En conférence de presse d’après-match, le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal est revenu longuement sur la défaite de l’équipe contre le Stade-Toulousain, ce samedi au Stade Vélodrome de Marseille.

Selon lui, ses joueurs auront une première occasion de se rattraper: ce dimanche contre les Wasps, à l’occasion du quart de finale Européen. Il estime que le RCT n’est plus champion de France. Extrait:

« Dimanche, on a un rendez-vous contre les Wasps et ils ont une première chance de se rattraper. Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que le Top 14 est relancé et que l’on n’est plus champion de France. On n’a plus de légitimité de l’être. Pour moi, le champion de France aujourd’hui, c’est Toulouse, c’est le Racing qui va bien, Clermont et le Stade-Français aussi. Mais nous, on n’a plus de légitimité. On verra dimanche si on a de la légitimité d’être champion d’Europe. »

Par ailleurs, le patron Varois essaye de relativiser la grosse déception qui règne depuis samedi soir. Pour cela, il pense aux gens qui souffrent quotidiennement ou qui sont à la guerre. Une défaite n’est rien comparée à leurs souffrances. Extrait:

« Le plus pénible lors des défaites à la maison, c’est de faire semblant que ce n’est pas grave. C’est ça le plus chiant. C’est comme quand tu perds une finale, dans l’absolue tu dis que ce n’est pas très grave. Quand tu seras morts depuis deux millions d’années, avoir perdu contre Toulouse au Stade Vélodrome, ce ne sera pas gravissime. Mais ça prend des proportions extraordinaires dans la tête. Comme les joies qui prennent des proportions extraordinaires alors que ce sont des conneries absolues. Car remporter un Bouclier de bois ou une coupe…si tu racontes ça à des gens qui souffrent dans la vraie vie ou qui sont à la guerre…tu leur dis « je suis content car j’ai gagné ça »… ils te prennent pour un con et ils auront raison. Mais c’est le sport et c’est pour cela que l’on est là, car les joies sont très fortes et les détresses et émotions négatives sont très fortes aussi. C’est pour cela que l’on fait ce métier et il faut savoir bien en profiter de ces moments-là, pour se les remémorer quand ça ira mieux. Mais ça ira mieux… »

Aussi, Mourad Boudjellal ne le cache pas: certains joueurs absents manquent cruellement à l’équipe. Il évoque certains noms, tels que Leigh Halfpenny, Matt Giteau, Bryan Habana ou encore Juanne Smith et Bakkies Botha. Extrait:

« On a souffert, on va pas se le cacher aujourd’hui. Mais on a des mecs, quand ils ne sont pas là, ce n’est pas pareil. Quand Halfpenny n’est pas là pour buter, ce n’est pas pareil. Quand Giteau n’est pas là, quand Bakkies Botha n’est pas là, quand Juanne Smith n’est pas là… et je vais dire quand Bryan Habana n’est pas là… parce que en défense, Bryan Habana ça reste Bryan Habana. »

Désormais, Mourad Boudjellal estime que terminer dans les deux premières places du championnat sera compliqué. Il vise les quatre premières. Extrait:

« Je nous ai vus dominés. Ça m’a plus fait penser à Toulon qui jouait le maintien à une époque, qu’à un Toulon champion de France. Peut-être qu’on avait besoin de cela, peut-être que les joueurs aussi avaient la tête à dimanche prochain, on va le savoir très vite. Mais dimanche prochain, il ne faudra pas avoir la tête à Grenoble. Il faudra être présent. Mais bon, c’est dommage on voulait terminer dans les deux premiers. Ce sera un peu plus compliqués ce soir. Aujourd’hui, on va essayer d’être dans les quatre. Puis on avait l’occasion de se maintenir mathématiquement ce soir et on ne l’a pas saisi. Ça aussi c’est un peu dommage, car on ne sait jamais. J’essaie de parler comme certains entraîneurs, qui tournent autour de la sixième ou septième place et qui ne parlent que de maintien. »

Pour conclure, il explique espérer rencontrer Toulouse ou le Stade-Français en phases finales, deux équipes contre qui le RCT s’est incliné cette saison. Selon lui, les statistiques sont formelles: l’équipe qui a perdu en phase régulière l’emporte en phases finales. Extrait:

« On a réussi a faire venir 65 000 personnes et ça n’a pas été facile. Mais j’avais dit que c’était cette affiche qui fait déplacer les personnes. Mais peut-être la bonne nouvelle, c’est qu’en règle générale, lorsque vous avez perdu deux fois face à une équipe, en phase finale vous la battez. On a perdu deux fois contre le Stade-Français et on a perdu deux fois face à Toulouse. Donc j’espère que si on va en phases finales, on jouera l’un des deux parce que là dessus, il y a des statistiques. De 18 à 00, on s’est pris un 27 à 6 en deuxième période. C’est pas mal ! Heureusement qu’ils ont un peu fait tourner et qu’ils n’avaient pas tout le monde car ça aurait pu faire un score de basket contre nous. »