Michel Platini : « Le rugby n’est pas accessible à tout le monde et ça m’emmerde »

Michel Platini : « Le rugby n’est pas accessible à tout le monde et ça m’emmerde »

Le mercredi 6 septembre 2023 à 21:30 par David Demri

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La légende du football Français, Michel Platini s’est confié via Midi Olympique pour évoquer son rapport au rugby.

Il affirme regarder très souvent le rugby. Extrait:

Tous les ans, le rugby a un phénomène qui se nomme le Tournoi des 5 Nations. Je parle délibérément de « cinq » nations puisque les Italiens ne le jouent pas vraiment, n’est-ce pas… (rires) Môme, je regardais donc les Boniface, Albaladejo et consorts. Mais de la même façon que je suivais Roland-Garros, par exemple : j’étais déjà un dingue de sport. Ce n’est que bien plus tard que je me suis lié d’amitié avec quelques rugbymen.

En 1977, on a fait, avec l’équipe de France de foot une tournée en Argentine en même temps que le XV de France. On les a d’abord croisés à l’ambassade de France : le courant est bien passé alors ils sont venus dîner à l’Hindu Club, où nous nous entraînions. Là, j’ai sympathisé avec le Catalan Jean-François Imbernon, le Biterrois Michel Palmié et toute leur bande…

Ils étaient attachants, très drôles, un peu fous et ce soir-là, ils avaient d’ailleurs tout cassé… Mais vu qu’ils étaient plutôt costauds, on ne leur avait trop rien dit…

Il précise s’être déjà essayé au rugby, petit. Extrait:

Oui ! Je devais avoir 7 ans, à l’époque. Cette année-là, nous étions en vacances avec mes parents à Canet (Pyrénées-Orientales) et Papillon Lacaze (un ancien international du FC Lourdes) donnait des cours de rugby sur la plage. J’ai essayé.

Je trouvais que c’était facile… Faire une passe de deux mètres en arrière à la main, c’est moins difficile que réussir une transversale de cinquante mètres au pied… (il éclate de rire) Il est con votre jeu, quand on y pense : vous passez le ballon derrière pour tenter d’aller de l’avant ! […] Je déconne, hein. J’ai beaucoup d’admiration pour les rugbymen. La balle ovale, c’est d’ailleurs la seule chose que je regarde à la télé avec le foot et le golf.

J’ai participé aussi à quelques matchs de rugby avec le Variété Club de France. Je me souviens d’ailleurs d’un match face au Scuf, un jour à Paris. Je jouais demi d’ouverture et le ballon tardait souvent à m’arriver dans les mains. J’ai alors décidé de l’extraire moi-même du regroupement et là, un de mes avants qui arrivait pour déblayer m’a collé un immense coup de boule !

J’ai ensuite participé au jubilé de Serge Blanco au stade Aguilera (1992). Il y avait là Michel Creton, Yannick Noah, Patrick Bruel, Nagui… On avait passé un super moment même si un adversaire m’avait ce jour-là collé une sévère cuillère alors que j’étais en train de percer… Je m’étais vu marquer, et puis boum…

Il a ensuite parlé de l’évolution du rugby. Extrait:

L’évolution du rugby, je l’ai vue. Ca nous a d’ailleurs suffisamment cassé les couilles chez nous, au foot. L’arbitrage vidéo qui s’est multiplié chez vous a fait croire à certains abrutis de chez nous que c’était une merveilleuse idée… On y reviendra…

Aussi, Michel Platini estime que taper des pénalités c’est beaucoup plus simple que de taper des coups francs. Extrait:

Les pénalités ? C’était si facile que je les tapais toutes de mon mauvais pied (le gauche)… Au rugby, tu n’as ni mur, ni gardien de buts face à toi ! Pour un mec qui sait un peu taper dans le ballon, ce n’est pas très difficile… Pire que ça : au stade, le rugby est tellement fair-play que lorsque les mecs tapent leurs pénalités, ils se font à peine siffler par le public adverse ! Quand tu tires un coup franc à Santiago Bernabeu (le stade du Real de Madrid, N.D.L.R.), tu te fais autrement plus secouer : on t’insulte, on te lance des trucs, on fait tout pour te déstabiliser, en somme…

Techniquement, le football est bien plus exigeant. En revanche, le rugby est largement supérieur en matière de « couilles », de volonté, de courage et de dimension physique… Par exemple, un Lionel Messi restera toujours un immense footballeur même si ses qualités physiques ne sont pas démentielles.

Au rugby, le dominant est toujours récompensé. Au foot, ce n’est pas le cas : il y a beaucoup plus d’irrationnel, dans le ballon rond.

Il rajoute que le rugby est encore loin du foot en terme de popularité. Extrait:

Même si le rugby gagne en audience d’année en année, il est encore loin de l’universalité du football. Et puis, ces changements de règles intempestifs n’aident pas… Quelle drôle de manie a le rugby de changer ses règles tous les ans… Comment voulez-vous que les gens s’y retrouvent ? Le rugby n’est pas accessible à tout le monde et ça m’emmerde, parce que c’est un sport magnifique.

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