Matthieu Jalibert se lâche : « Depuis le début de ma carrière, je n’ai pas fait que des choses intelligentes »
Matthieu Jalibert se lâche : « Depuis le début de ma carrière, je n’ai pas fait que des choses intelligentes »
Le vendredi 26 janvier 2024 à 16:53 par David Demri
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L’ouvreur international Français Matthieu Jalibert s’est confié via L’équipe pour évoquer sa carrière sportive.
Ce-dernier a notamment parlé de la génération des réseaux sociaux, où un joueur peut rapidement être monté puis descendu quelques jours plus tard.
Sur le plan personnel, il indique ne pas toujours lire ce qu’il se dit sur lui. Extrait:
Quand tu débutes, tu es très vite monté : par les médias, les gens, l’environnement. Tu te sens invincible et tu ne t’attends pas à la vague de critiques qui suit, elle est dure. Être de cette génération, avec les réseaux sociaux bien ancrés dans nos vies, fait qu’il y a beaucoup de jugements, positifs ou négatifs ; et qui dépassent ta performance, c’est aussi sur ta façon d’être. Les choses, je les vois passer.
Est-ce qu’elles m’intéressent ? Disons oui et non, parfois en fonction de qui le dit. Parfois, c’est intéressant, mais j’ai surtout appris de tout ça. J’y ai longtemps trouvé de l’injustice. Je n’arrivais pas à comprendre qu’on puisse être aussi malsain, méchant, et pas forcément qu’à mon égard. Puis, j’ai compris que ça ne restait qu’un pourcentage très faible de la population des fans de rugby. Ça me fait davantage rire, aujourd’hui. J’ai un regard plus libre.
Une chose est sûre : il se lève chaque matin pour performer avec son club et a toujours la même motivation à donner le meilleur de lui-même. Extrait:
C’est le sport qui veut ça. Chaque fois que je me lève le matin, c’est pour progresser et faire en sorte que les équipes dans lesquelles je joue soient les meilleures possibles. C’est ce qui m’anime. J’ai toujours pris ça positivement. En club, j’ai toujours senti cette confiance, je me sens leader avec une place importante. J’ai la place pour apporter mon leadership, ma petite expérience.
En équipe de France, c’est surtout une chance d’avoir plusieurs joueurs qui se tirent vers le haut. Tout le monde essaie d’obtenir les meilleurs résultats. Dans les deux cas, c’est l’enchaînement, le fait de jouer beaucoup, qui fait que tu prends du poids et de l’épaisseur.
Questionné sur les comparaisons avec Romain Ntamack, Matthieu Jalibert affirme que « c’est le jeu ». Extrait:
Hmm, pas spécialement. C’est le jeu. Même si, parfois, c’est vrai que c’est un peu pénible. Ça fait beaucoup parler, je le vois. Mais j’y prête peu d’attention et je me concentre sur ce que je peux contrôler : ma préparation, mes matches, mes entraînements. Le reste… Je laisse ça aux grands spécialistes. (Il sourit.)
Il indique s’être assagi avec l’âge. Extrait:
Je me suis un peu assagi. Quand tu es jeune, tu peux avoir des réactions disproportionnées. Parfois, j’ai été vraiment excessif, je suis monté très, très haut. Aujourd’hui, j’ai plus de recul et une autre vision de comment je dois me comporter. J’ai un rapport aux autres différent, notamment ceux que je ne connais pas. Ça vient avec l’âge. Je pense que je suis en train de devenir une meilleure personne que je ne l’étais.
C’est sûr que depuis le début de ma carrière, je n’ai pas fait que des choses intelligentes. (Plusieurs attitudes lui ont été reprochées, dont le chambrage appuyé sur Julien Dumora, de Castres). C’est ce qui m’a construit. Ça fait partie de l’histoire de mes débuts. Je ne joue pas de rôle. Je suis comme ça, et j’essaie de changer. Mon langage corporel peut être plus positif. Ça ne se contrôle pas. Je veux rester qui je suis. Certains ont essayé de me faire changer. Mais si on me prend dans une équipe, c’est pour accepter qui je suis. Je ne changerai pas sur ça. Sans ça, je ne serais pas là.
Il précise ne pas vouloir changer sa manière d’être. Extrait:
Parfois, on a voulu me faire passer pour celui que je ne suis pas, ou me donner un rôle que je n’avais pas envie d’avoir. Je suis comme je suis, avec mes défauts et mes qualités, je veux juste qu’on m’accepte. Je ne changerai pas. Je suis conscient de ce qui va, ou non. J’ai juste confiance. Depuis le début, ça ne m’a pas trop trahi. Alors je reste sur cette ligne de conduite.
Car ce qui est primordial à mes yeux, c’est l’honnêteté. Dans le rugby, il y a beaucoup d’ego et de caractère. Ça me paraît normal de dire les choses. Tout ce qui me paraît juste, je le dis. Je n’ai pas peur de la confrontation. Après, je peux me regarder dans un miroir et je sais que j’ai dit les choses, et surtout que la personne en face sait ce que j’en pense. Que j’ai raison ou que j’ai tort d’ailleurs ; on en discute, mais les choses sont claires. J’ai toujours été comme ça. Ma famille et mes amis peuvent en témoigner. Je suis cash et peux être blessant. Mais au moins, on avance. Souvent, c’est parce que j’aime les gens ; et, quand ça concerne le rugby, c’est que je veux qu’on progresse. Je n’enfonce personne, je veux juste qu’on aille dans la bonne direction.
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