Mourad Boudjellal: « J’ai décidé qu’on allait mourir debout et tout donner »

Mourad Boudjellal: « J’ai décidé qu’on allait mourir debout et tout donner »

Le lundi 11 janvier 2016 à 8:55 par David Demri

6 Commentaires

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article_boudjellalokAprès la victoire à l’arraché de Toulon face à Bath, Mourad Boudjellal est revenu sur la performance de son équipe malgré les blessés. Il est aussi revenu sur le cas Quade Cooper.

Mourad Boudjellal, on sent que Quade Cooper ne fait pas des débuts de qualité avec Toulon, contrairement à Dan Carter avec le Racing 92. Qu’en pensez-vous ?
C’était avec Dan Carter, un 10 exceptionnel dans le monde. Lors de la dernière Coupe du monde, il tirait la bourre à Dan Carter en termes de 10. Tout le monde fait un peu le comparatif. Carter a fait de très beaux débuts avec le Racing et Quade Cooper est un peu plus lent. Je vais vous dire une chose : si le champion de janvier était champion en juin, on serait déjà trois fois champion de France. On a été trois fois champions en janvier mais, à l’arrivée, on n’a été qu’une seule fois champions de France. Il faut attendre un petit peu, qu’on récupère nos blessés car je mets au défi tous les clubs du Top 14 d’avoir le même nombre de blessés que nous à des postes clés et de rester en vie, de se battre dans une poule comme la nôtre. Aujourd’hui (dimanche), il y avait deux potentiels vainqueurs de la Coupe d’Europe sur la pelouse, il y en a un troisième la semaine prochaine et il y en a un qui est passé il y a quinze jours, qui était le Leinster. On a une poule qui n’est pas comme les autres, c’est clair. On a décidé qu’on n’était pas tête de série et on l’assume. Je pense que les phases finales seront moins difficiles que la qualification pour y aller. Cette année, on joue une Coupe d’Europe en verlan.

A la mi-temps, vous disiez que vous alliez essayer de mourir debout. Mais vous êtes encore debout…
On est debout. Charb, ce n’était pas un copain mais on se connaissait bien, on avait sympathisé et la dernière fois que je l’avais croisé, c’était aux 30 ans de Canal+ et il m’avait avoué avec un peu de honte qu’il suivait le rugby et qu’il suivait mon club. Mais ce n’était pas trop dans le trip Charlie Hebdo la culture, le sport, le rugby. S’il nous regardait de là-haut et qu’il nous protégeait, c’est Charb qui disait qu’il valait mieux mourir debout que de vivre couché. J’ai décidé qu’on allait mourir debout et tout donner jusqu’au dernier souffle de vie. C’est un peu ce qu’on a fait dans cette deuxième mi-temps où ça aurait pu mal tourner. On serait morts si on avait perdu ce match et même fait match nul. On a une double chance, on a gagné de trois points, ça nous en donne quatre et on n’a mené au score que trois minutes, mais ce sont les bonnes trois minutes. Maintenant, il faut gagner face aux Wasps, il faut aller gagner à Bath. Après les douze travaux d’Hercule, il y a les cinq travaux du RCT.

Un match possiblement fondateur

Dans ce match, Bath a longtemps mené mais vous être parvenus à l’emporter…
On n’a rien donné à bouffer à Bath en termes de pénalités alors qu’ils ont été souvent dans notre camp. Après, on y a mis une envie, une énergie. On n’a jamais baissé la tête et on est allé se chercher la victoire. C’est vrai qu’il n’y avait plus le blond (ndlr : Jonny Wilkinson) pour nous mettre le drop qui va bien dans les dernières minutes ou pendant le match, il n’est plus là le blond mais on est allés se la chercher. Ça m’a fait penser à quand on avait battu Leicester en quarts de finale, c’était un peu le même genre de match où on avait gagné 15-9 avec le blond qui a mis un drop à la dernière minute. On fait avec.

C’est le match qui peut créer votre groupe cette année ?
C’est le match qui nous permet de rester en vie. Nous, ce qu’on veut, c’est sortir de cette poule et, ensuite, on sait qu’en avril, avec un petit peu de chance, on aura récupéré toutes nos forces et ça ne sera pas la même musique. Pour le moment, on a notre buteur qui n’est pas là, notre leader de touche qui n’est pas là, notre demi d’ouverture qui n’est pas là. Ça fait beaucoup dans une équipe ! Je ne connais pas grand-chose au rugby mais je sais que ça fait presque une épine dorsale d’une équipe et, accessoirement, on a aussi des garçons comme Samu Manoa, Romain Taofifenua, Jonathan Pélissié, Delon Armitage, ça fait beaucoup d’absents. Matt Stevens qui s’est pété à l’entraînement, notre autre pilier qui a été suspendu jusqu’à ce match, ça fait beaucoup et je ne parle pas de Mamuka Gorgodze qui ne pouvait pas jouer. On avait dix à douze blessés. Cette année, c’est vraiment désespérant. Dès fois, quand je dis que ça peut être l’année de trop, c’est par rapport à ça. Quand on a autant de mauvaises nouvelles, on se dit que c’est peut-être l’année de trop.

Est-ce que la seule mauvaise nouvelle, c’est la blessure de Fernandez Lobbe ?
Au niveau des blessures, on s’est habitué aux mauvaises nouvelles. Là, ça va. Il vaut mieux avoir un blessé en troisième ligne qu’en deuxième ligne car, en deuxième ligne, c’est bientôt moi qui vais jouer si ça continue. On a deux ou trois joueurs qui sont près de revenir donc j’espère que Samu Manoa, ça pourra le faire. Après, on a Steffon Armitage, Ollivon et Bruni qui sont là, qui ont les dents qui rayent le parquet et qui ne demandent qu’à jouer donc, à un moment donné, il va falloir qu’ils montrent. Ollivon est en équipe de France, Bruni aussi, il n’y a pas de raison pour qu’ils ne répondent pas présent. C’est embêtant pour Fernandez Lobbe car c’est un leader, un booster dans l’équipe.

Source: rugby365.fr

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6 Commentaires

  1. Ridan 11 janvier 2016 at 09h- Répondre

    La vraie star au RCT c’est Mourad!
    Intelligence,réactivité,novateur,visionnaire,malin,etc…Quelle fierté de vous avoir MR Boudjellal.
    Je vais rêver….
    J’imagine notre région,notre pays dirigé par un tel génie?Quel vent frais soufflerait en France!
    Mourad nous vous aimons et surtout continuez,ne vous taisez jamais,bravo pour votre courage!

    • Marie eve 11 janvier 2016 at 11h- Répondre

      D’accord avec. Vous la vraie star Ç est lui ! Toujours le mot juste ! Et il va au bout de ses ambitions ! Coûte que coûte ! Bravo Mourad

  2. Papaduvar 11 janvier 2016 at 09h- Répondre

    Bon maintenant les médias c’est fait….
    Place au vestiaire ,une bonne discution avec l’ensemble du groupe staff compris …vous devez les « resouder » vous n’êtes pas qu’un carnet derrière chèque …le discours de BL ne m’a plus l’air fédérateur ,faut monter sur la table et leur expliquer ou ils sont. Qui ils sont…je suis sur que cela doit aussi passer par la …!!

  3. pitivier 11 janvier 2016 at 10h- Répondre

    Quade Cooper a tiré la bourre à Dan Carter lors de la dernière CM ?
    J’ai certainement raté des matchs…. :nerd:

  4. Fuser 11 janvier 2016 at 10h- Répondre

    Il a dit exactement ce que je pense. C’est à la fin du bal qu’on compte les bouses. Aujourd’hui il est trop facile de tirer sur l’ambulance, comme je l’entends match après match dans les tribunes… Si on sort vivant de l’hiver, on risque de vraiment se régaler ! Et si on n’atteint pas nos objectifs, là il faudra se retourner et réfléchir. Pour l’instant restons soudés !

  5. lemacadam 11 janvier 2016 at 11h- Répondre

    Pas d’accord avec MOURAD. Bath n’a pas démontré qu’ils représentaient un potentiel vainqueur. Ils étaient bien organisés, plus solides que ce que l’on pensait en mêlée fermée, et plus dynamique. Quant à nous, on a fait du TOULON, une grosse défense avant tout ! et puis c’est tout ! Quant aux pénalités, c’est vrai nous avons eu 3 à 4 fois plus que nos adversaires, mais pas tous les arbitres (surtout hors de mayol) interpréteront les rucks comme monsieur clancy toujours en notre faveur, pourtant à tort décrié !
    Les WASPS me semblent plus costauds et plus complets que BATH. Avantage du terrain pour nous, avec un probable arbitrage loin d’être en notre défaveur ? Par contre, hormis contre quelques équipes venus chez nous pour honorer un contrat, nous gagnons à chaque fois dans la douleur…à un moment donné cela ne passera plus, quand ?