux visages, mais on verra qui restera parmi les quatre… En tout cas, c’est positif en ce sens où les prétendants sont de plus en plus nombreux, en position de tenter leur chance.
Un changement que Toulon incarne totalement…
(sourires) Une équipe comme Perpignan, qui a gagné le titre l’an dernier, une équipe comme Toulouse, avec le palmarès que l’on connaît, même Clermont, qui a l’expérience des phases finales, ce seront des adversaires difficiles à battre, on en est pleinement conscient, mais on ira sans complexe.
Personnellement, en espériez-vous autant lorsque vous avez fait le choix de quitter Clermont pour revenir aux sources ici à Toulon, vous l’enfant de Mayol ?
En tout cas, j’en espérais beaucoup. Je n’étais pas venu là pour que ce club connaisse une nouvelle descente ou végète en bas de tableau. J’étais conscient du grand projet qui se mettait en place, des joueurs contactés, de ceux qui avaient signé, j’étais moi-même parmi les premiers à m’engager. Connaissant Philippe (Saint-André), je savais qu’on partait dans une aventure avec de l’ambition. Certainement pas de me dire: « Je rentre à Toulon pour finir ma carrière. » Non, ce n’était pas de cet ordre-là. J’ai fait un choix difficile en quittant Clermont, mais avec l’ambition de revenir chez moi et d’y faire quelque chose de bien.
En tant qu’enfant de la ville et de la Rade, on imagine à quel point cette fin de saison, l’engouement intact autour du club peut vous toucher…
C’est vraiment super parce qu’on retrouve vraiment l’esprit que j’ai connu quand j’étais minot ici. Il existe vraiment une communion énorme avec ce public, on sent les gens heureux de venir au Stade et c’est tout la ville qui nous porte.
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