Olivier Azam: « Je ne serai déçu que si ne nous gagnons rien »
Olivier Azam: « Je ne serai déçu que si ne nous gagnons rien »
Le vendredi 10 mai 2013 à 19:32 par David Demri
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Dans un entretien accordé au Midi Olympique, l’entraîneur des avants Toulonnais est revenu sur divers sujets tels que la finale à venir contre Clermont, le club de Clermont qu’il connaît bien, son départ vers Lyon en fin de saison, ou encore son état d’esprit en cette fin de saison. Extrait:
Même si vous êtes Tarbais de naissance, Clermont reste un club à part dans votre carrière…
J’y ai passé six saisons extraordinaires avec notamment une victoire en Challenge européen et une finale en championnat. Ce club m’a aussi permis de devenir international. Même si les joueurs s’entraînaient tous les jours, Clermont c’était encore un club de rugby à l’ancienne. C’est vraiment en Angleterre que j’ai découvert le rugby pro. Ma vocation d’entraîneur, je l’ai acquise à Gloucester.
En quoi l’ASM a-t-elle le plus changée ?
Pour moi, l’image la plus frappante, c’est celle du stade. Je me souviens que nous jouions devant des tribunes populaires en préfabriqué. Quand les supporters frappaient du pied, cela faisait un vacarme de tous les diables. A lui seul, le Stade Marcel-Michelin montre l’évolution du club. Aujourd’jui, Clermont fait partie des clubs, avec Toulon, qui sont à la pointe du professionnalisme.
Le RCT actuel, avec ses trois finales perdues, ne ressemble-t-il pas au Clermont que vous avez connu ?
Cela n’a rien à voir car le passif était beaucoup plus important à Clermont-Ferrand. C’est une vraie réussite d’avoir pu disputer deux finales l’an dernier avec le RCT. Même si aujourd’hui cela paraît une évidence que Toulon atteigne ce niveau, il ne faut pas oublier que nous partions de loin avec un changement de manager en plein milieu de la saison. Le RCT ne souffre d’aucun syndrome de la « lose ». Notre équipe compte énormément de « match winners ». Ces deux revers n’ont fait que renforcer notre soif de vaincre.
Trouvez-vous des similarités entre les deux clubs qui font pourtant aujourd’hui tout pour s’opposer ?
Ce qui rapproche le RCT et l’ASM, c’est l’incroyable ferveur populaire qui règne autour des deux équipes. A Toulon comme Clermont-Ferrand, c’est une région qui pousse derrière un club. Elles ont aussi en commun un niveau d’exigence et de performance très élevé avec, comme seule envie, de remplir la vitrine à trophées.
Comment vivez-vous la vive polémique opposant votre président aux supporters Clermontois ? Plutôt grotesque ? Ou cela vous met-il mal à l’aise ?
Je ne dis rien sur le sujet car je ne veux vexer personne.
Êtes-vous déçu de quitter Toulon ?
Je ne serai déçu que si ne nous gagnons rien. Les supporters Toulonnais méritent de vivre un grand moment de bonheur car leur manque est énorme. A force, cela me coûte. Comme je serai aussi très triste qu’un gars aussi exemplaire que Jonny en gagne pas de titre en club avant d’arrêter.
Comment avez-vous vécu l’épisode de votre vrai-faux départ de Toulon en janvier dernier ?
Ce contexte passionnel est exacerbé, je le connaissais avant de venir. Je n’ai aucune amertume par rapport à ce qui s’est passé car la décision appartient toujours au président. Finalement, je suis resté. Je dois être l’un des seuls entraîneurs des avants à ne pas avoir été viré par Boudjellal ! Je le prends comme une reconnaissance du travail que j’ai accompli.
A un moment donné, n’avez pas été trop gentil ?
Être calme ne veut pas dire forcément être gentil. Je suis quelqu’un d’extrêmement reconnaissant. Je sais rester à ma place. Mais il ne faut pas non plus venir me chercher. Dans la vie, je suis comme lorsque je jouais. Et sur un terrain, j’étais loin d’être un agneau !
Que vous a apporté votre expérience au RCT ?
Avant de venir, Philippe Saint-André m’avait dit: » Quand on a entraîné Toulon, on peut entraîner n’importe où « . Il avait complètement raison. Toulon m’a blindé. Je me sens aujourd’hui mieux armé. Je suis prêt à prendre plus de responsabilités. C’est la raison pour laquelle je pars à Lyon.
On pourrait se dire que c’est un échec de rejoindre la Pro D2 après avoir connu le RCT…
Quand tu atteins la finale de H-Cup, où veux-tu aller pour faire mieux ? Pour moi, rejoindre le LOU pour les trois prochaines saisons n’a rien d’un échec personnel. Je voulais partir dans un club où je pourrai construire. Lyon est une équipe revancharde et pleine d’ambitions.
Vous avez néanmoins failli filer à l’USAP…
C’est vrai que j’ai hésité quand Marc Delpoux m’a contacté. Son discours ne m’a pas laissé indifférent. Mais j’ai préféré relever un vrai défi en repartant en Pro D2.
Êtes-vous inquiet pour le déficit abyssal affiché par le LOU ?
Pas le moins du monde. Après une saison décevante, il faut bien relancer la machine. A Lyon, il y a des gens qui ont toujours amené un réel soutien au club. Je ne doute pas que ce trou sera comblé.
Croyez-vous au doublé H-Cup Top 14 ?
Le RCT dispute à fond les deux compétitions sans se poser de questions. Quand tu es compétiteur, tu joues pour gagner.
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3 Commentaires
Toutes les réponses de Azam sont bien je trouve : c’est un mec droit qui s’en fiche de la polémique ou autre, lui il est là uniquement pour le sport.
En témoigne la réponse à cette question : « Comment vivez-vous la vive polémique opposant votre président aux supporters Clermontois ? Plutôt grotesque ? Ou cela vous met-il mal à l’aise ?
Je ne dis rien sur le sujet car je ne veux vexer personne. »
Azam est quelqu’un de censé.
🙁 😥 Il n’y a pas que toi qui serais déçu Olivier, je peux le confirmer.
😳 😉 …Et ben pour la demie finale à Nantes ce sera sans contest possible les Toulousains…..Allez TOULON.