Paul Willemse exprime sa terrible détresse : « En rentrant chez moi, je criais comme un fou dans ma voiture »
Paul Willemse exprime sa terrible détresse : « En rentrant chez moi, je criais comme un fou dans ma voiture »
Le vendredi 29 décembre 2023 à 10:50 par David Demri
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Le deuxième ligne international Français Paul Willemse s’est longuement confié via L’équipe pour évoquer sa saison 2023 / 2024.
Ce-dernier indique ne pas avoir retrouvé son meilleur niveau pour le moment. Extrait:
J’ai pris le temps de bien soigner ma cuisse (droite), j’ai fait la fin de la préparation avant la reprise du Top 14 (le 29 octobre). On a commencé à perdre les matches, on s’est mis beaucoup de pression. Personnellement, je voulais être performant mais si vous gagnez un peu de confiance individuellement et que vous perdez le match, c’est dur. Je n’ai pas encore retrouvé mon meilleur niveau mais je sens depuis trois ou quatre semaines que je retrouve du rythme. Je suis un diesel, il faut du temps pour lancer la machine (rires). Je suis content de voir que ma cuisse, qui m’a causé beaucoup de problèmes pendant un an et demi, va bien.
Il est revenu sur ses blessures à répétition. Extrait:
Je me suis blessé au genou droit et je me suis fait opérer d’un ligament il y a un an et demi(en mai 2022). Je suis revenu à l’entraînement quelques mois plus tard. Clairement, je n’étais pas prêt, je force, ça pète l’ischio. Je me suis déchiré quatre fois à l’ischio (il touche l’arrière de sa cuisse). Quatre fois ! Et avant la Coupe du monde, ça lâche à l’avant de la cuisse. Rien à voir avec les ischio, un accident, mais ça confirmait que je n’étais pas à 100 %.
La cuisse droite ? C’était la merde… À la limite, j’aurais préféré avoir une grosse blessure, une grosse absence. Personne ne pense que vous allez revenir vite, vous prenez le temps et vous revenez en forme. Là, c’était une petite opération au genou au départ, trois mois d’arrêt. J’ai bien repris mais rapidement, j’ai senti que ça me défonçait quelque chose (il montre sa cuisse). Vous faites un match, deux matches et vous sentez quelque chose. Nouvelle blessure, quatre semaines d’arrêt, le club est en difficulté, vous voulez jouer, ne pas abandonner les mecs. Je pensais aussi l’équipe de France, à la Coupe du monde, il fallait faire assez de matches pour être prêt. Je rate la fin du Tournoi (des Six Nations 2023) sur blessure, je rejoue deux matches en club (en avril), je me blesse de nouveau… Ça n’a été que ça : deux ou trois matches, ça pète, trois ou quatre semaines off, deux ou trois matches, ça pète encore.
Juste avant le Mondial, il a rechuté. Extrait:
Oui, à l’avant de la cuisse cette fois. On avait été libérés après le dernier match de préparation contre l’Australie (41-17, le 27 août) avec un programme à suivre chez nous. J’étais au club, c’était la dernière ligne droite… C’est la catastrophe. Sur une course, je sens que ça lâche. On est à une semaine des All Blacks (en match d’ouverture) et, tout de suite, je comprends. Je sais que la Coupe du monde démarre une semaine plus tard et que je suis foutu.
Pendant la préparation, il sentait déjà que sa jambe allait lâcher. Extrait:
Je n’avais pas beaucoup de confiance sur mon ischio et à chaque entraînement, c’était un petit stress. Parfois, sur une accélération, je sentais bien que… Ça restait dans ma tête, c’était un peu gênant. Je joue contre les Fidji et l’Australie (en matches de préparation, en août, 34-17 et 41-17), ça va, j’étais super content, je parlais tout le temps de la Coupe du monde à ma femme et là… (Il souffle.)
Il indique avoir eu énormément de mal à digérer ce forfait pour la Coupe du monde. Extrait:
En rentrant chez moi, je criais comme un fou dans ma voiture. Ça m’a pris une bonne semaine pour m’en remettre. Des barbecues, beaucoup de barbecues, des émotions, des scénarios qui se font et se refont dans la tête. Mais si je laisse le truc me ronger, ça peut être le début d’un moment très dur dans ma vie. Donc je me suis donné une semaine pour être dans le négatif, comme je l’ai toujours fait dans ma carrière dans ces moments-là. Si je voulais manger, je mangeais, si je voulais pleurer, je pleurais, si je voulais être énervé, je m’énervais. Mais une semaine, pas plus. Je m’étais fixé une date de fin et ce jour-là, je switche vers le positif. Les enfants (il en a quatre), ils ne comprennent pas tout ça, donc je ne peux pas être énervé pendant des mois à la maison parce que j’ai raté la Coupe du monde.
Il était présent dans les tribunes du Stade de France pour le quart de finale perdu contre l’Afrique du Sud. Extrait:
Oui, je voyais l’échauffement derrière moi et c’était horrible d’être là, tout près. Je racontais n’importe quoi, j’étais nul à la télé (il se marre). Quand c’est fini, ça veut dire plus de Coupe du monde pour moi (il avait déjà raté l’édition 2019 sur blessure), même si l’espoir était très mince de rejoindre l’équipe. Toutes les émotions négatives du moment de ma blessure sont revenues quelques jours. C’était dur, il y a eu un petit travail mental à faire, mais c’est passé.
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