Dans son nouveau livre qui paraît jeudi, Mourad Boudjellal raconte ses dix années dans le rugby et dresse le diagnostic du rugby en 2017.

Il a commandé un déca et pris place dans un café du VIIIe arrondissement. Alors que son second livre sortira jeudi, Mourad Boudjellal avait encore beaucoup de choses à dire. Il arrivait d’Orly où s’était tenue une réunion des présidents de Top 14 et de Pro D2, au terme de laquelle une cellule de discussion paritaire avec la Fédération française a été créée. Le président toulonnais devrait en occuper un des six postes.

Est-ce une sorte de victoire pour vous d’avoir enfin un rôle à jouer dans cette possible cellule de discussion paritaire ?
D’abord, que les choses soient claires : je risque de ne pas y rester longtemps. Parce que si à un moment je dois trahir mes idées, je partirai. Si par hasard on arrive un peu à assainir les rapports et à changer le rugby, ce sera ma satisfaction et ma façon de démontrer que je méritais quand même, à un moment, qu’on m’écoute un peu plus.

Peut-on encore sauver le rugby français ?
Je pense que non seulement on peut sauver le rugby français mais qu’on peut écraser le monde ! Tous les quatre ans, on doit gagner la Coupe du monde. Avec la puissance économique qu’on a, la qualité de certains dirigeants, si on avait l’intelligence de mettre en place une politique qui utilise l’argent comme un avantage et non comme un handicap, je ne vois pas ce qui pourrait nous arrêter.

«Je pense qu’on est en train de tuer le Top 14»

Ce livre va-t-il aussi vous permettre de faire entendre vos idées ?
Contrairement à d’autres, je n’ai pas l’ambition d’être président de la Ligue, ça ne m’intéresse pas. D’abord parce que je suis attaché à mon club, que ce n’est pas payé et qu’il faudrait vivre à Paris. Ce qui m’intéresse, c’est que le rugby avance. Et je crois sincèrement, aujourd’hui, que la politique mise en place par les gens qui dirigent le rugby ne va pas dans le bon sens. On a créé un Top 14 des milliardaires. Je pense qu’on est en train de tuer le Top 14.

Que souhaitiez-vous également raconter dans ce second livre rempli de souvenirs rugbystiques ?
Disons que c’est l’histoire d’une vie pour laquelle je n’étais pas programmé. Depuis dix ans, je vis ma vie en spectateur. Quand j’étais éditeur de BD, je ne savais pas que j’allais devenir un aussi gros escroc dans le rugby. J’avais envie de parler de ça. Je suis vraiment très surpris par ma vie. Je me dis : «Quand est-ce que ça va s’arrêter ?»

Qu’est-ce qui vous guide aujourd’hui ? L’amusement ?
Je m’amuse depuis le début. De tout. C’est mon choix de vie. Certains, pour régler leurs problèmes métaphysiques, vont dans une mosquée ou une église. Moi, je les règle en m’amusant de tout. Je ne prends rien au sérieux car la vie n’est pas sérieuse. Tout ça est un jeu en attendant de disparaître.

Source: Le Parisien