Dans un long entretien accordé à Midi Olympique, le trois-quarts centre Toulonnais, Matt Giteau revient sur le match nul contre Clermont au Vélodrome, le prochain match à venir contre Grenoble, la prolongation de Jonny Wilkinson ou encore sur la défense de Frédéric Michalak concernant les insultes qu’il a reçu. Extrait:

La séance vidéo qui a suivi le match nul face à Clermont a-t-elle été agitée ?
Un peu… mais on pouvait s’y attendre. Dimanche, à Marseille, nous n’avons pas su concrétiser les occasions qui se sont présentées à nous. Les Clermontois ont, en revanche, été hyper réalistes. Bravo à eux.

L’ASMCA est-elle, selon vous, la meilleure équipe du Top 14 ?
Nous sommes toujours en tête du championnat que je sache. Mais il vaut mieux que cette contre performance se produise maintenant plutôt qu’au moment des phases finales. C’est à cet instant là que nous saurons qui est la meilleure équipe du Top 14. Pas avant.

Que savez-vous du FC Grenoble, votre prochain adversaire ?
Je sais que si nous ne sommes pas concentrés, on peut en prendre quarante comme à Bordeaux ! Grenoble est une belle équipe, ambitieuse, qui ne ferme jamais le jeu. Leur butteur (Valentin Courrent) est particulièrement précis. Il pourrait punir chacune de nos erreurs. Nous sommes prévenus.

Le match de Bordeaux a-t-il servi de leçon ?
Oui. Nous savons que nous sommes désormais attendus partout. Toutes les équipes du championnat veulent couper la tête du leader. C’est normal.

Vous serez titularisé à l’ouverture pour ce match. Est-ce une pression supplémentaire ?
Non, je connais très bien ce poste. C’était le mien à la Force et je n’y ai jamais perdu mes repères. Centre, ouverture, je n’ai pas vraiment de préférence. J’espère juste être à la hauteur.

Au Vélodrome, dimanche dernier, vous avez relayé Jonny Wilkinson dans les tirs aux buts. Pourquoi ?
En bonne doublure, je me tiens toujours prêt à suppléer Jonny. Mais Wilko reste le meilleur buteur de l’équipe. Il n’y a pas match.

Vous semblez pourtant indispensable au collectif Toulonnais…
Nul n’est irremplaçable. Dans le groupe, tout le monde est interchangeable. Il n’y a ni star, ni indispensable.

Vous êtes le golden boy du rugby Australien. Cela vous gêne-t-il que l’on parle davantage de Jonny Wilkinson ou Bakkies Botha sur la Rade ?
Aucunement ! Je ne cherche pas la célébrité. Sinon, je n’aurai jamais quitté mon pays. En Australie, j’ai vécu la situation inverse. Là-bas, les gens disséquaient chacune de mes performances. Si on jouait mal, c’était toujours de ma faute.

Votre ami Drew Mitchell rejoindra le Var la saison prochaine. Quelles sont ses qualités ?
Je ne suis pas encore autorisé à parler de ça, n’est ce pas ?

Pas avant samedi… Dans quel état de forme se trouve Rocky Elsom, votre ancien capitaine chez les Wallabies ?
Rocky s’entraîne très dur. Bientôt, Mayol découvrira quel joueur il est. Elsom est un joueur surpuissant. Il sera, pour nous, un atout supplémentaire en vue de la fin de saison.

Jonny Wilkinson vient de prolonger d’un an son contrat à Toulon. Que lui avez-vous dit lorsqu’il est venu solliciter votre avis à ce sujet ?
Je lui ai dit qu’il ne pouvait pas arrêter sa carrière au sommet de sa gloire. Il a encore tellement à donner. J’ai tenté de lui faire comprendre qu’une fois où il aura dit stop, tout s’arrêtera brutalement. Ce n’était pas son heure. Jonny est un diamant, il est éternel.

Avez-vous beaucoup appris à ses côtés ?
Oui, et je continue d’en apprendre tous les jours ! Jonny c’est le professionnel ultime. Je n’ai jamais connu un joueur qui travaille autant.

Peut-il être utile aux Lions britanniques et irlandais lors de la prochaine tournée en Australie ?
Utile ? Jonny peut-être bien plus que ça. Les Lions ne devraient pas se passer de lui.

Aimeriez-vous participer à cet événement ?
Oui, j’aurais adoré. Mais la réglementation du rugby australien me l’interdit. C’est la vie !

Comprenez-vous que Robbie Deans n’ait pas sélectionné Quade Cooper pour la tournée ?
Il a ses raisons… Mais je ne suis plus partie prenante. Aujourd’hui, je suis simplement l’actualité du Super 15 à la télé.

Greg Martin, l’ancien arrière des Wallabies, a dernièrement assimilé la politique de Robbie Deans à du « sabotage néo-zélandais ». Êtes-vous d’accord ?
C’est un peu excessif. Mais chacun son opinion après tout…

Voici un mois, vous avez tenu à monter au front lorsque Frédéric Michalak a été contraint  de clore son compte Twitter. Pourquoi ?
Ce réseau social sert d’abord à rendre les joueurs accessibles au grand public. C’est un jeu, c’est tout ! Les mecs qui s’en sont pris à Fred sont des guerriers du clavier, des lâches. Sincèrement, je comprends sa réaction. Cette négativité lui était nuisible.

Avez-vous déjà été insulté via un réseau social ?
Oui, ça m’est arrivé. A l’instant même où je sens que ça peut déraper, je bloque !

Vous avez récemment publié une photo où vous imitiez votre entraîneur Bernard Laporte. Êtes-vous donc le seul à ne pas craindre Bernie ?
Le coach n’a pas de compte Twitter ! Je suis en sécurité.