Libéré par le RCT, Maxime Mermoz va rejoindre Leicester dans la semaine, sans doute mercredi, pour retrouver du temps de jeu et du plaisir en Angleterre durant quelques mois. Le centre international, qui ne sait pas encore de quoi sera fait son avenir ensuite, s’est confié à RMC Sport.

Maxime Mermoz, samedi vous avez fêté vos adieux avec le RCT contre La Rochelle. Qu’avez-vous ressenti en rentrant en premier sur la pelouse de Mayol?

J’ai été très touché. Je me suis surtout rappelé tout le plaisir et le bonheur que j’ai pu avoir ici avec ce maillot. C’était ma cinquième saison et je pense avoir vraiment pris du plaisir au club et avec les supporters. C’était vraiment très intense.

Vous n’aviez pas d’autres choix que de partir…

On a toujours le choix. Mais partir sur un nouveau challenge est très excitant. J’ai toujours eu envie de vivre autre chose. C’est peut-être le bon moment pour vivre une autre aventure. J’ai remporté trois titres de champion d’Europe et un titre de champion de France avec Toulon. Ces titres et tous les bons souvenirs resteront gravés dans ma mémoire. A moi de vivre une nouvelle expérience pour continuer à grandir.

Mais n’êtes-vous pas un peu déçu de ne pas avoir été plus utilisé ces derniers mois?

Non, il ne faut pas être déçu. Je ne peux en vouloir à personne. Pas même à l’entraîneur Mike Ford. Il y a un vrai respect mutuel entre nous. Il ne faut pas regretter les choses. Ça s’est fait comme ça. Il y a eu beaucoup d’événements au club et dans ma vie privée qui ont perturbé pas mal de choses. Je suis juste fier et heureux d’avoir porté autant de temps ce maillot et avoir gagné avec.

Ce n’est malgré tout pas fréquent de voir un international comme vous partir en cours de saison…

(Rires) Oui, quand je suis parti de Toulouse (en 2008, vers Perpignan) ça paraissait aussi un peu fou car j’étais sous contrat pro. On a toujours des raisons personnelles et j’ai toujours répondu à mes envies. Je n’avais pas du tout prévu ce départ. Si vous m’aviez dit à Noël que je prendrai mes affaires un mois après pour aller à Leicester, je ne vous aurais pas cru! Mais je ne veux pas avoir de regrets quand j’arrêterai le rugby.

Votre objectif est-il de retrouver du rythme et l’équipe de France rapidement?

Quand on met les pieds sur le terrain, c’est toujours pour être performant et jouer en équipe nationale. L’an dernier, j’ai joué des matchs du Tournoi, en novembre j’ai rejoint l’équipe. Entre-temps, je n’ai pas pu et je n’ai pas su retrouver du temps de jeu pour être appelé en février. Je veux prendre du plaisir tous les week-ends, la victoire n’est pas le plus important.

« Rien n’est acté pour la saison prochaine »

L’an passé, vous auriez pu rejoindre le club de Bath. L’Angleterre est un championnat qui vous attire…

Oui, les internationaux anglais jouent dans leur championnat et leur sélection tourne bien. Il y a peut-être des choses sympas à apprendre là-bas. C’est un beau challenge que j’ai envie de relever.

Et pourquoi Leicester en particulier?

J’ai toujours été en bon contact avec eux, ils me voulaient déjà à une époque. J’avais rencontré les dirigeants à ce moment-là. Cette fois, j’ai vu que Manu Tuilagi s’était blessé de nouveau, tout comme Matt Toomua. Je me suis dit qu’ils allaient peut-être chercher un joker médical. Il y a une opportunité de vivre une aventure différente sur quelques mois et de casser un peu la routine. Je me sors d’un certain confort. Tout le monde me parle du climat. Je sais bien que c’est l’opposé de Toulon… Ici, on avait un petit cocon douillet avec ma femme et le petit. On a aucune envie de sortir ce confort mais on a aussi un côté aventurier. Je vais emménager dans un petit appartement, je ne sais pas dans quelles conditions. On n’est pas à plaindre mais je sors d’un certain confort. Je vais y déménager dans la semaine.

La confirmation de votre départ a un peu traîné depuis deux semaines…

Oui, c’est pour ça que je n’ai pas pu trop m’avancer. Mais ce n’est pas moi le chef! (Rires) Le président a été assez clair et je savais que c’était une question de jours ou de semaines. J’ai toujours eu de très bons rapports avec le président (Mourad Boudjellal). Dans le principe, il était d’accord de suite. Il ne restait plus qu’à le mettre par écrit.

Enfin, savez-vous où vous jouerez la saison prochaine?

J’ai appris dans la presse que j’avais signé trois ans au Racing 92. Même mes proches m’ont demandé, mais je n’étais même pas au courant moi-même. Ça m’a fait sourire. Pour le moment, rien n’est acté pour la saison prochaine. Pourquoi ne pas rester un an ou deux de plus en Angleterre ? A Leicester, ils seront complets au centre, mais pourquoi pas dans un autre club.

Source: rmcsport.com