« Amazing ! » Voilà ce que lâche Nick Kennedy lorsqu’on lui parle des supporters de Toulon. Pour les allergiques à la langue de Shakespeare, le terme signifie, disons, « phénoménal ». Le seconde-ligne du RCT développe : « Je n’avais jamais vu ça. Lors du quart-de-finale, quand nous sommes entrés au stade, je n’avais jamais vécu un tel moment. Le monde venu encourager, le bruit, tout ça, c’était juste incroyable. »

Les supporters dont parle l’Anglais ont appris à connaître ce grand gaillard haut d’un peu plus d’un double mètre. Il faut dire qu’au début de la saison, le staff lui préférait d’autres joueurs. Suta ou Shaw aux côtés de l’inévitable Bakkies Botha. Mais depuis, le vent a tourné, et Nick Kennedy s’est peu à peu imposé dans sous le ciel de Mayol. Ces cieux qu’il domine aisément en touche, une phase de jeu qu’il apprécie : « Les touches, c’est un aspect du rugby que j’ai toujours aimé, le fait que je sois grand y est sans doute pour beaucoup. J’aime sentir les coups, essayer de voler les ballons à l’équipe adverse. »

Neuf titularisations en Top 14, huit depuis la 16e journée.

A l’approche de la demi-finale historique qui se dispute dimanche à Twickenham, le pack toulonnais pourra compter sur sa puissance, sa vitesse et sa technique. « Jusqu’à maintenant, c’est une bonne saison, nous avons deux demi-finales à disputer. C’est un moment excitant. »

Pourtant, on l’a dit, ce n’avait pas forcément débuté de la meilleure des manières. Titulaire pour la première fois lors de la 7e journée, alors que Bernard Laporte fait tourner à Toulouse, il passe de longs moments sur le banc. « Il y a beaucoup de bons joueurs dans l’équipe, j’ai travaillé très dur toute l’année. En début de saison, j’étais souvent sur le banc. L’équipe marchait bien, elle gagnait beaucoup de matchs, était première. Je devais juste attendre ma chance. »

« Londres me manquait… »

Des moments difficiles qui n’ont pourtant pas entamés son envie de réussir dans le Var. « Je n’ai pas pensé à partir de Toulon à cause de la concurrence. Les autres jouaient bien, je comprenais pourquoi ils commençaient et pas moi. » Pour autant, il avoue avoir « pensé partir » : « Parce que la vie à Londres me manquait. »
Londres, justement, il va la retrouver. « Twickenham, c’est près de là où j’habitais. C’est là que j’ai joué ma première sélection pour l’Angleterre, j’y ai disputé un match contre les All Blacks et j’y jouais souvent avec les London Irish. » Cette fois, ce sera un match « très difficile », contre les Saracens, pour la première demi-finale de Toulon en H Cup. « Il y a beaucoup à travailler, Saracens joue très bien, ils ont une très bonne mêlée, une bonne touche, et possèdent sans doute la meilleure défense d’Europe. Nous avons beaucoup de travail à faire cette semaine. »

Depuis la 16e journée, l’homme est titulaire.  « Je suis content d’être impliqué dans l’équipe, dans les matchs, comme celui qui nous attend dimanche. » Il n’est pas le seul à être ravi de sa présence dans le XV toulonnais…

Source: lamarseillaise.fr