Mourad Boudjellal: « Dan Carter ne peut pas venir à cause du Salary-Cap »
Mourad Boudjellal: « Dan Carter ne peut pas venir à cause du Salary-Cap »
Le jeudi 2 octobre 2014 à 11:56 par David Demri
9 Commentaires
Publicité
Avec huit joueurs présents parmi les trente Bleus à Marcoussis, Toulon est l’un des plus gros pourvoyeurs de l’équipe de France. Une fierté ? Son président, Mourad Boudjellal, regrette pourtant que l’obligation d’aligner des joueurs issus de la formation française (JIFF) soit un frein – parmi d’autres – au développement du Championnat.
La formation en péril
«Ça part d’un bon sentiment mais les dirigeants (Pierre-Yves Revol, ex-président de la LNR, et Jean-Pierre Perez, ex-président de Montpellier) qui ont mis en place les JIFF (obligation d’aligner douze joueurs issus de la formation française sur la feuille de match) sont responsables de la déchéance du XV France et des difficultés à venir de beaucoup de clubs. Les clubs français sont allés recruter des étrangers pour en faire des JIFF au bout de trois ans. Les jeunes Français sont en concurrence avec des étrangers formés par nos éducateurs. Contre ça, j’ai déposé un recours à Bruxelles.»
Carter ne peut pas venir
«On a un Top 14 en solde : trente internationaux vont jouer la moitié des matches, on a moins de stars à cause du salary cap et de l’obligation d’aligner des JIFF. Les autres pays se marrent et disent : «vous devriez être les leaders du monde et vous êtes aujourd’hui à la ramasse…» Il y a deux ans, nous étions le premier Championnat de clubs du monde. Là, on se retrouve derrière le Japon et l’Angleterre. Dan Carter qui signe en France, ce serait un «plus» économique. Il va créer des richesses, remplir les stades, doper les audiences. Mais aujourd’hui, Carter ne peut pas venir à cause du salary cap. Il signera en Angleterre ou au Japon. Les Anglais sont plus intelligents que nous : ils ont fait une limitation de la masse salariale à 7 millions, avec deux joueurs hors salary cap. La Ligue anglaise n’emmerde pas les clubs qui recrutent des stars. Leur formule est meilleure que la nôtre, à 10 millions d’euros. Si les grands joueurs ne viennent plus dans le Top 14, les affluences et les audiences vont chuter, les droits télé vont suivre à la baisse et le rugby redeviendra un sport parmi d’autres.»
La courte vue des dirigeants
«Je défends l’équité par le haut. Je veux que le rugby génère de la richesse pour tous alors que la LNR veut que tout le monde soit pauvre. J’aimerais que le rugby devienne le premier sport national, mais ceux qui dirigent ont peur que ce processus aille trop vite pour eux : ils préfèrent voir leur sport au vingtième rang national avec eux que premier sport national sans eux. En trois ans, le rugby pro a plus évolué que lors des dix dernières années et neuf dirigeants sur dix ne votent pas pour ce qui est bon pour le rugby mais pour ce qui est bon pour leur problématique de club.»
La Pro D2 verouille tout
«Paul Goze (président de la LNR) a envie d’avancer mais le système est vérolé. Les seize présidents de Pro D2 votent pour les représentants de Top 14. Les présidents avant-gardistes du Top 14 qui voudraient se faire entendre ne sont pas élus parce qu’ils ne défendront pas les intérêts de la Pro D2. Aujourd’hui, la Pro D2 et la Fédérale 1, via les voix de la FFR, dirigent le rugby pro français. Alors qu’il faudrait que les représentants du Top 14 ne soient élus que par des présidents du Top 14. Ce serait une première marche.»
Les clubs ignorés par les fédés
«La deuxième marche, ce serait que les Ligues anglaise et française soient reconnues par les fédérations nationales, au moins pour élaborer le calendrier. Il est inacceptable que tout se passe comme si les clubs pros n’existaient pas alors qu’ils portent sur leurs épaules une partie du rugby mondial. Il serait judicieux de réunir les présidents de clubs pour entamer un dialogue au bénéfice du XV de France. Malheureusement, nous ne sommes jamais associés aux décisions. Le XV de France est un jouet qui appartient à la FFR. C’est aussi son gagne-pain. Du coup, la FFR a peur des présidents du Top 14 qui veulent changer les choses.»
Source: lequipe.fr
Publicité
9 Commentaires
Quel chance d’avoir un tel President a la tete de notre Club :inlove:
Rien a retirer, tout est dit: les clubs du TOP14 sont la loco du rugby hexagonale
Mais comment faire bouger les choses ?:-)
7 millions de salary cap en Angleterre avec 2 joueurs hors salary cap mais 10 millions en France et on serait à la ramasse ?
Je ne pense pas que la formule anglaise soit beaucoup plus intéressante puisqu’en gros elle te permet par rapport à nous de payer 2 stars à des prix faramineux sans garantie de résultat (s’ils ne jouent pas bien ou se blessent).
Si on avait ce système, on aurait par exemple un Giteau et un Habana qui seraient hors salary cap mais on aurait quoi comme joueurs autour avec ce qu’il reste ? ?:-)
La formule française permet d’avoir une équipe plus homogène quand même selon moi.
Quant au Japon, ils vont soi-disant payer les joueurs une fortune mais quel est leur niveau international ? Qu’est-ce qu’ils ont comme équipe nationale ? Comment ils forment des jeunes ?
Il y a sans doute beaucoup de choses à améliorer dans le système français mais tout n’est pas à jeter et tout n’est pas plus joli chez les autres quand même :-/
Elle l’est étant donné les charges salariales, patronales et les impôts payés parles joueurs.
tu as tout résumé! 7m€ en angleterre ça doit pas être loin des 10m€ français… 8.5/9m€ de sûr
Eh oui c est pas forcement bon d avoir raison ou en avance sur don temps dehors les vieux croutons de la fede
Après, Dan Carter, on s’en fout, on a Matt Giteau !
C est vrai que les français sont a la ramasse par rapport au anglais, pour preuve, la faible représentativité des club francais en phase finale de coupe d europe, et l égémonie des anglais dans cette compet depuis quelques années….
Mourad parle du recrutement des meilleurs joueurs de la planete.
Pas du sportif :beauty:
Bien qu’il ait raison sur plusieurs points on ne peut pas dire que la règle des JIFF même si elle est très très perfectible n’a pas permis à certain jeunes joueurs d’avoir du temps de jeu et de pouvoir progresser et montrer leur potentiel. Sans cette règle il n’est pas sur qu’il aient pu le faire.