Nicolas Kraska raconte dans les détails le véritable calvaire qu’il a vécu au Japon

Nicolas Kraska raconte dans les détails le véritable calvaire qu’il a vécu au Japon

Le vendredi 7 mai 2021 à 17:05 par David Demri

6 Commentaires

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Le joueur Français Nicolas Kraska qui a quitté la France pour le Japon en 2015 afin de relancer sa carrière professionnelle a vécu une année terrible.

Lors d’un long message publié sur sa page Facebook, le joueur de 31 ans – qui a décidé de mettre un terme à sa carrière ce mois-ci – raconte en détail le calvaire qu’il a vécu au Japon ces derniers mois.

Victime de racket de la part des dirigeants de son club, Nicolas Kraska peut enfin raconter toute la vérité, lui qui a longtemps été menacé dans le cas où il dévoilait toute la vérité.

Le récit est à lire ci-dessous :

« Comme annoncé je peux enfin expliquer ce qu’il s’est passé. Mais avant tout je vous annonce la fin de ma carrière pro. Cette dernière année m’a ouvert les yeux, mentalement et émotionnellement j’ai été trop touché, par conséquent je préfère y mettre un terme.

Tout d’abord, Shimizu est un club différent des autres équipes de 1ère et 2ème division.

Shimizu est un club comme on l’entend en France, les joueurs ne sont pas forcément des employés de Shimizu et les étrangers signent non pas avec Shimizu mais via une société dénommée Tokyo Athletic United, dirigée par Yohei Shinomiya, ancien international à 7 Japonais. Le “chief director“ du club, Niki Takahiro est le lien entre le club de rugby et Shimizu, il est un employé de Shimizu.

Niki et Yohei sont les deux personnes qui gèrent le budget de l’équipe attribué par Shimizu. Le budget comprend essentiellement les salaires, impôts, loyers et autres avantages des joueurs étrangers. Ce sont eux qui décident des négociations de contrats et du recrutement des joueurs pros.

Maintenant que j’ai dépeint le tableau du club, je vais vous expliquer en allant droit au but, sans entrer dans tout les détails, ce que j’ai pu voir et vécu. Mes doutes sur Niki et Yohei ont commencé lorsque je leur ai demandé quand nous recevrons nos bulletins de salaire. Nous n’en avons jamais eu, et ce n’est pas faute d’avoir demandé à de multiples reprise. Mon agent m’a même conseillé de ne plus poser la question sous menace de me faire licencier.

En décembre 2020, revenant du Super Rugby avec une petite blessure, 4 semaines out Pekahou Cowan a été menacé de ne plus pouvoir venir s’entrainer ni jouer s’il ne donnait pas 200,000 yen en espèce à Niki et en plus pour le punir d’être revenu blessé, Niki lui a prélevé tout les mois jusqu’en mars 5% de son salaire tout les mois, bien évidemment rien de contractuel et sous la pression Pek a dû subir ce racket.

Un peu plus tard dans la saison, Jano Venter qui avait signé une prolongation de 3 ans, s’est vu licencier du jour au lendemain. Son seul tord avoir demandé à Yohei une facture pour le visa de sa fiancée. Yohei avait demandé 150,000 yen. Jano voulant être sûr du coût a simplement demandé une reçu, Yohei s’est énervé et lui a demandé : « tu me prends pour un voleur ? » Deux jours plus tard Jano apprenait que Yohei et Niki avaient déchiré son contrat et qu’il serait remercié fin mars.

Début mars de cette année, un joueur a eu un accident de circulation, rien de grave, personne d’autre que lui n’ a été blessé et aucuns dommages à autrui n’a été causé. Cependant, Yohei et Niki ont dit à ce joueur de rentrer dans son pays le plus vite possible afin d’avoir un deuxième avis sur la gravité de sa blessure, le joueur s’exécute. Ils ont en fait menti à la police et dit que le joueur en question avait fui le Japon.

Me concernant, j’ai été licencié le mardi 16 mars sans préavis, sans réunion, sans raison alors qu’il me restait encore un an de contrat, Yohei et Niki n’ont même pas eu le courage ni la décence de me le dire en face, mon agent m’a appelé pour me l’annoncer alors que j’étais au club et qu’ils étaient dans la pièce d’à côté. En plus de m’annoncer mon licenciement, j’apprends que je dois quitter le pays avant la fin de mon visa, qui expirait le 28 mars ( la fin de ma première année de contrat finissait le 31 mars ) parce que Yohei a ordonné à son avocat d’arrêter la procédure de renouvellement car il ne voulait pas que je puisse retrouver un club au Japon. Je n’ai donc même pas pu finir la saison avec mon équipe.

Avec mon épouse enceinte de 4 mois et notre fille d’un an et demi, nous avons trouvé un vol le 23 mars. Nous avons eu une semaine pour préparer notre déménagement de Yokohama à Paris. Je n’ai eu aucune aide de Niki ou de Yohei pour organiser notre départ, et à l’heure actuelle je n’ai toujours pas eu d’explications de leur part.

Une fois arrivé à Paris, mon agent m’informe qu’ils ne veulent pas payer mes indemnités légalement dues et prévues dans mon contrat ni certains bonus, par exemple j’avais une prime si l’équipe atteignait son objectif, toute l’équipe ( staff et joueurs ) avions eu une réunion pour fixer l’objectif, qui était d’atteindre le top 4 de la Top Challenge League.

Objectif atteint, et lorsque je demande de recevoir cette prime, Niki dit à mon agent que l’objectif était de faire Top 4 plus battre une équipe de Top League ! J ‘ai demandé confirmation à 22 personnes au sein du club toutes sans exception m’ont confirmé que notre objectif était Top 4.

Suite à mon twitt dans lequel je demande de l’aide, les choses ont très vite bougé, j’ai reçu mon indemnisation légalement due ainsi que l’ensemble de mes primes. Mais deux conditions, je devais tout d’abord effacé mon twitt, ensuite je devais en poster un autre déclarant que tout était rentré dans l’ordre et les remercier. Quelques jours plus tard, je reçois un mail de mon agent avec la rupture de contrat qui contenait une clause de confidentialité. Si je la signais je ne pourrai plus jamais parler de ce qui nous est arrivé au club ni pointer du doigt les manigance de Yohei et Niki. Par conséquent, je devais attendre avant de pouvoir tout publier et être sûr que ma famille et moi-même ne risquions plus rien. »

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6 Commentaires

  1. ST 7 mai 2021 at 17h- Répondre

    C’est hallucinant de voir ça dans un sport aussi médiatique. Il fait bien d’en parler pour que tout le monde soit au courant et que d’autre joueurs ne se fassent pas avoir. C’est inconscient de la pars de ce club Japonnais, le monde du rugby est petit, tant pis pour eux, ils l’ont mérité!
    Bonne retraite, bien méritée!

  2. Raymond 7 mai 2021 at 18h- Répondre

    Objectivement, je pense que cette affaire devrait être dévoilée au grand jour :
    1) à la fédération française,
    2) à la Ligue
    3) à la cellule syndicale française.
    Afin que cesse ces agissements !

  3. jeandenis 7 mai 2021 at 18h- Répondre

    On a vu pire sous l’ere de Bebert la Godasse

  4. Cagagne 7 mai 2021 at 19h- Répondre

    Le code du travail et les droits des travailleurs, au Japon il s en servent de papier cul . Comme Jacky avec le salary cap

  5. degun des basses alpes 7 mai 2021 at 19h- Répondre

    Super le professionnalisme du Rugby. Partez jouer au japon les gars, cela va vous apprendre à vivre en dehors du confort europeen. Que voulez vous que la LNR et la FFR fassent, ils ne font rien contre l’EPCR qui « gouverne « le rugby en europe, alors au japon !!!!! Déjà que les anglosaxons (qui nous bassinent avec leur fair play)ont du mal à accepter d’autres nations comme des rivaux, pensez les japonais, qui avec leur argent se paie une coupe du monde.
    Les mercenaires ont toujours existé. Matt GITEAU y est partie au Japon, il en garde une « belle » image. Son agent est il japonais ?
    Par ce que

  6. JBatristeLafond 7 mai 2021 at 21h- Répondre

    Très franchement pour connaître un peu ce pays que j’adore j’en connais aussi ces défauts.
    Et labas le monde du travail est souvent ignoble (coucou le Karoshi)
    Malheureusement labas avec le boulot ça peux vite devenir un cauchemar…