Le manager du Rugby Club Toulonnais, Pierre Mignoni s’est présenté en conférence de presse ce jeudi midi pour évoquer le match à venir contre le Stade-Français Paris, programmé samedi soir au Stade Jean-Bouin, dans le cadre de la 26ème journée du Top 14.

Dans un premier temps, le technicien Toulonnais savoure la qualification dans le top 4. Extrait:

« Il y a du soulagement car c’était une étape. Je n’ai pas vu beaucoup de joie comme si on avait gagné un titre donc c’est plutôt bon signe. J’ai senti un ouf de soulagement et du bonheur partagé avec le public. Ca faisait cinq ans sans phases finales donc on est très heureux de franchir cette étape. C’était un objectif intermédiaire et c’est ça depuis le début de la saison. Les joueurs sont connectés sur ce que l’on veut faire et connectés ensemble. »

Il l’affirme : à Paris, l’équipe va tout donner pour tenter de remporter la victoire. Extrait:

« C’est le dernier match retour. L’objectif, c’est de tout donner comme lors de chaque match. On n’a pas gagné tous nos matches, mais on est là où on voulait être et on est en position d’avoir une étape de plus. On ira à Paris pour faire un match de rugby et tout donner.

Les joueurs ont envie, il y a beaucoup d’enthousiasme et de solidarité. Je le dis depuis un moment : peu importe qui joue. A l’image de Maëlan Rabut qui n’a pas eu une saison simple, il est là, il fait de bons matches. Pareil pour Jules Coulon. Cela montre la richesse et la qualité de notre effectif. C’est ce que je veux. Je ne veux pas que l’on dise qu’il manque tel joueur ou tel joueur. C’est un groupe et c’est ce que je veux voir sur les matches qui arrivent.

C’est un groupe à l’image de certains matches dans la saison. J’ai le match en tête de La Rochelle où malheureusement on n’a pas été payés. J’ai le match de Clermont à Clermont où on a gagné, d’autres où on est passé tout près. J’ai besoin d’avoir un groupe, je le dis depuis le début de la saison. Il y a des joueurs qui n’ont pas 2 000 minutes de jeu mais ils sont là. »

Il le répète, les joueurs vont jouer le coup à fond. Extrait:

« On va jouer le coup à fond comme tous les matches. Il n’y a pas de question à se poser. Je sais que certains vont se dire qu’en fonction de la composition de l’équipe, on va voir si Toulon a des ambitions. Et c’est faux. J’espère que ça donnera raison à notre groupe. Mais tous les matches de championnat de l’année, on n’a jamais dit qu’on y allait pour ne pas gagner. On est sur le dernier match et on va tout donner.

A chaque fois que tu portes le maillot, tu as une opportunité. Les joueurs le savent. Je sais qu’il y a des joueurs importants dans l’équipe comme David Ribbans par exemple. Mais malheureusement il est blessé, pareil pour Charles Ollivon. Sinon ils auraient été dans le groupe. Mais il faut faire des choix et relancer certains aussi. Leicester Fainga’anuku revient. Il aurait pu rejouer contre Clermont mais j’ai fait un choix car il n’était pas prêt à mon sens.

Je peux donner d’autres exemples mais j’ai besoin que Leicester ait du temps de jeu pour qu’il postule pour la suite, pareil pour Duncan Paia’aua qui revient dans le groupe. Tous les joueurs ont faim et ont besoin de temps de jeu. C’est bénéfique pour samedi. La semaine dernière, Gaël Dréan n’a pas joué alors qu’il était apte, c’est un choix. Ce sera pareil les week-ends suivants. Il faut faire honneur quand on porte le maillot, se battre et tout donner. »

Il s’attend forcément à un match très dur contre une équipe qui a effectué une très belle saison. Extrait:

« Je m’attends à un match très dur contre Paris. Pourquoi ils sont dans les deux premiers depuis tout le championnat ? Car ils ont une très bonne conquête, ils sont très physiques, ils ont une très bonne défense. Alors ce n’est pas la meilleure attaque, mais ils sont très efficaces. Il faut être discipliné et propre sinon tu tombes dans un rythme où ils t’étouffent. En plus, ils ont des facteurs X dans leur équipe à l’image des matches qu’ils ont gagné à la fin. Ils sont capables de faire des choses incroyables. C’est un gros gros test pour nous avec des avants solides et des trois-quarts très rapides.

Il va y avoir la guerre dans la bataille au sol, il va y avoir beaucoup d’engagement. Il faudra aussi beaucoup de discipline. Il faudra trouver la bonne balance entre ce qui nous sera proposé et ce que l’on sera proposé. Si on se fait pénaliser, ils vont nous mettre sous pression. »

Questionné sur la polyvalence de Charles Ollivon qui ratera ce match contre Paris, Pierre Mignoni indique faire ce qu’il y a de mieux pour l’équipe. Extrait:

« Charles Ollivon a des qualités. On veut être dans un équilibre d’équipe. Si Charles joue en 8, on peut jouer avec Brian Alainu’Uese en deuxième ligne, on peut faire des choses identiques mais sur la polyvalence des hommes on peut trouver des différences. Pour moi, on ne va pas changer notre jeu car on va jouer avec Facundo Isa. Il est intégré dans ce que l’on fait, il est entré en jeu en seconde période contre Clermont et on avait tout calé par rapport à sa rentrée en jeu. On pense à la touche, à la mêlée, on veut être le plus précis possible.

Je fais ce qu’il y a de mieux pour notre équipe. Charles est un vrai numéro 8 à la base. Quand il joue à ce poste, ça lui donne une opportunité de faire des choses différentes, mais ce n’est pas une énorme différence. Il faut que l’on soit capable de passer de l’un à l’autre, ça a été le cas contre Clermont. Charles est passé troisième ligne aile en cours de match et il n’y a pas eu de problème d’adaptation par rapport à cela. C’est une force pour nous, un atout. »

Il explique également attendre beaucoup de Facundo Isa. Extrait:

« J’attends de Facundo Isa qu’il ne fasse pas le match de sa vie. Ce qui est important c’est l’équipe. Il faut qu’il joue pour l’équipe. S’il fait ça, ensuite on va le voir avec tous ses points forts et ses talents. Sinon il va déjouer et ne va pas bien servir l’équipe. Il peut énormément apporter à l’équipe du moment qu’il reste concentré sur son rôle et sur ce qu’il a à faire pour les autres. »

Dans la foulée, il rappelle son soutien à Andrea Masi, l’entraineur des trois-quarts Toulonnais, critiqué cette saison. Extrait:

« On est à la deuxième meilleure attaque du Top 14. Tout est dit. Il n’y a pas de commentaire à faire. Les critiques qu’il y a eu, je les ai prises pour moi et pas pour lui. Tout ce que Andrea Masi a fait, c’est que je les valides. Je suis donc en phase avec lui. Si je ne suis pas d’accord avec lui, je lui dis et on réajuste. On a réajusté toute la saison. On a eu des incompréhensions et il me semble qu’on a fait ce qu’il fallait, les joueurs ont fait ce qu’il fallait. Aujourd’hui, on est en phase à l’image du dernier match. Je suis très content pour Andrea Masi. Je comprends que certains puissent avoir des doutes mais moi je n’en ai pas. »

Toulon se rendra-t-il à Paris libéré ? Pierre Mignoni ne l’espère surtout pas. Extrait:

« Mon équipe je la connais et si on joue libéré… Je ne sais pas si c’est bon pour mon équipe. Je connais mon équipe. Le Stade-Français je ne connais pas en terme d’individu. Je connais mon équipe et on ne va pas y aller libéré et relâché sinon on n’y va pas. On y va pour faire un vrai match de rugby. »

Pour conclure, Pierre Mignoni affirme être heureux de voir la ferveur qui règne autour du RCT. Extrait:

« C’est génial et on est super content. C’était super dimanche contre Clermont. Ce qu’il s’est passé avant, ça s’est passé avant. Ca existera toujours. Les titres d’avant c’est super, c’est l’héritage, les mauvaises passes c’est l’héritage aussi mais ce qui est important, c’est maintenant. L’équipe est là, elle montre une belle image, les supporters sont là, tout le monde a le sourire.

Ca fait cinq ans que tout le monde attendait cela. On n’est pas champion du monde, on est simplement qualifié. On va jouer ce dernier match avec beaucoup d’énergie et beaucoup de coeur. On aura beaucoup de supporters à Paris. Je sais qu’il y a beaucoup de gens qui se sont mobilisés. Je ne vais pas penser aux choses négatives ! Je pense toujours au positif et le positif c’est tout ce qui arrive. On va commencer par le match de samedi à Paris. »