Montpellier doit-il penser à la Pro D2 ? Bernard Laporte sort du silence !
Montpellier doit-il penser à la Pro D2 ? Bernard Laporte sort du silence !
Le samedi 13 janvier 2024 à 1:57 par David Demri
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Bernard Laporte nous a accordé un entretien ce vendredi matin juste après le captain run, le MHR étant en pleine préparation de son match de challenge européen contre les Lions (samedi à 21h). Le directeur du rugby du MHR est revenu sur ses premières semaines dans son nouveau rôle, le challenge à relever, son staff, Louis Carbonel, l’équipe de France… sans oublier la ministre des Sports. Avec son franc parler habituel.
Bernard Laporte, vous avez été nommé le 20 novembre en tant que directeur du rugby. Presque deux mois plus tard, est-ce que vous vous attendiez à un chantier si important?
Je voyais les résultats, donc je m’attendais à ce que ce soit compliqué. Mais je n’avais pas de notion de ce qui se passait à l’intérieur donc j’ai découvert et puis voilà. Mais je savais que le challenge était difficile mais c’est comme ça. On l’accepte, on y va, on ne se plaint pas, au contraire on avance et on essaie de de recréer une dynamique.
Concrètement c’était quoi le plus compliqué?
Le plus compliqué, d’abord, c’est la connaissance des joueurs. Moi, je ne connaissais pas un joueur sur deux. Ça fait huit ans que j’ai quitté Toulon et que j’ai arrêté d’entraîner. Donc il faut faire connaissance parce que pour travailler ensemble, il faut se connaître. Il faut accepter ce que l’on se dit et pour ça, il faut de la proximité. C’est une évidence et c’est ce que je leur dis en permanence. Ça doit être une famille où on se dit les choses mais ça reste en interne et ça ne sort pas de là. Je crois que tout le monde l’a bien saisi.
La première mission c’était aussi de redonner confiance à ce groupe?
Oui mais c’est très compliqué à regagner mais ça se crée aussi par le dialogue. Il faut qu’ils aient confiance en eux, leur montrer que l’on a confiance en eux. Que si nous sommes derniers, ce n’est pas le fruit du hasard, c’est qu’il y a quelque chose qui va, qui n’allait pas et donc il faut essayer de retravailler, redonner, je dirais de l’élan à tout le monde que tout le monde retrouve son bon niveau. Quand on s’entraîne, quand on cherche l’excellence, c’est pour le mettre à disposition du collectif, on ne s’entraîne pas pour soit. On s’entraîne pour justement le jour du match dire « je mets à contribution du collectif tout ce que j’ai travaillé ».
Est-ce que ce groupe ne se voit pas trop beau, lui qui sort d’un titre de champion il y a deux ans ?
Il faut surtout dire la vérité et la vérité elle reste entre nous.
Est-ce qu’aujourd’hui vous pensez à la Pro D2 ou il faut ne pas y penser ?
Ce n’est pas que l’on ne doit pas y penser c’est que l’on doit avancer, c’est tout. Il reste cinq mois et il faut tout donner pour sauver ce club. C’est aussi simple que ça, c’est ça la mission. On n’a sûrement pas un effectif pour jouer les phases finales. Moi je ne crois qu’à la vérité du terrain. Je ne crois pas aux pièces d’identité et aux passeports, ça n’existe pas ça. Moi je crois la vérité du terrain, la vérité du terrain, c’est nous qui devons la gagner et la rendre belle. On sait que ce ça ne sera pas simple. Tout le monde est conscient du challenge à relever. On est là pour ça donc il faut tout donner et pas se poser de questions.
Et les dernières prestations contre Castres, Toulon ou en Challenge européen sont porteuses d’espoir?
Qu’il y a du mieux c’est une certitude. Le groupe a retrouvé de la confiance, il a retrouvé ses blessés. Un garçon comme Geoffrey Doumayrou est très important dans le système. Je ne vais pas tous les citer. On a du aussi relancer des joueurs comme Marco Tauleigne, qui ne jouait pratiquement jamais mais qui a été très important. Il y a des jeunes qui arrivent. On est en train de recréer cette confiance et ce besoin de gagner.
Le staff, composé dans l’urgence, est important (Patrice Collazo, Vinczent Etchetto, Christian Labit, Antoine Battut, Didier Bes, Benson Stanley). Est-ce que vous sentez une osmose entre eux, une entente entre eux malgré les forts caractères?
Oui je suis ravi, je les remercie et les félicite d’abord de leurs compétences et de leurs contributions. Il y a des caractères et de la discussion mais ça c’est important. Et puis après Patrice fait la synthèse et on avance. Moi je suis ravi de voir l’entente qu’ils ont entre eux et surtout du fait que chacun participe, chacun donne son avis avec son caractère. Mais c’est avec des caractères qu’on avance surtout dans la situation dans laquelle nous sommes.
Quel est votre rôle précisément? Vous êtes en survêtement, vous assistez à tous les entraînements mais vous n’entraînez plus?
Il y a un temps pour tout je crois. Moi j’ai mal à un genou et quand j’entraîne, j’ai besoin de courir, que je sois derrière eux, faut que je gueule, il faut que j’arrête l’entraînement. Je ne peux pas avoir un sifflet au milieu du terrain. Je ne sais pas le faire et je n’ai plus l’âge. Voilà j’ai 60 ans et je n’ai plus la force et l’énergie pour aller au quotidien entraîner. Mon rôle, c’est d’abord de créer un staff. C’est de les accompagner, d’accompagner l’équipe, d’accompagner les joueurs, de leur dire la vérité, d’apporter mon expérience, de construire l’équipe de demain en fonction de la masse salariale en fonction des JIFF. J’essaye de construire une équipe équilibrée capable d’aller chercher quelque chose c’est ça le plus important et c’est ce à quoi je m’attelle tous les jours.
Pour l’avenir, on pense forcément à Louis Carbonel, sollicité par les clubs de Top 14 alors qu’il est en contrat jusqu’à 2025. On sait que les relations avec Collazo ont été compliquées. Quelle est la nature de leur rapport aujourd’hui?
Je ne connais pas les antécédents, c’est la première des choses. Que Louis ait eu du mal pendant 15 jours je veux bien l’admettre. Mais quand je vois le Louis, depuis 5-6 semaines, éclaboussant, rayonnant etc. Je me dis que ça ne lui pèse pas trop sur le système que Patrice Collazo soit le manager du club. Je lui ai dit, il faut savoir faire la part des choses. L’intérêt général est la priorité quand on est dans une équipe. Je crois que Louis l’a très bien compris, c’est un garçon intelligent, et qu’aujourd’hui les relations sont… Sincèrement ils se parlent, il y a de la communication. On ne peut pas dire qu’il y ait un froid, un réel différent, une animosité que l’on ressent à l’intérieur du groupe, c’est totalement faux. Il sera Montpelliérain la saison prochaine car il est sous contrat.
Mercredi, Fabien Galthié annoncera son nouveau groupe pour le tournoi avec une nouvelle convention. Quel regard portez-vous sur cet accord?
Que les joueurs français jouent beaucoup, c’est eux-mêmes qui le disent. Je crois que c’est leur parole qu’il faut écouter. La nouvelle convention me semble équilibrée. Je crois que les clubs ont joué le jeu en libérant 42 joueurs pendant quatre ans pour préparer une Coupe du monde. Je crois que Fabien accepte les 34 joueurs. Il complétera avec des jeunes du pôle France de Marcoussis. Je n’ai pas ressenti chez Fabien et chez le staff de l’équipe de France un signal négatif. Je crois qu’encore une fois c’est équilibré. Après, s’il faut rediscuter pour passer à 42 parce qu’on sent que ça ne suffit pas on le fera. Je crois que l’avenir le dira. Mais cette décision me semble équilibrée.
Dans cette liste, on a appris ce matin que Posolo Tuilagi n’y serait pas car il n’a pas le passeport, c’était l’une des décisions de votre présidence?
C’est un règlement interne à la FFR car moi je voulais protéger la formation française et donner une cohérence. Qui peut comprendre en allant au stade qu’un joueur qui joue sur le terrain n’a pas la nationalité du maillot qu’il porte. C’est complètement absurde. S’il fait les choses dans l’ordre il aura son passeport.
Pour terminer, un mot sur la ministre Amélie Oudéa Castera, qui a mis en cause votre présidence au niveau international dans Bartoli Time. Vous lui répondez quoi?
Cela m’a fait sourire, elle fait de la politique. Je comprends qu’elle soit déçue que l’on ne soit pas champion du monde et que tout le monde lui reproche un peu aussi. Moi sous ma présidence, j’ai été vice-président des VI Nations, on n’y était pas. J’étais vice-président de Wolrd Rugby, on n’y était pas. J’ai nommé le directeur des arbitres du monde qui est en français et puis surtout j’ai été chercher la Coupe du monde qui était perdue. Je pense qu’au niveau international, on a fait beaucoup de choses, on a repositionné la France et elle, elle fait de la politique. Mais moi j’ai les valeurs du sport. Quand je la vois aujourd’hui ministre de l’Education nationale, ministre des Sports, des Jeux olympiques, je lui dis toutes mes félicitations. C’est aussi simple que ça. Je ne suis pas parti a cause d’elle, et quand elle dit des conneries, je veux les rectifier, c’est tout. Encore une fois, je lui souhaite bonne chance, bon courage et je lui transmets surtout mes félicitations.
Via RMC Sport
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