Lors d’un entretien exclusif accordé au Midi Olympique, le président de la Fédération Française de Rugby, Pierre Camou a répondu aux critiques et propos du manager Toulonnais Bernard Laporte suite aux défaites et aux piètres prestations du XV de France ces-derniers temps.

Dans un premier temps, Pierre Camou affirme qu’il ne compte pas laisser sa place de président de la FFR à Bernard Laporte en 2016. Il souhaite aller au bout de son mandat et pourquoi pas se représenter s’il juge que cela est nécessaire. Extrait:

« On me prête là des propos que je n’ai jamais tenus, selon lesquels je ne ferai que deux mandats. Je sais que, dans des journaux, on a écrit que j’arrêterai. Mais je ne l’ai jamais dit. Je suis capitaine de mon âme. Et personne ne décide pour moi. Plus on m’attaque, plus j’ai envie de me battre. J’ai ma liberté individuelle. Je vais poursuivre mon mandat de quatre ans. Et si je l‘estime nécessaire, j’irai à nouveau, pour continuer la réforme de l’institution et de l’ensemble des choses que je n’ai pas réussi à achever. Je suis du sud, d’un pays de corrida, et si on me met une petite muleta devant, elle peut réveiller le bel endormi que je ne suis pas obligatoirement. »

Par ailleurs, Pierre Camou contre-attaque suite aux propos tenus par Bernard Laporte concernant les dirigeants de la FFR. Extrait:

« Je n’ai pas du tout apprécié les interviews données à un journal national en avril où on attaquait les élus de la Fédération qui n’allaient à Paris que pour des repas… Si on était au courant des choses, on devrait savoir que le siège de la Fédération n’est pas à Paris, mais à Marcoussis, depuis 2010. Que toutes les personnes, depuis que je suis là, soupent et couchent à Marcoussis. Et qu’elles n’ont rien à promener, même pas de petit chien au Bois de Boulogne. J’ai bien lu aussi, au-delà de l’estime qu’on me porte, comme une pointe de mépris, parce que je ne suis pas à la télévision. Moi, je ne fais pas les « Grandes Gueules » et je ne vais pas dans des shows tout à fait estimables par ailleurs. Parce que j’ai une certaine idée de la fonction. Les arbitres, moi, j’essaie de les protéger. Je ne fais aucune phrase sur les arbitres, même quand je ne suis pas d’accord avec eux. »

Selon lui, Bernard Laporte aurait dû se taire étant donné qu’il a été secrétaire d’État chargé des Sports durant deux ans. Extrait:

« J’ai accepté de vous parler en raison d’une succession de propos que j’ai trouvés désobligeants et vulgaires vis-à-vis des élus fédéraux et de la FFR. J’ai été blessé pour eux. Qu’on m’attaque moi, je m’en moque, je commence à en avoir l’habitude, je vis ma vie, j’ai les miens, ce sont les choses qui m’intéressent le plus. Mais qu’on touche à des gens que j’aime, non. Et qu’on touche, avec un conservatisme intellectuel absolu, à une institution dont on a été l’un des plus hauts gradés si ce n’est le plus haut pendant huit ans, non plus. Au moins, on doit avoir la décence de se taire. »

Enfin, Pierre Camou rappelle que sous l’ère Bernard Laporte, le XV de France a pris plusieurs claques notamment contre la Nouvelle-Zélande mais aussi contre l’Argentine. Il ne se rappelle pas, qu’à cette période, certains étaient montés au créneau comme l’a pu faire Bernard Laporte. Extrait:

« Je ne me souviens pas des débats exacts qui avaient eu lieu après une tournée à deux matchs où nous avions pris 110 points, record non battu à ce jour… (en juin 2007, le XV de France conduit par Bernard Laporte avait perdu 42 à 11 puis 61 à 10 en Nouvelle-Zélande, N.D.L.R.) Et puis, en voyant le titre « Le calice jusqu’à la lie » dans la presse régionale après la défaite du Brésil lors de la petite finale de la Coupe du monde de foot, j’ai pensé très fortement à 2007, et à un match contre l’Argentine, qui était en résonance avec celui d’ouverture, perdu de mémoire 34 à 10. Personne n’a alors déclaré que nous étions le Portugal du rugby mondial (lors du Mondial 2007, la Nouvelle- Zélande avait battu le Portugal 108 à 13, N.D.L.R.). Ce que j’accepte de la presse, je l’accepte nettement moins de ceux qui ont été en responsabilité, parce qu’ils devraient en connaître la difficulté. Dans le top 10 des plus grandes raclées françaises, certains qui s’expriment n’en comptent-ils pas quatre ou cinq, dont la première ? »