Mourad Boudjellal: « Jonny m’a donné envie de gagner »

Mourad Boudjellal: « Jonny m’a donné envie de gagner »

Le dimanche 1 juin 2014 à 13:28 par David Demri

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jonny-wilkinson-mourad-boudjellal-2009-5-27-12-52-48Pour lequipe.fr, le président du RCT, Mourad Boudjellal, évoque ses liens avec le demi d’ouverture anglais, Sir Jonny Wilkinson, qui vient de prendre sa retraite sur un titre de champion de France.

«Jonny, il m’a donné envie de gagner. Avant lui, je ne savais pas que c’était possible en rugby. Je ne voyais pas, surtout, comment ça allait être possible. Quand il est arrivé sur la rade, j’ai compris qu’on pouvait alors remporter quelque chose grâce à lui. Il avait ce que d’autres n’avaient pas et il allait nous permettre d’aller très haut. Plus haut que ce que j’avais imaginé au départ, en tout cas.

J’ai aussi quelques souvenirs intimes, des trucs vraiment perso, mais connaissant la pudeur de Jonny, je ne peux pas en parler : il n’aimerait pas ça…  Ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a les moments avec lui et les moments sans lui, à Toulon, et ce ne sont pas les mêmes. On sent quand il n’est pas là : le groupe est différent, ne vit pas de la même manière. Tout ce qu’il fait a un sens. Et ce sens, c’est viser l’excellence et l’atteindre. Il suffit de le regarder et il vous donne envie de vous surpasser..

Il n’est pas grégaire mais depuis un mois, il reste plus longtemps et plus souvent avec le groupe, ses coéquipiers, le staff. C’est lui qui m’a proposé, il y a six mois, d’intégrer le staff technique, la saison prochaine. C’est son idée. Moi, j’aurais tout fait pour le garder à Toulon, mais c’est lui qui veux rester. Je souhaite qu’il devienne l’ambassadeur du club. Il est toulonnais, maintenant. Il se plaît dans cette ville qui sait lui laisser son espace vital.»

Un super-héros

« Lui, je le place dans la catégorie des artistes. Il ne joue pas, il crée. »«Depuis qu’il sait que sa carrière de joueur est terminée, il transmet beaucoup ; aux jeunes, en particulier. Il parle avec eux, il répond à leurs questions. Il va nous apporter énormément, et d’abord sa soif de travail et de précision. Il est toujours en recherche de perfection. Avec lui, rien n’est laissé au hasard. Si je l’invite à déjeuner, par exemple, il faut que je le prévienne deux semaines à l’avance pour qu’il puisse s’y préparer. C’est comme ça, c’est Jonny. Ne le prenez jamais au dépourvu…
J’ai rencontré des gens extraordinaires. Des artistes, principalement, comme Reiser, Franquin, Coluche… Des hommes fascinants, avec des personnalités hors du commun. Et puis il y a Jonny, que je place avec eux dans la catégorie des artistes. Lui, c’est l’artiste du rugby. Il ne joue pas, il crée. Deux personnages ont changé mon existence. Dans le monde de la BD, qui était le mien avant, il y a Lanfeust, un super-héros qui domine le monde de Troy. Jonny, comme Lanfeust, est un super-héros, mais lui domine le monde du rugby. Tous les deux sont blonds et dotés de super-pouvoirs (rires)… C’est comme ça que j’ai vu Jonny : un super-héros capable de changer le cours d’un match à lui seul, d’un geste.»
Source: lequipe.fr

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