Le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal a réalisé sa dernière chronique pour Yahoo Sport afin de débriefer la victoire de l’Afrique du Sud en finale de la Coupe du monde au Japon contre l’Angleterre.

Ce-dernier n’est pas surpris par la victoire des Springboks : il l’annonçait depuis quatre ans.

Il savoure la victoire Sud-Africaines mais également la défaite Anglaise. Extrait:

« Les Springboks sont champions du monde. Je ne suis pas très surpris, je l’avais annoncé depuis plus d’un an. Je vais vous expliquer pourquoi tous les spécialistes du rugby français, mondial, tout ça, tous ceux qui ont dit « les Anglais champions du monde, les Boks ne peuvent pas perdre ce match… » : Vous savez, il y a le sport, le schéma de jeu, la qualité du jeu qui est proposé, la qualité des entraîneurs, la qualité des joueurs et puis aussi la qualité de la motivation. On a eu affaire à une équipe anglaise, aujourd’hui, ce qui les unis, c’est le Brexit. Le Sudaf, ce qui les unis, c’est la souffrance. La souffrance d’un peuple. La souffrance de l’Apartheid et cette magnifique revanche d’une équipe mixée qui donne une réponse incroyable à l’histoire la plus dure de ce pays.

Je crois que le moment clé du match a été les hymnes. On a vu que les Anglais et les Sudaf ne vivaient pas du tout le rythme de la même nation. C’est quelque chose à retenir : dans le rugby, la motivation et l’émotion qu’il peut y avoir autour d’un match, tout ce qu’il y autour, ça peut décupler les forces. Le rugby, c’est d’abord de l’envie. C’est d’abord de la motivation. On peut être le meilleur joueur du monde mais si on est pris sur l’envie, on redevient un joueur moyen et aujourd’hui, les Boks avaient une histoire à écrire. Tandis que les Anglais avaient juste un moment prétentieux à essayer de créer dans le rugby. On n’était pas du tout sur la même planète.

Les Anglais ont été pris devant, sur le défi physique. Parce que les Sudaf devant, ce sont des clients. La plupart ne sont pas élevés à la City et ont une vie assez rude, et devant ils ne s’enlèvent jamais. Donc c’est une surprise pour personne que les Boks soient champions du monde. Cette équipe a réussi a avoir des joueurs noir et blanc qui va marquer l’histoire de ce pays et qui va être important pour le lendemain de ce pays.

Tandis que les Anglais, on va les laisser avec le Brexit et on va leur dire Good Game, mais c’est loupé encore pour cette fois. Désolé, c’est loupé. Puis l’enseignement que l’on va tirer, c’est que la Coupe du monde au Japon est terminée. La France est enfin la capitale mondiale du rugby pour les quatre prochaines années. On sait que les Boks viendront en France en tant que champions du monde et il faudra les défier.

Mais nous, on a quatre ans pour profiter pleinement de cette capitale du rugby que devient la France. Tokyo Japan 2019 est mort, vive France 2023. Maintenant, c’est à nous de jouer. On a quatre ans pour que cette équipe nous ramène ce trophée à la maison comme d’autres l’ont ramené, il n’y a pas très longtemps. »