Les supporters assidus des entraînements du RCT auront peut-être remarqué la présence d’un joueur non référencé sur les tablettes du club. Son nom : Matthew Guinness-King (Matt King en version courte). Son pedigree : international de rugby canadien. Sa mission : étudier les rouages du RCT dans le cadre d’une thèse consacrée à l’apport de la culture du sport de haut niveau au monde de l’entreprise.

« Les dynamiques du sport professionnel sont très proches de celles de l’entreprise et le monde du business peut apprendre beaucoup de l’observation de la culture d’une équipe », avance le thésard, qui prépare une maîtrise en business et administration à l’université de Cambridge.

Toulon, une évidence

Alors pourquoi cet international canadien, qui a disputé la Coupe du monde 2003 et la Coupe du monde à VII en 2005 a-t-il choisi le RCT comme lieu privilégié de ses observations ?

« Toulon est le club dont tout le monde parle en Angleterre parce que Jonny Wilkinson et beaucoup de stars mondiales y jouent. Au Canada également, les gens ne connaissent que ce club français », argumente-t-il.

Grâce à l’appui du team manager Tom Whitford, ancien étudiant à Cambridge, comme lui, et de l’intérêt de Mourad Boudjellal pour les dynamiques qui régissent l’équipe, Matt King a été invité à partager le quotidien du groupe depuis la mi-juillet. Jusqu’à fin août, celui-ci participera donc aux entraînements, tout en observant et en conversant avec les joueurs.

« C’est fascinant de s’immerger dans ce club, de comprendre comment ils arrivent à réussir l’amalgame entre tous ces joueurs et comment ils tirent tous dans la même direction. J’apprends tout particulièrement de leaders comme Joe Van Niekerk, qui m’aide beaucoup », apprécie l’universitaire.

Une expérience également utile pour celui qui n’est autre que le capitaine de l’équipe de rugby de Cambridge, et ce, même si les objectifs sportifs diffèrent. « On se prépare toute la saison pour le match face à Oxford. On s’entraîne face à des équipes comme Northampton, les Saracens et plusieurs équipes de deuxième division. Tu peux gagner tous ces matchs, mais si tu perds le Varsity Match(chaque année en décembre face à Oxford, Ndlr), tu as raté ta saison… », tranche-t-il.

Conseillé par Anton Oliver

À Cambridge, il peut également compter sur les conseils avisés d’un ancien joueur du RCT répondant au nom d’Anton Oliver. Parti du RCT à la fin de la saison 2008 pour intégrer l’université d’Oxford, l’ancien All Black a rejoint l’ennemi juré depuis deux ans maintenant.

« C’est un grand leader. C’est fantastique de le côtoyer et de sentir son énergie positive. Il a connu l’organisation la plus brillante qui soit dans le monde : les All Blacks. Je pense qu’il sera un grand patron », avance notre homme, qui aura à gagner la bataille du cortex.

Ses conclusions sur le RCT pourraient être publiées dans le nouveau livre de son maître de thèse, Mark du Rond, auteur d’un ouvrage référence, The Last Amateurs, fruit d’une immersion d’un an au sein de l’équipe d’aviron de Cambridge. « Last but not least », pourrait-on dire…

Source Var Matin