Lors d’un long entretien accordé à Var-matin, le président Toulonnais Mourad Boudjellal est revenu sur l’affaire du Salary-Cap et les propos de certains de ses homologues comme quoi le RCT tricherait et ne respecterait pas les règles à ce sujet.

Lorsque le quotidien régional lui demande pourquoi la Ligue Nationale de Rugby, qui connaît les comptes du RCT, ne met pas un terme à toutes ces spéculations et attaques, Mourad Boudjellal répond simplement: « parce que c’est Toulon ». Extrait:

« Parce que c’est Toulon, bien sûr ! On a été contrôlé pour 2012-2013 et là, on est encore sous contrôle. C’est d’autant plus choquant que j’ai souvenir que lorsque le salary cap a été instauré, ils ont mis en place une commission d’études qui n’était pas une commission répressive mais une commission qui venait dans chaque club, pour voir leurs us et coutume afin de déterminer un salary cap. Deux clubs ont refusé de recevoir la commission et l’un de ces deux clubs nous a cités alors que nous, on a été cités en exemple, en assemblée générale, pour notre transparence totale par le président de cette commission. Tous les présidents de Top 14 l’ont entendu. On a été le club référent et même Serge Blanco m’a appelé pour me dire qu’il avait apprécié mon discours sur le salary cap et ma transparence. »

Mourad Boudjellal répète encore une fois que le RCT respecte scrupuleusement la règle du Salary-Cap. Le président Varois affirme avoir lu ce règlement et même le connaître par cœur: Toulon n’est pas hors la loi. Extrait:

« Bien sûr qu’on le respecte. Il y a la lecture et l’interprétation. On l’interprète aussi. Cela ne veut pas dire qu’on le transgresse. Moi, quand je lis un texte, je vois les possibilités légales qu’il me donne et je les utilise. Mais je ne crée pas de nouvelles possibilités légales. Ce qui m’a le plus surpris, c’est que les gens ne lisent pas le salary cap. Moi, je le connais par cœur. Je me dis, s’il ne lisent pas, c’est qu’ils ont mis en place des systèmes qui sont totalement intouchables et qu’ils n’ont pas peur. N’oublions pas qu’on a à la tête du rugby français quelques grands groupes et quelques milliardaires. Ces gens-là, la première chose qu’ils ont faite, c’est de délocaliser pour défiscaliser. Ils ont mis en place des systèmes, comme tout le monde le ferait pour payer moins d’impôts et ils ont utilisé toutes les astuces légales. Détourner le salary cap, ça les fait rigoler… Ces groupes parmi les plus gros mondiaux arrivent à échapper à l’impôt. Alors le salary cap, c’est un jeu d’enfants pour eux et ce sont ceux-là qui nous donnent des leçons de morale ? Je lisais dans Les Echos, par exemple, que le groupe Savare avait créé une holding à Hulk, en Belgique, dans laquelle il avait capitalisé 410 millions d’euros. Voilà ! Je pense qu’ils sont plus équipés que moi…

Par ailleurs, Mourad Boudjellal évoque son système de bonus en cas de victoire. Extrait:

« Après il y a une dernière chose que tous ces présidents n’ont pas compris, quand ils évoquent mes soit-disants 15 millions ou 16 millions de masse salariale. Je vais les chercher où ? Ça ne tient pas dans nos budgets, je n’ai pas les produits en face. Après, on a une différence notable qu’ils n’intègrent pas sur les primes de victoires. Nos primes de victoires sont très hautes. Ils estiment que c’est tricher parce qu’ils calculent les produits que leur ramènerait la victoire. Mais ils calculent les produits chez eux. Ils n’ont pas compris qu’à Toulon, c’est multiplié par dix, parce que j’ai des contrat partenaires avec des gros bonus en cas de victoire. »

Pour conclure, il affirme que les autres clubs n’ont pas les mêmes retombés financiers que le RCT en terme de boutiques et billetteries. Extrait:

« En terme de boutique, j’ai des retombées énormes qu’ils n’ont pas, pareil pour la billetterie. Eux, ils calculent seulement les droits TV. Ils n’ont que ça. Nous, on a les droits TV multipliés par 10, 15 ou 20. Mais ça, ils ne peuvent pas le voir. Ils ne savent pas que même quand je mets de très fortes primes pour un titre de champion, j’ai en face beaucoup plus de produits… Pour eux, ce n’est pas le cas. Donc pour eux, c’est triché. ça je peux comprendre. Quand on joue une demi-finale à une heure de train de chez soi et qu’on offre le billet de train et le billet de stade, et qu’on déplace mille personnes, je comprends qu’on n’ait plus beaucoup de produits pour les phases finales… »