Quatre hommes pour deux strapontins. Jean-Marc Doussain et Jules Plisson évincés du groupe des 23 pour affronter l’Australie samedi prochain, la concurrence s’est réduite pour les deux postes de la charnière. Morgan Parra, Maxime Machenaud, Frédéric Michalak et François Trinh-Duc se disputeront une place dans le XV de départ. Ménagé lors du stage préparatoire de trois jours en fin de semaine dernière en raison d’une béquille à la cuisse droite, le Clermontois offre une solution supplémentaire au staff technique. « C’est important, on a trois buteurs dans le groupe France donc c’est vrai que si Morgan n’avait pas été là, cela aurait été plus compliqué », souligne Philippe Saint-André, toujours aussi pragmatique. Mais le sélectionneur des Bleus sait que la question de la charnière soulève régulièrement de nombreux débats. L’ancien manager de Toulon a déjà testé cinq associations différentes en sept matchs depuis sa prise de fonction et le Tournoi des VI Nations 2012, en piochant dans un réservoir de sept joueurs. Les entraîneurs peinent donc encore à trouver la bonne formule dans ce secteur. Comme son prédécesseur, PSA a donné la prime à la paire Parra – Trinh-Duc, avec un succès inégal.

Alignés trois fois ensemble par Saint-André, les deux hommes totalisent dix-neuf titularisations communes avec le maillot de l’équipe de France. Un gage de repères, d’automatismes et d’expérience, un mot sur lequel le boss a insisté avant d’affronter les Wallabies. Mais Machenaud et Michalak avaient marqué des points lors de la tournée estivale en Argentine. Associés pour le deuxième test, ils avaient grandement participé au carton du XV de France devant des Pumas dépassés (10-49). Brillants en club en début de saison, ils auront leur mot à dire. D’autant que Saint-André ne cache pas son admiration pour Michalak. « On l’avait suivi quand il évoluait dans l’hémisphère sud et on avait vraiment envie de le revoir chez les Bleus, avait-il lâché en septembre dernier, pendant une visite au centre d’entraînement du RCT. Il a gagné en maturité. (…) Nous, en équipe de France, on a davantage tendance à chercher des 10. Fred, on le sait, préfère ce poste à celui de demi de mêlée. » Si Michalak devait être préféré à Trinh-Duc à l’ouverture, Machenaud serait donc le grand favori pour l’épauler, au titre de la complémentarité et du succès de leur association en Argentine.

Mais les cartes sont encore loin d’être distribuées. Le staff pourrait aussi réserver une surprise. Intéressant en dix lors de la Coupe du monde 2011, Parra pourrait être associé à Michalak, les deux joueurs présentant l’avantage de pouvoir intervertir leur position sur certaines situations afin de fluidifier le jeu de leur équipe. Si le Clermontois ne devait pas être à 100 % de ses moyens physiques, une paire Michalak – Trinh-Duc n’est pas à exclure. Saint-André et ses adjoints auront donc l’embarras du choix. Même s’ils aimeraient installer enfin un duo afin de commencer à travailler sur un projet à long terme, notamment dans l’optique du Mondial 2015. « L’année dernière déjà, on avait deux charnières mais on a des joueurs polyvalents comme Michalak, qui joue à l’ouverture mais qui, cette année, est aligné à la mêlée avec son club. Trinh-Duc peut aussi être capable de jouer vingt minutes centre ou arrière donc la polyvalence chez les trois-quarts sera importante car il y aura minimum cinq avants sur le banc. » Une certitude dont Saint-André aimerait bien aussi disposer pour la charnière.

Source: rugby365.fr