Le duel était attendu mais il n’a pas eu lieu. Entre Frédéric Michalak, ancien de la maison toulousaine et aujourd’hui fer de lance de Toulon, et Luke McAlister, ouvreur néo-zélandais du club champion de France, le combat n’a jamais vraiment débuté. A l’image du match largement dominé par Toulouse. Car le premier n’a pas existé face à la réussite et la classe du second. Comme lors de la dernière finale du championnat de France, l’international néo-zélandais n’a rien laissé aux autres. Ou très peu. Notamment au cours d’une première période où il aura inscrit tous les points de son équipe (ndlr : 27 des 32 points de son équipe au total). Une première pénalité après dix minutes de jeu suite à une faute en touche de Gunther lançait les hostilités. En face, Michalak, de retour au Stade Ernest-Wallon après 19 saisons passées au sein du Stade Toulousain, paraissait comme anesthésié par l’enjeu. A la 13eme minute, il se rendait coupable d’un en-avant évitable à l’issue d’un renvoi aux 22 rapidement joué par les Toulousains. Sans pression, l’ancien des Sharks commettait une erreur inhabituelle. La suite voyait la mêlée toulousaine prendre le dessus sur celle du RCT. L’occasion encore pour McAlister de faire admirer sa précision au pied (6-0, 16eme).

Pas le temps de s’extasier que l’ancien des Auckland Blues faisait parler sa force de percussion. Suite à une touche, le demi d’ouverture toulousain profitait d’une passe à hauteur de Doussain pour franchir la ligne de défense varoise en résistant à quatre plaquages, dont celui de Michalak, et filer dans l’en-but. Comme pour parachever son récital, il transformait lui-même l’essai (13-0, 23eme). La réponse de Fred Michalak était timide mais permettait à son équipe d’ouvrir enfin le compteur. Le Toulonnais transformait en points une position de hors-jeu de Census Johnston (16-3, 29eme). Mais McAlister ne tardait pas à remettre à jour son CV de botteur hors pair et de quelle manière. A 40 mètres en coin, il permettait au champion de France de virer largement en tête à la pause (19-3). Au retour des vestiaires, Michalak se présentait avec le masque. Visiblement très déçu de sa première période, l’ancien Toulousain semblait décidé à se montrer décisif pour les Varois. Chose faite à la 42eme à la suite d’une obstruction toulousaine. A trente mètres en face des poteaux, l’international français remettait son équipe dans le match (19-6).

Dans le jeu pourtant, les Toulousains continuaient d’imprimer leur tempo. A la manœuvre, Luke McAlister alternait à merveille le jeu à une passe et des prises d’intervalles. En défense aussi, le All Black n’était pas en reste. A l’image d’un plaquage sur Mathieu Bastareaud qu’il arrivait à faire reculer. Pas donné à tout le monde… comme cette nouvelle pénalité à 35 mètres à gauche des poteaux qui passait grâce à l’aide du poteau (22-6, 55eme). La réussite sourit aux audacieux, dit le dicton. Le Néo-Zélandais n’en manque pas. Assurément. Un peu plus en vue, comme toute son équipe grâce aux entrées successives de Van Niekerk, Ivaldi, Masoe et S.Armitage, Michalak lui répondait rapidement (22-9, 58eme). Le polyvalent demi du RCT passait ensuite à la mêlée suite à l’entrée en jeu de Matt Giteau. L’Australien prenait même le rôle de buteur avec plus ou moins de réussite. Pas de quoi déstabiliser McAlister, qui continuait son sans-faute à dix minutes du terme (25-9). C’est même lui qui avait initié ce nouveau mouvement offensif. Il se faisait juste voler la vedette le temps d’un essai de Maestri à trois minutes de la fin du match (32-9). Michalak, lui, terminait son match dans la lumière en empêchant Clerc d’inscrire l’essai du bonus. Un moindre mal.

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