Plusieurs acteurs du monde du rugby se sont exprimés sur les propos récents de Mourad Boudjellal. Convoqué par la commission de discipline le 25 janvier prochain, le président du RCT divise.

Bernard Laporte : « Mourad Boudjellal a mis beaucoup d’argent dans son club, il a pris Toulon en Pro D2. Il a le droit d’être sur le bord du terrain. Il y a beaucoup de présidents qui n’ont jamais mis un centime dans le rugby et qui donne presque des leçons de morale. Le RCT est un club important aujourd’hui dans le rugby et si le club en est là, c’est aussi grâce à Mourad Boudjellal. Il faut respecter ce point. Ce n’est pas parce qu’il y a des présidents qui sont là depuis des années, qui n’ont jamais mis un centime dans le rugby, qu’il faut les écouter ! (…) Il y a beaucoup d’entraineurs au chômage dans le rugby, il faut revaloriser l’arbitrage. Tous les jeunes veulent entraîner après leur carrière, ce n’est pas possible car il n’y a pas assez de clubs. Si on valorisait ce secteur, certains joueurs s’engageraient dans cette carrière. Si les candidats à l’arbitrage étaient plus nombreux, les arbitres seraient plus compétitifs (sur les ondes de RMC)»

Sébastien Chabal : « Sur le fond, Mourad Boudjellal a raison. Je l’avais souligné et je me suis fait taper sur les doigts. Il faudrait donner beaucoup plus de moyens aux arbitres pour qu’ils soient meilleurs. Je ne dis pas qu’ils sont nuls tous les week-ends, mais il faut leur donner toutes les chances d’être performants. Après, une arbitre reste un homme et l’erreur reste humaine. Il y aura toujours des erreurs (RMC)».

Guy Novès : « Ce qu’il ressent, je le comprends. La façon dont il l’exprime, je la comprends moins. Il n’y pas un joueur, un entraîneur ou un président qui n’a jamais eu un sentiment d’injustice sur un terrain. Avec du recul, on sait que le ballon est ovale, qu’il y a des erreurs partout. On en commet en tant qu’entraîneur, en tant que joueur. On en commet aussi des fois en grillant un feu rouge ou un stop. La vie est faite de petites fautes, il faut apprendre à les appréhender et à la gérer pour pouvoir rebondir de manière intelligente ».

René Bouscatel : « Je crois que sur la forme, personne ne peut être pour. Sur le fond, je ne suis pas tout à fait d’accord avec lui. Depuis quelques années, l’arbitrage fait beaucoup de progrès. Les lois de la statistique sont parfois surprenantes, mais il ne faut pas devenir paranoïaque non plus. Pour moi, il est inadmissible que les présidents de club ne soient pas dans les tribunes. D’abord par correction pour recevoir leur homologue de l’équipe adverse, mais aussi pour s’éloigner du sportif et ne pas être dans le carré infernal où les réactions sont vécues à la seconde près. Il y a des réactions épidermiques à toutes les décisions de l’arbitre. N’importe qui s’imprègne de cette atmosphère. Si tous les présidents, sans exception aucune, restaient dans les tribunes, ce problème n’existerait pas. »

Le Rugbynistère