Sur le plateau du Late Rugby Club ce jeudi soir, le président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal est revenu sur sa décision de quitter le club Varois à l’issue de la saison et de céder ses parts à Bernard Lemaître, le nouvel investisseur du RCT.

Dans un premier temps, Mourad Boudjellal estime avoir trouvé la bonne personne pour le remplacer à la tête du club. De plus, il affirme avoir d’autres projets en tête. Extrait:

« Cela fait 14 ans que je suis président du RCT et je pense avoir trouvé la bonne personne pour me remplacer. C’est difficile de trouver la bonne personne à Toulon car c’est un club qui demande beaucoup. J’ai envie de vivre une troisième vie en ayant toujours un œil sur mon club de cœur car Toulon est ma ville. Mais j’ai d’autres projets dans ma vie. Donc j’ai estimé que partir le 30 juin c’était bien car je n’aimerai pas avoir l’ombre de Boudjellal derrière moi. Bernard Lemaître doit faire du Bernard Lemaître et avoir les coudées franches pour mener le club comme il l’entend. »

Il savait qu’il n’allait pas rester au Rugby Club Toulonnais jusqu’au terme de la convention, à savoir juin 2023. Il souhaite souffler un peu. Extrait:

« Je savais que je n’allais pas rester jusqu’en 2023. Il m’arrive de mentir. Un club de rugby, c’est quelque chose qui vous prend les tripes et Bernard Lemaître est un homme de passion. Il s’est passionné pour le RCT ce qui est normal et c’est ce que j’espérais aussi un peu. Cela va me permettre de souffler aussi un peu car c’est dur de rester 14 ans à la tête d’un club comme Toulon. C’est un club qui vous demande beaucoup. Heureusement, il y a plus d’années où ça allait bien que d’années où ce n’était pas bien. »

S’il explique que d’autres candidats se sont présentés pour reprendre le RCT, il précise qu’aucun n’était de la qualité de Bernard Lemaître. Extrait:

« Il n’y a pas eu d’autres candidats de la qualité de Bernard Lemaître. Mais j’avais un gros candidat qui se reconnaîtra et qui était outre-Atlantique. Mais je ne savais pas trop pourquoi il venait. Alors que Bernard Lemaître venait pour un projet qui est différent du mien, mais c’est un bâtisseur et il vient pour des structures. Mais moi, les structures, ça ne m’intéresse absolument pas du tout. Je suis venu pour le rêve car je suis un vendeur de rêve. J’ai déjà du mal à savoir ce que je vais faire dans une heure alors encore plus pour savoir ce que je vais faire dans un an. »

Il souhaite désormais que Bernard Lemaître fasse aussi bien que lui à la tête du Rugby Club Toulonnais. Extrait:

« Je voulais prendre quelqu’un qui soit à l’opposé de ce que j’ai fait car j’aurai eu trop peur qu’il soit meilleur que moi. Je suis très sincère, je veux que les gens me regrettent dans la comparaison. Il sera sûrement plus calme dans ses sorties médiatiques. Mais on verra après, quand il sera pris dans la passion du club s’il est calme. Pendant ces six mois qui restent, je dirai ce que j’ai envie de dire. Je l’ai toujours dit ! Avec tout le respect que j’ai pour Bernard Lemaître, je n’ai ni dieu ni lemaître. Avec tout le respect que j’ai pour lui, je lui souhaite de faire aussi mal que moi. Puis Bernard Lemaître, bien qu’il ait 80 ans, il est très jeune, il est en super forme ! Il monte les escaliers 4 par 4 et a un train de vie que je ne peux pas suivre. »

Concernant la méthode de fonctionner de Bernard Lemaître, Mourad Boudjellal estime que le nouvel investisseur du RCT va donner la priorité à la formation. Mais en cas de mauvais résultats, il pourrait s’énerver et recruter de gros poissons. Extrait:

« Pour Bernard Lemaître, tout va dépendre des résultats. Si les résultats sont biens dans la situation actuelle, il perdurera. Si les résultats ne vont pas, il va s’énerver. Il connaît très bien le rugby et il le connaît même mieux que moi. »

Pour sa part, Mourad Boudjellal explique n’avoir jamais fait semblant depuis son arrivée à au RCT, en 2006. Il reste toujours autant surpris d’avoir gagné tant de titre avec Toulon. Extrait:

« On peut me reprocher plein de choses, mais j’ai vécu cette expérience de façon entière. Je n’ai pas fait semblant. Mais je suis un peu surpris par ces 14 années, Je n’aurai jamais cru que je puisse gagner autant de titres et faire venir autant de stars dans le rugby. Je suis toujours très surpris. J’étais venu pendant un an pour me voir dans une vie pour laquelle je n’étais pas programmé. J’étais programmé pour être éditeur. Puis il s’est passé tout cela. Je n’étais pas programmé pour gagner des titres. Je suis né dans une famille très humble et j’ai toujours eu la culture du pauvre. Tout ce qui vous arrive et qui sort de la culture du pauvre, c’est forcément de la science fiction. Ces titres, je les ai vécu d’une manière incroyable. Je me disais que ce n’était pas possible ! Je n’en reviens toujours pas. »