Mourad Boudjellal: « Je ne m’interdis rien, et comme on dit dans le sud: empêche-moi !

Mourad Boudjellal: « Je ne m’interdis rien, et comme on dit dans le sud: empêche-moi !

Le lundi 15 mai 2017 à 14:05 par David Demri

5 Commentaires

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Le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal était l’invité de l’émission Stade Bleu de France Bleu Provence.

Le patron du RCT est revenu sur sa manière d’être et ses déclarations souvent piquantes. Extrait:

« Les gens ont souvent un discours édulcoré. En gros, on dit qu’il fait chaud en été et froid en hiver, que la pluie ça mouille et que le feu ça brûle. Je trouve que c’est un peu stupide d’avoir ce genre de discours car la plupart des gens dans le sport ne disent pas ce qu’ils voient et ce qu’ils pensent. C’est par stratégie ou pas opportunisme car ça peut-être un frein à un projet de carrière et à une ascension. Pour accéder à des responsabilités, il faut être consensuel. Il ne faut pas être compétent mais surtout ne pas les déranger. Le discours est préparé pour tout cela. »

Mourad Boudjellal explique ne rien s’interdire en terme de déclaration médiatique. Il dit ce qu’il pense, tout simplement. Extrait:

« Tous les présidents sont différents. On n’est pas tous dans le même moule. Mais si on est tous dans un même moule, c’est que l’on joue un jeu. Ils retiennent leurs propos. Moi, je dis ce que je pense et ce que je vois. Je ne m’interdis rien, et comme on dit dans le sud: empêche-moi ! Je sors un livre pour dire du vrai. Si c’est pour dire qu’au rugby on joue à 15 avec un ballon ovale et que de temps en temps on marque un essai, et que l’arbitre peut parfois se tromper mais qu’il est très bon, ça n’intéresse personne. »

Le président du RCT se félicite également de la mixité sociale que permet le rugby dans les tribunes des différents stades. Extrait:

« La mixité des tribunes est assez magique dans un stade de rugby car il y a des gens qui ne se parleraient pas ailleurs. Il y a des classes sociales différentes. On peut mettre un repris de justice avec un policier et j’allais presque dire un black avec un mec du Ku Klux Klan, ils s’en foutent. Ils s’intéressent par ce qui se passe sur la pelouse et ils vont partager des émotions ensemble. Le monde serait beau s’il ressemblait à cela. Puis quand on va à un match, on oublie ses emmerdes et ses ennuis. C’est une porte de sortie, c’est un échappatoire le sport. Le fait de gagner, ça va donner des joies à leur soucis. Le fait de perdre va leur donner une peine qui va au-delà de leurs soucis alors que c’est totalement stupide. Le sport, c’est une drogue, mais une bonne drogue. »

Par ailleurs, Mourad Boudjellal a expliqué pourquoi il a décidé d’arrêter sa vie d’éditeur de bandes dessinées pour devenir président d’un club sportif. Extrait:

« Quand on est en vie, il y a une chose à se dire qui est insupportable: c’est de vieillir. Ce n’est pas l’âge qui est embêtant, mais c’est de ne plus connaître d’émotions car on a connu beaucoup de choses. Le rugby m’a apporté une sorte de fraîcheur car je me suis dit qu’il y avait pleins de choses nouvelles à découvrir, des joies que je ne connais pas. J’avais fait le tour dans le monde de la BD et je voulais chercher des émotions nouvelles. C’est la quête d’une éternelle jeunesse. Avant de devenir un vieux con dans le rugby ce qui est en train de se produire, j’étais d’abord un jeune con. »

Désormais, il avoue avoir du mal à ressentir à nouveau certaines émotions à cause des nombreux titres remportés rapidement. Extrait:

« Maintenant, c’est plus dur d’avoir des émotions donc je me donne de nouveaux challenges. C’est pour cela que je veux faire une équipe avec seulement des Français. J’essaie de me donner des handicaps car on a tous gagné et les émotions ne seront plus jamais les mêmes. Le premier titre, c’est une joie énorme qui vous traverse, mais ce n’est pas comme le second. La joie du premier titre, de l’extraordinaire de la découverte du premier titre, c’est quelque chose d’unique que l’on ne connaîtra qu’une seule fois dans sa vie. »

Mourad Boudjellal précise d’ailleurs vouloir profiter au maximum avant de mourir. Extrait:

« Je suis un athée intégriste. Ce qui m’intéresse, c’est de me dire comment vivre avant ma mort plutôt que de comment vivre après ma mort. C’est le choix que j’ai fait. Donc j’essaie de profiter un maximum de ma vie et de relativiser les choses par rapport à la fin que je connais et que je redoute. J’essaie de donner de l’importance au moment où j’ai encore la conscience de la vie, avant de la perdre. »

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5 Commentaires

  1. CanardWC 15 mai 2017 at 14h- Répondre

    Et comme on dit: Plus on essaie de rentrer dans le moule, plus on ressemble à une tarte.

  2. JP83 15 mai 2017 at 14h- Répondre

    + 1000 CanardWC …MDR !
    Go Toulon !

  3. FG.83500 15 mai 2017 at 17h- Répondre

    « […] c’est un échappatoire […} ». On dit unE échappatoire, Mourad. Je te l’ai dit cent fois ! Un testicule, une échappatoire…

  4. cLa Mecque 1959 16 mai 2017 at 08h- Répondre

    Cela me rappelle un dialogue de Michel Audiard…qui disait :
     » Les cons ça osent tout…d ailleurs c est à. ça qu on les reconnait « .
    Second degré bien sûr .

  5. Penher 16 mai 2017 at 21h- Répondre

    On pourra dire ce que l’on veut de lui, en pour ou en contre, il aura marqué le rugby comme Max avant lui dans un autre style et si on voit un peu plus loin, lui de courant de gauche à prit un entraîneur de courant de droite car il pensait qu’il était le meilleur dans sa partie et Laporte est devenu  » bernie le dingue  » pour la plus grande joie des supporters car de ces soit disant mercenaires aux noms ronflants bardés de titres mondiaux il en a fait des besogneux, des humbles, il a été en chercher le meilleur pas toujours avec le sourire mais il en a fait une équipe, une vraie.