Patrice Collazo donne son avis sur le banc 7 – 1 proposé par l’Afrique du Sud contre l’Irlande !

Patrice Collazo donne son avis sur le banc 7 – 1 proposé par l’Afrique du Sud contre l’Irlande !

Le samedi 23 septembre 2023 à 9:52 par David Demri

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L’ancien manager de La Rochelle et de Toulon, Patrice Collazo dirige actuellement l’équipe de Brive en Pro D2.

Ce-dernier s’est confié via Sud-Ouest pour évoquer le choc à venir entre l’Afrique du Sud et l’Irlande, programmé ce samedi soir au Stade de France.

Ce-dernier évoque dans un premier temps le banc très lourd proposé par les Springboks avec sept avants pour un seul trois-quarts. Extrait:

Oui, car au niveau international, ça n’a plus ou moins jamais été fait. Après, les Sud-Africains peuvent se le permettre parce qu’ils ont un certain profil de mecs hybrides, notamment en troisième ligne avec « Kwagga » Smith, qui a longtemps joué à 7, et Deon Fourrie. Ce sont des joueurs ultra-polyvalents. Ils se permettent d’expérimenter certaines choses parce que, avant tout, ils sont sûrs de leurs forces : « Nous, on fait différemment car on est différents. » Ils envoient un message de confiance, de sérénité. La blessure est envisagée, mais dans une moindre mesure ; ils partent du principe qu’ils vont dominer et ne pas se blesser. Ils réfléchissent à des plans B pendant le match, je pense, pour déplacer des joueurs, comme Smith ou Faf de Klerk, mais ils ont pas mal de mecs polyvalents.

Selon lui, les Irlandais doivent se poser des questions face à un tel banc. Extrait:

Souvent, des équipes ont démarré avec des avants à d’autres postes, je me souviens qu’Eddie Jones, quand il était au Japon, avait commencé avec un troisième ligne à l’aile pour profiter de neuf avants dans le jeu courant. Mais là, c’est surtout un message de puissance et de dissuasion, pour intimider et faire gamberger les autres avant que ça commence. Aujourd’hui, les Irlandais regardent le banc et ne peuvent pas se caler sur un 7-1, ça doit donc un peu les faire se poser des questions. Ça sort des habitudes mais c’est « risqué » et s’y adapter, ce serait sortir de ses convictions et montrer un signe de faiblesse. Donc je pense que ça repose beaucoup sur un aspect psychologique. Le temps que perd l’adversaire à essayer de tirer des plans sur la comète est du temps gagné pour les « Sud-Afs ». Sauf que là, on n’est pas sur de l’intox, c’est comme à « Koh-Lanta », il n’en restera qu’un…

Selon lui, pas toutes les nations peuvent se permettre d’aligner sept avants pour seulement un trois-quarts sur le banc. Extrait:

Il faut les mecs ! C’est-à-dire qu’il faut beaucoup de polyvalence dans le quinze de départ, avec des avants capables de jouer derrière et des trois-quarts capables de jouer à d’autres postes derrière. Il faut prévoir tous les scénarios, même si je pense que les Sud-Africains ne s’attardent pas là-dessus. Une fois qu’on a tout ça, je pense que ça peut arriver sur des matchs ciblés. D’autant que ça a un autre avantage, puisque sortir sept joueurs d’un coup permet de les préserver pour la suite, et pour le long terme. Enfin, il y a une certaine gestion d’effectif, car ça entretient l’émulation au sein du groupe.

Sur le plan personnel, il indique ne pas être choqué par une telle pratique. Extrait:

Moi, ça ne me choque pas… Quelque part, ça arrive lors de certaines compositions d’équipe. D’autres vont prendre l’opposé. Par exemple, Toulouse avait fait monter le centre Pierre Fouyssac en troisième ligne et ajouté un trois-quarts dans le déplacement, c’était pour une autre forme de jeu. Parfois c’est défini au départ par la stratégie, parfois c’est une adaptation aux impondérables du moment. Mais, je le répète, il faut des mecs polyvalents et éviter de penser aux catastrophes, car la peur attire le malheur (sourire). Et franchement, je crois qu’il n’y a que les « Sud-Afs » qui peuvent envoyer ce message de surpuissance, il n’y a qu’eux qui peuvent se le permettre.

Pour conclure, Patrice Collazo évoque une opposition de style entre les deux nations. Extrait:

Il y aura une opposition de styles, entre une mécanique d’ultra-précision avec des joueurs dynamiques concentrés sur le geste juste, et une machine à broyer, un rouleau compresseur. Soit l’Irlande déroule un jeu de précision, furtif, dynamique sur un laps de temps très court, avec une exécution très rapide pour ne pas subir la puissance adverse, soit l’Afrique du Sud la met dans un coin du terrain pour passer le rouleau et préparer le goudron…

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