Invité de l’émission Stade 2 ce dimanche après-midi, le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal a été questionné sur la santé du rugby français.

Ainsi, le patron du RCT a expliqué les raisons qui font que le rugby français ne va pas très bien depuis quelques années. Extrait:

« Si le rugby français ne va pas très bien, c’est parce qu’on prend de mauvaises décisions. Regardez le football. Il y a quelques années, le football a fait sa crise. Ils ont fait quoi au football ? Ils ont réfléchi ! Et maintenant, ils ont créé un modèle économique et la formation française est devenue la meilleure au monde. Tout le monde s’arrache les joueurs français. Dans le rugby, on a fait l’inverse. »

Interrogé au sujet de l’augmentation du déficit des clubs français depuis une dizaine d’années, Mourad Boudjellal a affirmé que les chiffres dévoilés par la DNACG étaient complètement faux. Il s’explique et prend pour cible le président du Stade-Français: Thomas Savare. Extrait:

« Une grande partie du déficit des clubs du Top 14 sont souhaités par les dirigeants. Par exemple, quand Thomas Savare sait en début de saison qu’il a la possibilité d’avoir 18 millions de produits et qu’il décide d’avoir 25 millions de charges, c’est son choix de dire qu’il va mettre 7 millions de sa poche. Donc ce n’est plus du déficit mais de l’investissement. Les chiffres bruts que la DNACG nous donne sont donc totalement faux. Il faut retirer tous les choix de clubs qui ont pris la décision d’investir et de couvrir une exploitation. A Toulon, on essaie de ne pas dépenser davantage que nos produits et de bien calculer. Mais Thomas Savare qui est un dirigeant de qualité, lorsqu’il décide de créer 25 millions de charges pour son club, il s’engage personnellement. Je suis très surpris par la méthode qui consiste à dire: « je ne sais pas si je vais couvrir ou pas ». Ce n’est pas possible de dire cela car c’est son choix ! Il a fait un choix de jouer le haut du tableau et non pas le bas de tableau, et donc d’investir de l’argent. On ne peut pas faire marche arrière, sinon c’est trop dangereux ! »

Pour conclure, Mourad Boudjellal affirme que le rugby français fait actuellement n’importe quoi. Extrait:

« Toute l’économie du rugby a été pensée pour favoriser le mécénat et pas l’économie réelle. Aujourd’hui, on fait n’importe quoi. Moi, je suis pour créer un marché. Je suis pour que la formation devienne un actif et non pas une charge dans le budget des clubs. Aujourd’hui, si un club découvre un génie, un Lionel Messi, il ne peut rien en faire. Il y a que l’argent qui règne dans le rugby. Moi, je suis pour que le savoir soit monnayable. »