Pierre-Louis Barassi : « Je suis dégouté, pour un manque de maîtrise d’un adversaire, moi, je me retrouve un peu pénalisé »
Pierre-Louis Barassi : « Je suis dégouté, pour un manque de maîtrise d’un adversaire, moi, je me retrouve un peu pénalisé »
Le vendredi 28 mars 2025 à 14:10 par David Demri
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Quasiment trois semaines après sa sortie sur commotion en Irlande avec le XV de France, qui lui a fait louper le dernier match du titre face à l’Ecosse, à l’issue duquel son coéquipier Gaël Fickou lui avait donné sa médaille de vainqueur, le trois-quarts centre Pierre-Louis Barassi a de nouveau été autorisé à reprendre l’entraînement cette semaine avec le Stade Toulousain.
L’épisode de Dublin, son premier Tournoi des 6 Nations avec un statut de titulaire, son évolution ces derniers mois au sein d’une concurrence exacerbée, Barassi s’est livré à RMC Sport. Avec franchise et pas mal de recul le concernant.
La première question qu’on a envie de vous poser Pierre-Louis, c’est comment allez-vous ?
Ça va. Ça va beaucoup mieux. Petit choc, un peu gros même, contre l’Irlande. J’ai eu une semaine de repos total et après, j’ai repris petit à petit le sport sur la deuxième semaine. Ça tombait bien parce qu’Ugo (Mola) nous a un petit peu ménagés. Donc voilà, de nouveau d’attaque cette semaine pour la reprise du top 14.
Comment se sont passées les heures après le choc ? Est-ce que cela a été rude à encaisser ? Il y a des protocoles, peut-on expliquer comment cela se passe ?
En fait, en gros, le protocole c’est le médecin de match qui décide de le faire ou non. Moi, il y a eu une commotion qui a été avérée. C’est-à-dire qu’en théorie, je n’avais pas vraiment le droit de rentrer puisqu’ils ont vu le choc. Et c’est à l’appréciation des médecins de match. Moi, après le choc, j’étais quand même un petit peu vaseux, je n’étais pas terrible. Puis après, le soir et la journée qui a suivi, on me demande de ne pas trop faire d’écrans, pas trop de son trop fort non plus car ça peut déranger. Mais après, petit à petit, ça rentre dans l’ordre. J’ai eu des compléments alimentaires, j’ai bien été suivi par le neurologue et par l’ensemble des staffs médicaux. Mais sur le moment, c’est vrai que ce n’est pas du tout agréable. En plus, je me suis un petit peu ouvert la lèvre. J’ai pris quelques points de suture. Mais bon, j’ai bien été suivi, j’ai bien récupéré. Je ne serai plus aussi beau qu’avant, malheureusement, à cause de ma lèvre (sourire). Mais ça, c’est le risque du métier.
Presque trois semaines après, avez-vous revu l’action ?
Je l’ai revue le lendemain pour voir comment ça s’était réellement passé. Parce qu’en fait, je ne vois pas vraiment arriver le joueur. Je joue mon duel sur Henshaw, parce que je ne vois que lui à ce moment-là. Et en fait, là, on va dire que je subis la commotion et je ne vois pas vraiment d’où ça arrive. Donc, j’ai revu l’image parce que justement, il arrive un petit peu dans mon angle mort. Et honnêtement, elle ne m’a pas forcément impressionné parce qu’on prend des coups tous les week-ends. C’est un sport qui est très dur. Donc, ça ne m’a pas forcément impressionné. Je pense juste qu’il tape au mauvais endroit, il manque un peu de maîtrise. Et c’est ça qui fait que le choc est impressionnant et que ça m’a un petit peu sonné. Mais je pense qu’aujourd’hui c’est juste, les règles font qu’il n’a pas le droit de venir taper dans la tête. Après, je ne rentrerai jamais dans un débat « rouge, pas rouge ». Ce n’est même pas du tout mon rôle. Mais en tout cas, moi, aujourd’hui, ça va bien. Je ne suis pas impacté par ça. Je me suis reposé, je me suis régénéré. Et voilà, je suis content de reprendre.
La Fédération française de rugby a demandé la citation de l’ailier irlandais Calvin Nash, mais le commissaire n’y a pas accédé. Votre coéquipier Romain Ntamack s’est également exprimé sur la situation, tout comme le vice-président de la FFR, Jean-Marc Lhermet, qui a marqué son désaccord. Mais personnellement, vous ne constatez visiblement pas de manques concernant la protection des joueurs ?
En fait, on finit par être confus parce que les règles là-dessus, elles changent tous les six mois. On ne sait plus ce qu’on a le droit de faire, pas le droit de faire. Un coup, c’est absorber le coup. Un coup, c’est juste un contact à la tête. Donc, en fait, c’est pour ça que je ne préfère même pas me prononcer là-dessus parce que je n’ai pas envie de passer pour un débile parce que les règles ont changé il y a trois semaines peut-être. Moi, aujourd’hui, ce que je peux contrôler, c’est ma santé et mon jeu. Malheureusement, je ne peux pas contrôler les instances de World Rugby et les suspensions ou non. J’ai envie de vous dire là maintenant, de toute façon, c’est passé. Moi, aujourd’hui, ce que je peux contrôler, c’est mon jeu et ma fin de saison et c’est ce qui m’importe réellement.
Ne vous a-t-on pas quelque peu « volé » votre fin de tournoi ?
Ah si, je suis dégoûté. En fait, le sentiment que j’ai, c’est que pour un manque de maîtrise d’un adversaire, moi, je me retrouve un peu pénalisé parce que je ne peux pas postuler pour le dernier match. Je ne peux pas réellement profiter à 100%. Même si on est très heureux de gagner un titre et d’être dans le groupe, on est toujours plus heureux d’être sur le terrain pour ce moment de fête, qui plus est, au Stade de France, avec toute la famille qui fait le déplacement. Mais bon, c’est comme ça. Si je reste là-dessus, de toute façon, il n’y a rien qui pourra changer ce qui s’est passé.
Comment avez-vous vécu ce dernier week-end ?
On m’a invité à venir passer un moment avec les joueurs, la veille. Avant le match aussi. C’était très cool. Après, quand ils sont sur le terrain, on a hyper envie de jouer. Même si on fait partie de l’aventure, on n’est pas sur l’estrade pour soulever la coupe, donc c’est différent. Après, ça, je vais m’en servir. Comme je te dis, j’ai une fin de saison qui va être hyper dense. J’ai plein de choses à faire avec ce club. J’ai « switché » aujourd’hui. Je n’ai que des bons souvenirs de ce 6 Nations, de ce premier 6 Nations. Je sais ce qui a bien fonctionné, ce qui n’a pas fonctionné. J’espère que j’en sortirai grandi. En tout cas, je pense que ça va m’apporter un peu d’expérience.
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et encore un…..
Depuis qu’il y a cette soigneuse,il y a beaucoup de blessés je trouve ! !
Il a retrouvé sa lucidité. Il n’en fait pas trop côté victimisation, c’est plutôt cool de sa part parce-qu’il a vraiment chargé…