Mayol était inondé le 5 novembre. Le report de ce match relance-t-il votre projet de construire un nouveau stade ?

Je suis sur la pelouse de Mayol, tout va très bien, il y a un beau soleil (ndlr : hier matin lors de l’entraînement du capitaine à huis clos). Ce qu’on a vu début novembre était exceptionnel, même pour moi qui suis né à Toulon. On a eu de la pluie sans discontinuer et, au bout de dix jours, ça nous a fait bizarre de voir un ciel bleu. On avait oublié que ça existait ! Un nouveau stade fait partie des projets. On va d’abord poursuivre les modifications et l’agrandissement de Mayol. Il faut pérenniser ce haut lieu du rugby français. Mayol est une institution, c’est difficile de bouger un monument.

Un stade où vous n’avez plus joué depuis un mois et demi. Sentez-vous une forme d’impatience alors que vous pouvez vous hisser ce soir à la 3e place du Top 14 ?

Mayol sera bien rempli même si on sera un mardi soir. C’est la première à domicile sous le maillot du RCT pour Giteau et Palisson, il y a une certaine forme d’attente de la part du public. Mais on a surtout envie de gagner et de retrouver le goût de la victoire qu’on n’a plus en bouche parce qu’on reste sur deux défaites consécutives, à Toulouse (33-12, Top 14) et à Newcastle (6-3, Challenge européen).

Toulon – Agen était encore un sommet de la Pro D2 il y a peu. Quels souvenirs en gardez-vous ?

On a une histoire commune avec Agen. C’est un rendez-vous symbolique avec Christophe Deylaud qui a joué au RCT, Jean-Jacques Crenca qu’on a lancé comme entraîneur, ou encore Barnard, Robinson et Senekal que le SUA a recrutés chez nous ces dernières saisons. On a aussi une histoire commune parce qu’on vient de la même Pro D2. J’ai le souvenir d’un 33-0 encaissé à Armandie l’année de notre montée. Le SUA descendait du Top 14, c’était l’épouvantail. On est des enfants de la Pro D2 et on se retrouve cette fois à jouer la 3e place du Top 14 !

Le début de saison du SU Agen, aujourd’hui 4e, vous surprend-il ?

C’est effectivement l’équipe surprise du début de saison. Chaque année, il y en a une qui emmerde tout le monde ! Mais leur place est méritée, ce n’est pas un hold-up. Je les ai beaucoup vus jouer en fin de saison dernière et je me suis régalé. Ils pratiquent un des plus beaux rugby du Top 14 et sont dans la continuité de cette embellie qui avait débuté un peu contre nous (ndlr : victoire 23-13 du SUA à Armandie le 19 février). Le président Tingaud a su bien s’entourer avec Lanta et Deylaud, ils ont recruté intelligent et fait un vrai boulot de qualité. Il va falloir que ça dure. Se hisser aux premières places est une chose, y rester est beaucoup plus dur.

A ce propos, que pensez-vous des tensions qui agitent le SUA avec le flou autour de l’avenir du staff ?

Agen est en train de prendre une place qui ne correspond pas à sa puissance économique. C’est la puissance du talent et celle-là intéresse les clubs. Mais est-ce qu’ils veulent le staff ou tout un paquet cadeau avec des joueurs ? Il y a au SUA les bonnes personnes à la bonne place. Je serais Lanta et Deylaud, je ne prendrais pas le risque de bousculer l’équilibre qu’ils ont trouvé à Agen. Pas sûr que ça fonctionne ailleurs et ils sont encore loin d’avoir tout fait à Agen. J’espère que leur président n’aura pas besoin de lunettes pour le voir…

Justement, quel conseil donneriez-vous au président Tingaud, vous qui avez dû gérer le récent départ de Philippe Saint-André ?

De bien perdre à Toulon ! Parce que s’il gagne, ce sera plus difficile pour lui de négocier ensuite les contrats avec ses entraîneurs…