Près de deux ans après son transfert de Perpignan à Toulouse, Melvyn Jaminet attend toujours son dû.

L’arrière international, aujourd’hui joueur du RC Toulon, n’a à ce jour toujours pas été remboursé des deux emprunts personnels contractés pour financer sa clause libératoire, à hauteur de 450 000 euros, selon les informations du journal L’équipe.

Ce montage financier, élaboré en 2022 pour permettre le transfert du joueur tout en contournant les contraintes du salary cap, a valu au Stade Toulousain une amende d’1,3 million d’euros en mars dernier, dans le cadre d’un accord de reconnaissance de culpabilité.

À l’époque, les dirigeants du club rouge et noir s’étaient engagés à régler la somme avant la Coupe du monde 2023, afin de soulager leur joueur vedette sur le plan mental. Mais en ce mois d’avril 2025, la promesse reste lettre morte.

Lemaître monte au créneau pour son joueur

C’est désormais Bernard Lemaître, président du RC Toulon, qui porte la voix de Jaminet.

« Il n’y a rien de concret mais il y a des intentions, » résume-t-il via L’équipe, évoquant des échanges en cours avec Didier Lacroix, président du Stade Toulousain. Lemaître se dit déterminé à obtenir réparation pour son joueur et a mis un avocat à sa disposition.

En toile de fond, une bataille silencieuse s’engage sur le montant réel du remboursement. Le club toulousain chercherait à limiter l’addition, mais chacun sait que 450 000 euros empruntés engendrent des frais supplémentaires, sans parler des risques fiscaux liés à une éventuelle compensation directe.

« Ça (que le joueur perde de l’argent dans cette opération), c’est hors de question », tranche le dirigeant toulonnais.

Toujours selon les informations du journal L’équipe, le président du RCT, Bernard Lemaitre aurait mis à la disposition de son joueur un avcoat.

L’A2R enquête sur les coulisses du contrat

Dans cette affaire, l’Autorité de régulation du rugby (A2R), ex-DNACG, reste en première ligne. Cette semaine, ses émissaires doivent se rendre à Toulouse, Biarritz et Perpignan pour auditionner plusieurs acteurs clés du dossier, dont l’intermédiaire Arnaud Dubois, et analyser les flux financiers autour du contrat Pacific Heart, nom donné au montage.

L’objectif est clair : faire la lumière sur les coulisses comptables d’un transfert aujourd’hui au cœur d’une affaire aussi complexe que sensible pour le rugby français.

Une promesse sans appel… et sans nouvelles

Le silence radio du côté de Toulouse interroge. Deux mois et demi après les révélations de L’Équipe, aucun dirigeant du club champion d’Europe n’a pris la peine de contacter directement Melvyn Jaminet. Un contraste saisissant avec la déclaration publiée par le Stade Toulousain à l’époque :

« Fidèle à ses valeurs, le club veille et continuera à veiller à ce que Melvyn Jaminet soit maintenu au centre des préoccupations, afin que ce jeune espoir du rugby français puisse poursuivre sereinement la carrière à laquelle il aspire. »

Une promesse qui, pour l’instant, reste en suspens.

À l’heure où les institutions s’activent pour démêler cette affaire, Melvyn Jaminet, lui, continue d’avancer… sans qu’aucun remboursement n’ait encore été acté.