On aurait pu croire que le stade Félix-Mayol s’était mué en asile psychiatrique

On aurait pu croire que le stade Félix-Mayol s’était mué en asile psychiatrique

Le lundi 25 mai 2015 à 11:00 par David Demri

3 Commentaires

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oyonnaxCe Top 14 est décidément complètement dingue. En témoigne cette scène surréaliste vue à la 79e minute de ce Toulon – Oyonnax. Retour en arrière : le match n’est pas terminé, l’USO encaisse sa plus grosse défaite de la saison, et président toulonnais Mourad Boudjellal vient chaleureusement féliciter un Christophe Urios… hilare. Juste à côté, l’intendant du RCT, Gilles Panzani tombe dans les bras des entraîneurs Joe El Abd et Frédéric Charrier, eux aussi fous de joie. Pour un peu, . Mais non. Pris d’affection pour le Petit Poucet du championnat avec qui ils partagent les mêmes couleurs, les Toulonnais étaient simplement ravis d’apporter la bonne nouvelle : l’UBB et son buteur malheureux Lionel Beauxis venaient de manquer la pénalité de la gagne.

L’USO était qualifié pour les barrages. « C’est Mourad Boudjellal qui m’annonçait l’évolution du score ! » se marrait le manager oyonnaxien Christophe Urios : « Il venait me voir et m’annonçait : « Essai d’Huget ! », puis « Essai de Bézy ! », et enfin « Essai de Connor ! » Dans les dernières minutes, il s’est approché, tout grimaçant en me disant : « Pénalité pour Bordeaux, juste en face des poteaux… » C’était drôle. Je crois qu’il s’est beaucoup amusé à jouer avec mon stress ! »

Sur le terrain aussi, les joueurs toulonnais ont joué le rôle de messagers : « C’est Mathieu Bastareaud qui me l’a appris à la fin du match », raconte l’ailier Dug Codjo qui a joué avec « Basta » à Massy : « Il s’est approché de moi et m’a dit : « Félicitations mec ! », « Mais, pourquoi ? », « Pour la qualif’! C’est vous qui passez, Bordeaux a perdu… » Je n’y croyais pas. Je n’y crois toujours pas. Je pense qu’il va me falloir quelques jours pour réaliser. »

DOMENECH, PREMIÈRE !

Témoin inattendu de cette scène d’ivresse collective, le jeune demi de mêlée Yohan Domenech vivait là sa première titularisation de la saison en Top 14, après avoir cumulé neuf feuilles de match en Top 14 et cinq en Challenge Cup.

Pas impressionné pour un sou par l’armada toulonnaise ni par l’ambiance volcanique régnant à Mayol, l’ex-Narbonnais a su faire abstraction du contexte et saisir sa chance. « Je n’avais encore jamais joué dans un tel stade stade et face à de tels adversaires. La dernière fois que je suis venu à Mayol, c’était avec l’école de rugby de Narbonne… » confiait-il dans un large sourire. Le lendemain, le minot de l’USO avait encore du mal à y croire :
« Dans le bus du retour, nous avons réalisé avec les autres jeunes joueurs (Jullien, Fabbri, Sobela, N.D.L.R.) la chance que nous avions eu de jouer contre des mecs comme Hayman, Botha, Williams… C’est fou. »

C’est le mot, en effet. Fou comme cette qualification historique du club de l’Ain pour les phases finales de Top 14, remportée seulement un an après avoir rejoint l’élite. Fou comme le récit de cette histoire humaine que les Oyonnaxiens n’en finissent plus d’écrire, parce qu’ils savent qu’ils seront trop tristes d’y mettre un point final. Les Oyomen seraient-ils les enfants d’Erasme, l’écrivain hollandais qui a signé la fameuse « Éloge de la Folie » ? À les voir célébrer leur qualification comme une bande de cadets, on serait tenté de répondre par l’affirmative…

Source: Midi Olympique

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3 Commentaires

  1. Myriam Bordat 25 mai 2015 at 12h- Répondre

    Bravo Oyo pour votre état d’esprit, j

  2. Ludo83 25 mai 2015 at 13h- Répondre

    Bravo pour leur saison…et c est largement merité.

  3. bison25 25 mai 2015 at 16h- Répondre

    Et c’est sans doute peut être pas fini , encore 😉 Juste pour une dernière petite ‘revanchounette’ à Ernest Wallon . Avec les vrais titulaires cette fois ci . Qu’ils puissent au moins faire le deuil du rageant 20-19 de l’aller , du début de saison . Pourquoi pas finalement essayer , sait on jamais !… sur un match et un peu de chance …