Le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal était l’invité de L’intégrale Sport sur RMC, ce mardi après-midi.

Le patron du club Varois a évoqué la reprise du Top 14 et rappelle que le RCT ouvrira une nouvelle fois le championnat de France, comme depuis plusieurs saisons désormais. Extrait:

« Les gens de Canal + sont des gens de goût et ils choisissent systématiquement Toulon pour débuter et on les en remercie. Ou alors ils pensent qu’il vaut mieux passer le week-end à Toulon le 23 août. »

Par ailleurs, Mourad Boudjellal est conscient qu’il s’agira d’une saison compliquée pour le club Rouge et Noir. En effet, le manager Bernard Laporte ne sera pas à Toulon à temps plein puisqu’il débutera sa campagne pour la présidence de la Fédération Française de Rugby dès le 1er septembre prochain. Extrait:

« Ce sera compliqué mais on va essayer. Je n’ai pas choisi la meilleure situation, j’ai choisi la moins mauvaise. Bernard va arriver le jeudi matin et il va gérer l’entraînement du jeudi puis l’entraînement du capitaine le vendredi et il sera présent pour le match du week-end. Il aura ensuite préparé les entraînements du lundi et du mardi et il les aura confié à Jacques Delmas et Steve Meehan. On va voir comment ça se passe. A partir de décembre, il aura l’aide de Diego Dominguez en plus. On va voir. Mais je sais que si ça ne marche pas bien… je connais Bernard. Il va tout oublier et il sera là tous les jours. »

Cette situation sera-t-il difficile à gérer pour les joueurs ? Selon Mourad Boudjellal, la réponse est non car l’effectif Varois est de très bonne qualité. Extrait:

« Les joueurs ne recherchent pas du temps mais de la qualité. On a des joueurs qui ont un énorme palmarès pour la plupart et je ne pense pas qu’ils aient besoin d’avoir Bernard Laporte pour les faire travailler tous les jours à l’entraînement. Je pense qu’ils sont suffisamment professionnels. Par contre, la valeur ajoutée de Bernard Laporte est sur l’énergie qu’il donne à son équipe, et sur l’envie. Mais l’envie et l’énergie, c’est plutôt du jeudi au dimanche que du lundi au mercredi. Je me rassure comme je peux, mais je serai plus serein s’il ne me manquait pas 18 joueurs pour le début du Top 14 ou plutôt 18 joueurs et demi, car Cooper je le compte comme un demi-joueur. Quand vous changez les choses, les seules certitudes que vous avez, c’est que ce sera mieux ou moins bien, mais ça ne sera pas pareil. Donc là je ne sais pas. »

Questionné sur la reconstruction de l’effectif suite aux départs de nombreux joueurs tels que Bakkies Botha, Carl Hayman ou encore Ali Williams, Mourad Boudjellal rappelle que tous les clubs passent par une telle phase tous les quatre ou cinq ans. Extrait:

« Malheureusement, la carrière d’un joueur c’est de quelques années donc des reconstructions, il y en a tous les quatre ou cinq ans. Mais reconstruction, ça ne veut pas dire qu’on a moins d’ambitions. Ça veut dire simplement qu’on a une partie de notre passé qui est encore là et une partie de notre avenir qui vient d’arriver et que les deux vont se confronter. »

Pour conclure, Mourad Boudjellal estime que les médias vont probablement profiter de la mauvaise passe Toulonnaise pour titrer des articles sur la difficulté rencontrée par le RCT en début de saison. Extrait:

« Même si le premier tiers de la saison sera très compliqué, je ne serai pas surpris qu’avant la fin de la Coupe du monde les médias titrent « La crise à Toulon » ou « Toulon dans la deuxième partie du classement ». On s’y attend et on s’y prépare car aujourd’hui, c’est difficile de faire sans tous nos cadres. Mais le championnat c’est un marathon et ce n’est pas une course de 100 mètres. Donc j’espère qu’ensuite on arrivera au moins à s’accrocher pour être dans les six premiers. Puis après, on sait que pour être champion de France, finir premier du Top 14 c’est facultatif. Donc il faudra être dans les six puis on verra. On démarre une saison, vous voulez que je vous réponde comme la plupart des entraîneurs de clubs ? Il y a une formule magique: « ça travaille sérieusement, les joueurs sont concentrés et il y a un bon état d’esprit, le groupe vit bien. On est contents, les mecs sont revenus de vacances et ils étaient déjà affûtés. » Ça, tout le monde va vous le dire. Puis ensuite on va vous dire: « On va essayer de finir le plus haut possible ». C’est de la connerie car quand tu rentres sur le terrain, ce n’est pas pour perdre, si c’est pour perdre ne rentre pas ! Quand tu rentres sur le terrain, c’est pour gagner. Après ça ne veut pas dire qu’on va gagner ou qu’on a l’obligation de gagner, mais ça veut dire que chaque match que l’on va jouer, on va tout faire pour gagner. Si on joue le Top 14, ce n’est pas pour le perdre mais pour le gagner. »