Philippe Lucas: « Mourad Boudjellal me rappelle Bernard Tapie dans le football »
Philippe Lucas: « Mourad Boudjellal me rappelle Bernard Tapie dans le football »
Le mercredi 29 avril 2015 à 12:47 par David Demri
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Interrogé dans les colonnes du Midi Olympique de lundi, l’ex-entraîneur de la nageuse Laure Manaudou, Philippe Lucas a évoqué la finale Européenne à venir entre Toulon et Clermont.
Il compare notamment Mourad Boudjellal à Bernard Tapie, un homme lucide qui a beaucoup apporté au rugby. Extrait:
Quelle spécificité voyez-vous au rugby dans l‘approche des matchs ?
La compétition est un combat, dans tous les sports. Il faut d’abord avoir les armes physiques et techniques. Quand vous arrivez au très haut niveau, que tous les compétiteurs sont très proches, c’est dans la tronche qu’une grande compétition se gagne. Il faut tuer l’autre, point final. Le plus fort psychologiquement prend le dessus. Je l’ai vécu avec Laure Manadou. C’était une grande athlète mais surtout une compétitrice horsnorme. Elle détestait s’entraîner mais elle aimait la compétition. Comme son frère. Dès lors, tout devient plus facile.
Un entraîneur doit-il banaliser ces semaines à fort enjeu ?
Oui, je trouve qu’il faut banaliser les choses. Parler de l’événement au bon moment aux athlètes, c’est-à-dire pas trop tôt. Surtout, il faut choisir des moments précis de décontraction, quand tout le monde est très relax, pour aborder le sujet. Ce n’est qu’un événement sportif. Il vaut mieux le gagner mais les mecs ne jouent pas leur vie. C’est toujours bon de leur rappeler pour enlever de la pression. Le discours doit être tranquille, serein. Personne n’est au tournant de sa vie.
En clair, il faut le minorer…
Il faut gagner, c’est une obligation. C’est l’unique objectif. Mais pour y parvenir, il faut que l’athlète arrive avec beaucoup de sérénité. C’est la base de tout.
La semaine est-elle surtout consacrée à la discussion ?
Oui mais il faut bien connaître ses athlètes, savoir à quel moment ils ont besoin qu’on vienne vers eux. Surtout, tout doit être positif. Chaque mot, chaque geste doivent être réconfortants. L’athlète doit avoir envie de vivre l’événement. Quand vient le jour J, il ne doit pas faire deux pas en arrière. Au contraire, il faut parvenir à créer chez lui cette envie immense d’être arrivé au grand jour pour vivre ces moments.
Prend-on du plaisir pendant ces semaines à forte tension ?
Tout le monde a envie que l‘événement arrive. L’attente, ça fait ch… On sait qu’à la fin, il y a l’extraordinaire.
Êtes-vous partisan des mises au vert ?
En sport collectif, je trouve que c’est une bonne chose, à condition que ce soit exceptionnel. Si vous le faites dix fois dans l’année, ça n’a plus de sens. Une mise au vert, c’est 48 heures d’éloignement. Tout le monde se rassemble autour d’un esprit de conquête. Chaque moment compte. Les regards échangés pendant les repas, les discours… La création d’une équipe, c’est cela. Avant, on pense simplement qu’on va vivre un événement. À partir de là, on est programmé pour gagner.
Les Clermontois refusent de s’appuyer sur le sentiment de revanche de 2013…
Ils ont raison, il ne faut surtout pas en parler. Ce n’est plus le même coach, une équipe qui a changé à 50 %. Ce n’est
pas une revanche. C’est une chance qu’ils ont de vivre une finale de Coupe d’Europe. Cela se suffit à lui-même. Nul besoin d’y ajouter le sentiment de revanche.
Les Toulonnais communiquent beaucoup sur l’idée qu’ils seraient outsiders…
C’est le discours du président… Il est malin. Je ne connais pas Mourad Boudjellal mais il me rappelle Bernard
Tapie dans le football, il y a vingt ans. C’est quelqu’un de lucide, qui a beaucoup apporté au rugby. Il l’a décomplexé vis-à-vis de l’argent et du professionnalisme. C’est quelqu’un que j’aimerais bien avoir dans la natation.
Ce discours s’adresse-t-il à l’adversaire ou à ses joueurs ?
C’est une manière d’enlever de la pression. Mais peut-être qu’il le pense réellement ! Nous ne sommes pas à l’intérieur du groupe, nous ne connaissons pas les états d’âme de chacun, leurs problèmes personnels. Bernard Laporte a dit une chose importante, après la demi- finale. Qu’il pensait perdre ce match. Il a senti son équipe en difficulté. Cela veut dire que sa finale sera compliquée.
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Cela fait longtemps que je le dis BOUDJELLAL me rappelle TAPIE dans bien des domaines (je ne parle pas bien sûr des démêlés judiciaires de TAPIE) et je dirais même plus je me demande si BOUDJELLAL ne s’identifie pas à TAPIE. En clair il aimerait lui ressembler……….
maintenant qu’il n’aurait plus rien à prouver dans le management d’un club de rugby, je le verrai bien se lancer un nouveau défi en développant un club de natation et water polo
non de badmington plutôt!
Epicétou !!!