Mourad Boudjellal: « On a le budget de fonctionnement d’un club de Fédérale 1 ! »
Mourad Boudjellal: « On a le budget de fonctionnement d’un club de Fédérale 1 ! »
Le dimanche 27 décembre 2015 à 12:43 par David Demri
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Petit échange avec le président toulonnais avant un nouvel épisode face au Stade Toulousain, ce club qu’il. adore.
Mourad Boudjellal a déjà marqué l’histoire du rugby. Même s’il part demain avec ses sacs de billes en or et ses rêves démesurés si impatiemment réalisés, il aura réussi son passage sur cette drôle de planète, ovale comme chacun sait, et donc pas toujours carrée.Dans les couloirs sombres du temple du rugby, le célèbre marchand de soleil semble parfois juste toléré.Peut-être parce qu’il a oublié de frapper avant d’entrer, qu’il se trompe (pas sûr…) de mots pour mener ses combats ou tout simplement parce qu’il n’a jamais chaussé les crampons…Trop haut trop vite, trop fort trop souvent, il a soulevé les trophées les plus beaux sans avoir été baptisé aux sources officielles de la maison.Ce crime n’est jamais pardonné mais il a trouvé un Bouclier pour continuer à avancer : le succès. Il reste en tout cas un adorable partenaire d’interview. Vérification avant le choc au Stadium.
Mourad, dimanche, après la précieuse victoire de vos joueurs à Dublin face au Leinster, vous avez évoqué l’apport des jeunes de votre «étable», c’était une allusion à la crèche de Noël ou vouliez-vous souligner le côté «artisanal» du RCT…
Vous savez, on a des structures qui ne correspondent pas du tout à ce que les gens imaginent. On a des Algeco qui nous servent de bureau, des structures désuètes et on n’a pas les moyens de changer ça. D’investir comme d’autres le font. Mon argent, je le mets tout sur le terrain pour avoir les meilleurs joueurs. Nous avons donc la masse salariale d’un champion d’Europe mais le budget de fonctionnement d’un club de Fédérale 1 et peut-être même de Fédérale 2 !
Vous n’avez pas l’impression d’exagérer un peu ?
Mais non ! C’est un des paradoxes du rugby et aussi, peut-être, un des secrets de la réussite du Rugby Club Toulonnais. On est plus Ibis que Carlton, on fait beaucoup de bus on ne va pas toujours dans les plus beaux endroits et ça ne fait de mal à personne…
Vos stars ne râlent jamais ?
Non au contraire ! On n’a pas de salle vidéo par exemple, tout le monde s’entasse dans la salle de vie, on projette les images sur un mur blanc et personne ne trouve ça pénible bien au contraire.
Après un début de saison délicat, vos troupes ont retrouvé le chemin de résultats plus dignes du standing du club…
Ça ne vous a sans doute pas échappé, il y a eu, à la fin de l’éte, une petite manifestation mondiale qui nous a mobilisés 18 ou 19 joueurs. On n’est pas les seuls, ça fait partie du jeu mais dans ces cas-là, ce sont les meilleurs que l’on appelle, ce n’est pas un secret. C’est comme ça. Et on doit toujours faire avec.
Vous allez retrouver vos amis du Stade, vous nous aviez dit un jour que sans ce club, vous ne seriez pas là…
Et je vous le redis ! C’est comme ma date et mon lieu de naissance, ça ne changera jamais. C’est un club respectable et je trouve qu’on ne parle pas assez de Bouscatel. Quand on évoque l’évolution du rugby, on parle toujours de Max et pas assez de lui, pour moi, il est un président référence. Même s’il est là depuis longtemps, il est un des plus jeunes dans sa tête, et un des plus progressistes. C’est comme Marcel Martin qui, à son âge, est toujours prêt à aller vers le progrès.
Vous serez favoris dimanche…
J’aurais préféré que le Stade en mette 50 à l’Ulster ! On va jouer contre une bête blessée et ce n’est jamais bon.
Mais le Stade est redevenu une équipe plus ordinaire…
Il a dû supporter l’arrivée de nouveaux présidents ambitieux qui ont mis beaucoup de moyens dans leur projet, et en même temps, une crise de croissance et une petite perte d’engouement, à force d’avoir trop gagné, mais il est toujours le Stade.
Avec le début de campagne de Bernard Laporte, vous vivez une saison un peu particulière…
Il est un peu moins là bien sûr mais il reste ce perfectionniste incroyable et je ne suis pas trop inquiet. Je fais gaffe parce que je suis son patron mais l’an prochain je serai son employé !
Comment s’intègre votre derrière perle, Ma’a Nonu ?
Tout va très bien pour lui, on lui a d’ailleurs demandé de mettre quatre essais entre les poteaux au Stadium ! Plus sérieusement, on se contenterait de moins… Ceux qui pensent qu’aller à Toulouse est une bonne nouvelle quand on a besoin de points, il faut qu’ils s’habillent en cuir, ils sont sadomasos !
Source: ladepeche.fr
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3 Commentaires
Bravo Mourad,vous avez tout compris.
Qu’importe le flacon,pourvu qu’on ait l’ivresse!
Sacré Mourad.. pagnolesque.. plus provençal que certains se disant « pure souche »!
Mourad un temps d’avance ! Vous me faites rêver !!