Et pourtant, l’adversaire et surtout la capacité à réagir pour les grandes occasions dont nous savons notre équipe capable, nous laisse encore une lueur d’espoir, infime, minuscule même, mais elle existe malgré tout. Nous connaissons tous la recette pour perturber la belle machine Clermontoise. Il faudra les agresser, leur rentrer dedans. Ils en ont une sainte horreur et c’est la seule alternative pour les faire déjouer, car notre seul espoir de salut réside dans le fait de les faire douter sans quoi ils vont réciter leur rugby, le dérouler et nous marcher dessus.

Pour cela , il ne faudra pas relâcher l’étreinte pendant 80 minutes, être efficace et pragmatique, bref tout ce qui nous manque depuis le début de la saison. Sauront-ils le retrouver pour ce match ? Là réside l’issue de la rencontre. Nous le savons tous, nos joueurs peuvent être de formidables compétiteurs, ils l’ont été, ils peuvent le redevenir, c’est aujourd’hui qu’ils devront retrouver leur capacité à se transcender, l’orgueil dont ils ont si souvent manqué pour le faire. Ce match est un moment charnière de notre saison et il peut, par son contenu, faire basculer notre fin de compétition dans le positif comme dans le négatif car même si la victoire et la qualification ne sont pas au bout, c’est dans la manière avec laquelle ils vont vendre leur peau, l’énergie qu’ils vont y mettre pour la défendre qu’ils seront jugés.

Je ferais parti des 1300 inconscients, kamikazes, rêveurs, présents ce soir au Michelin. Je m’apprête à connaître un après-midi difficile, mais j’ai encore en mémoire ce fabuleux soir à Dublin où nous étions à l’agonie, pour connaître au final une de mes grandes joies rugbystiques de ma vie de supporter. Et si on remettait ça ? Tout le monde nous voit perdant et c’est notre position préférée.