Mourad Boudjellal sur les dirigeants du RCT : « Il faut d’abord être bon dans le monde réel avant d’envisager de gagner dans le monde virtuel »
Mourad Boudjellal sur les dirigeants du RCT : « Il faut d’abord être bon dans le monde réel avant d’envisager de gagner dans le monde virtuel »
Le vendredi 17 mars 2023 à 15:39 par David Demri
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Dans le podcast « Les Causeries de la Rade« , l’ancien président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal n’a pas ménagé les dirigeants actuels du club Varois.
Ce-dernier explique dans un premier temps que le président Bernard Lemaître profite toujours du modèle économique mis en place par ses soins.
Il indique également que le RCT doit absolument respecter la ville de Toulon et ses supporters. Extrait:
« J’ai beaucoup de bienveillance envers le RCT car j’aime ce club. Les nouveaux dirigeants profitent encore du modèle économique que j’ai créé et c’est tant mieux. Il y a un peu de moi dans ce club. Je trouve qu’il y a un décalage entre la ville et ce qu’ils veulent faire. Quand vous allez à Bordeaux ou à Lyon, il y avait toujours un monde fou lors des soirées partenaires. Mais à Toulon, il n’y avait pas de monde car ce n’est pas ce qui intéresse les gens. J’avais du mal avec ça. Je me demandais pourquoi ça ne faisait pas pareil chez nous. Mais c’est parce que c’est notre ville et elle est comme ça. Il faut respecter notre ville et il ne faut pas la changer. »
Questionné sur les NFT et le metaverse que le club Toulonnais souhaite développer, Mourad Boudjellal se montre sceptique et envoie une pointe de critique. Extrait:
« Le NFT et le metarverse ? Je pense qu’il faut d’abord être bon dans le monde réel avant d’envisager de gagner dans le monde virtuel. Ils ont une chance actuellement : ils surfent sur le passé donc ils vendent le passé. Très bien. Ils ont le droit et ils ont raison ! Le passé du club ne m’appartient pas. Quand je suis parti, j’ai laissé les Coupes d’Europe car elles appartiennent au club. Mais je pense que c’est une erreur car à mon avis, il y a une compétition à la con qui fait qu’ils prennent de mauvaises décisions. Je n’étais pas meilleur qu’eux mais j’avais un avantage : j’ai surfé sur la frustration et puis c’était plus simple car la concurrence était moins rude. Puis il y avait des stars qu’il n’y a plus aujourd’hui. Tout cela a permis de réaliser ce que l’on a fait.
Toulon, ce n’est pas la Silicon Valley. Toulon c’est Toulon. Pour moi, il y a une dichotomie entre ce qui est fait et la réalité du club. Après c’est leurs choix et leur argent, je le respecte. Mais je me demande si tout ce qui est mis en place est générateur de richesse pour le club. Je ne sais pas car je n’ai pas les comptes du club. Mais si ça ne l’est pas c’est inquiétant car c’est générateur de charges et les charges ça dure.
Ils cherchent à trouver des produits sur le passé et c’est louable. C’est fait pour. Mais ce qui est maladroit à mon sens et j’espère me tromper car j’adore Drew Mitchell. Mais j’ai vu un tweet de Drew Mitchell avec le maillot du RCT et une semaine après on nous annonce qu’il viendra à Toulon pour une soirée. J’espère que ce n’est pas le service communication du club qui lui a demandé de faire cela. Drew aime Toulon et il n’a pas besoin de cela. Si on l’invite à Toulon, il ne vient pas pour le cachet. »
Il l’affirme : Bernard Lemaître n’arrivera jamais à l’égaler, non pas qu’il soit mauvais mais car c’est désormais tout simplement impossible. Extrait:
Le plus gros exploit ça a été de jouer 10 finales en 9 ans. Aller en finale c’est dur. Et ça, ils n’arriveront pas à le faire qu’ils le veuillent ou pas. Ils sont sur ce concours et ce n’est pas la peine de le faire car ils n’y arriveront pas. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas bons c’est parce que ce n’est plus possible. Ils doivent tracer leur chemin à eux sans avoir de complexe par rapport au passé et sans se dire qu’on est plus grand, meilleur, plus fort. Ils doivent respecter les valeurs du club et de la ville. »
Pour conclure, Mourad Boudjellal réagit au repas organisé par le Rugby Club Toulonnais pour les partenaires du club, dont le prix a choqué les supporters, à savoir 600 euros par personne. Extrait:
« Je ne vais pas dire que c’est une mauvaise idée. Je voulais créer un trois étoiles éphémères et je voulais viser des entreprises et pas des supporters. Les entreprises peuvent plus facilement sortir 600 euros en frais pour inviter des partenaires. J’ai créé un modèle économique au RCT où le partenariat est très important puisqu’il y a plus de 600 partenaires. Il aurait peut-être fallu viser en parallèle une rencontre avec le public pour faire plaisir aux supporters. »
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