Mourad Boudjellal pousse un énorme coup de gueule et quitte la présidence du club de Hyères
Mourad Boudjellal pousse un énorme coup de gueule et quitte la présidence du club de Hyères
Le lundi 1 mai 2023 à 21:34 par David Demri
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Dans une longue conférence de presse organisée ce samedi, Mourad Boudjellal a annoncé qu’il se mettait en retrait du Hyères FC, expliquant être très occupé avec sa maison d’édition et déçu de l’épisode contre l’OM en Coupe de France. Nicolas Garrigues va lui succéder à la tête du club.
« Je ne mènerai pas la bataille l’année prochaine. »
Président et actionnaire majoritaire du Hyères FC depuis presque trois saisons, Mourad Boudjellal a annoncé lors d’une conférence de presse ce samedi qu’il se mettait en retrait de ses fonctions présidentielles, qu’il délègue à Nicolas Garrigues. L’ancien boss du RCT est revenu sur son passage à la tête du club et ses nombreuses déceptions pour le football dans le Var.
« Quand j’ai repris le club de Hyères avec Nicolas, avec Pierre et Mathieu il y a deux ans, j’avais plusieurs ambitions : on en a atteint une partie, qui était de faire une grande fête du football dans le Var. Mais face à un haut fonctionnaire qui a joué sa carrière au détriment du collectif, j’ai décidé non pas d’arrêter mais de dire que je ne mènerai pas la bataille l’année prochaine. Comme c’était prévu, Nicolas va prendre ma place, je reste actionnaire majoritaire mais je ne souhaite plus m’occuper du quotidien. »
Mourad Boudjellal évoque l’épisode du match de Coupe de France entre Hyères et l’OM, qui devait se jouer à Toulon avant que le préfet du Var ne refuse et décide que la rencontre se jouerait à Martigues, près de Marseille. A l’époque le président avait annoncé qu’en réponse à cette mesure prise au nom de la sécurité, le Hyères FC allait déclarer forfait, avant de faire marche arrière.
« Nous avons attaqué l’Etat et la fédération auprès du tribunal administratif par rapport à ce match, qui a été une déception énorme, ajoute-t-il d’ailleurs au sujet de cette décision du préfet du Var. J’en ai même parlé avec le président de la République, on a textoté et y avait un haut fonctionnaire qui a fait passer sa carrière avant tout. Les hauts fonctionnaires dans ce pays ça coûte cher, malheureusement on doit faire avec et souvent ils ont des CDI. »
« Moi ce qui m’étonne c’est que, vous avez un club de foot qui tous les mois paie ses charges et que face à ces charges vous vous dites que l’Etat n’a pas été capable d’assurer un match où j’aurais pu avoir l’économie nécessaire pour payer tout ça. Quand on est dans un port militaire, symbole de la force maritime française, et qu’ils ont peur de 50 fatigués dans une ville comme Toulon, je suis inquiet. »
« Il faut arrêter de faire le tour du monde en disant qu’on est une grande puissance. Ce ne sont pas les voyous qui décident mais l’Etat. On nous a expliqué que Toulon était une zone de non-droit, je ne savais pas. L’Etat a abandonné Toulon aux voyous. Comme si des hordes de sauvages allaient débarquer avec des kalachnikovs. Il ne faudra pas s’étonner qu’en 2027 il y aura une femme élue mais que… vous connaissez la mauvaise nouvelle. »
« Le match de Marseille, c’était un match fondateur pour le football dans le Var. C’était mettre en avant le football, le projet de Hyères. Je n’avais jamais ressenti une telle ferveur pour la billetterie et ce match. On nous a coupé l’herbe sous le pied », se lamente-t-il encore aujourd’hui.
Parmi les autres raisons évoquées, le développement de sa maison d’édition Madrigall, l’obligeant à être très souvent sur Paris. « Je ne me retire pas, je suis toujours là mais celui qui va porter le poids des défaites et des victoires ça sera Nicolas. Si jamais on revient, et qu’on finit premier, moi je redeviens président, c’est déjà programmé. »
Il a aussi vivement critiqué le traitement du football dans le département du Var, pointant le fait de ne pas avoir de terrain d’entrainement attribué: « On est des SDF. » Il s’adresse aussi aux banderoles insultantes de certains supporters: « Je voulais rassurer les supporters, vous pouvez continuer à m’insulter mais s’il vous plait respectez l’orthographe. Eventuellement pour certains il faudra retourner à l’école afin de m’insulter mais avec une bonne orthographe. »
Fatigué par le monde du football en général, Boudjellal se plaint en outre de son arbitrage: « Dans le football c’est de l’art. On a pris des buts à la 118e minute des fois, à un moment donné on pensait qu’on n’avait pas le droit aux pénalties. Je m’en doutais un peu parce que lorsque les arbitres viennent vous voir en vous disant ‘Je vous adore’, souvent ça se passe mal. »
« Ce serait bien que la FFF s’occupe du football amateur parce qu’ils mettent beaucoup de contraintes et même certaines niches que l’on pourrait exploiter pour faire gagner de l’argent aux clubs, mais ils ne les utilisent pas. Je voulais en discuter avec le président Le Graët mais je me suis dit qu’il valait mieux ne pas textoter avec lui. »
« Je sais comment réussir avec un club de foot mais l’environnement dans le Var est très dur, conclue-t-il. J’ai été habitué à des publics qui se mélangent en tribunes, se chambrent mais ne se battent pas. Intellectuellement on est descendu très bas. Quand dans votre vie la haine que vous avez c’est contre des gens juste parce qu’ils sont supporters d’une autre équipe, vous avez une vie de merde. Je ne comprends pas qu’on puisse avoir de la haine juste pour ça. C’est pas ça le sport. Cette stupidité du football m’a marqué. »
Source : RMC SPORT
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