Perpignan dans un autre monde (Source Vosges Matin)
Perpignan dans un autre monde (Source Vosges Matin)
Le vendredi 8 avril 2011 à 8:01 par David Demri
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Perpignan réalisera samedi un vieux rêve, en recevant Toulon au stade olympique de Montjuïc : vendre plus de 50 000 billets et s’afficher comme capitale du rugby catalan à Barcelone, temple du football du roi Messi investi par les Mas, Porical et Wilkinson.
« Ce match est un moment d’histoire pour le club, pour la Catalogne et pour le rugby catalan », se gargarise Paul Goze, le président de Perpignan, ravi de remplir le stade olympique pour un quart de finale de Coupe d’Europe.
Environ 32 000 Catalans français feront le pèlerinage à Barcelone. Plus de 131 autobus ont été affrétés par les clubs de supporters dans les Pyrénées-Orientales. Le plus fameux d’entre eux, les « Barretines », ont mobilisé 18 autobus pour faire les 180 km qui séparent les deux villes.
« L’engouement est bien plus important que pour une finale du Top 14 à Paris », observe Jean-Marc Pastoret, leader des « Barretines ». Le stade sera aux couleurs de l’USAP et du drapeau catalan, sang et or comme on dit à Perpignan. 53 000 spectateurs sont attendus, dont 15 000 Catalans d’Espagne.
« Et encore, on n’a pas pu satisfaire toutes les demandes en Catalogne sud. On aurait certainement pu remplir le Camp Nou (98 000 spectateurs) », assure Jean-Michel Vuilemin, un Roussillonnais devenu directeur technique de la Fédération catalane de rugby, basée à Barcelone.
Mais, Pep Guardiola, l’entraîneur du Barça, a refusé que des rugbymen abîment la pelouse des Messi, Xavi et Iniesta. L’USAP s’est donc rabattue sur le stade olympique. Pour l’entraîneur français basé à Barcelone, le rendez-vous de samedi est « la fête de la catalanité ».
Comme Bayonne ou Biarritz au Pays basque, l’USAP est un des porte-drapeau de la Catalogne française. Et pour les amateurs de rugby du côté espagnol, Perpignan est la référence, dans une région où le rugby peine à exister à côté du football.
Comme dans le petit stade Aimé-Giral de Perpignan (14 500 places), c’est « l’Estaca », un chant en catalan de Lluis Llach, symbole de la lutte anti-franquiste, qui retentira à l’entrée des joueurs de l’USAP sur la pelouse.
L’enjeu est aussi financier pour le club. « Le bénéfice sera de 400 à 500 000 euros pour le club », lâche Paul Goze qui refuse de chiffrer la recette totale attendue.
« Il ne faut pas oublier que le FC Barcelone co-organise avec nous. Sans eux, le succès n’aurait certainement pas été le même. L’objectif est que ce match ne reste pas un cas isolé. Chaque année, prévient Paul Goze, nous organiserons un match à Barcelone. »
La Catalogne Sud est un axe fort du développement de l’USAP. « Nous devons y dénicher des talents. Economiquement, on espère y séduire des partenaires de poids », poursuit le président de l’USAP.
Un ballon ovale sur la pelouse du stade de Montjuïc, ce n’est cependant pas une première : l’enceinte avait été inaugurée en 1929, rappelle Jean-Michel Vuilemin, non pas par un match de football, mais par un match de rugby, entre la sélection de Catalogne et l’Italie.
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Belle fête en perspective!
A nous de leur faire se rappeler de ce match en s'y imposant 🙂