Mathieu Bastareaud : « Si j’avais lu tous les journaux et les réseaux sociaux, j’aurais arrêté »
Mathieu Bastareaud : « Si j’avais lu tous les journaux et les réseaux sociaux, j’aurais arrêté »
Le samedi 29 octobre 2022 à 16:22 par David Demri
2 Commentaires
Publicité
Le troisième ligne du Rugby Club Toulonnais, Mathieu Bastareaud s’est longuement confié dans les colonnes du journal Le Parisien pour évoquer son retour à la compétition au mois de septembre dernier, après de nombreux mois d’absence en raison de graves blessures contractées aux deux genoux.
Ce-dernier explique ce qu’il lui a le plus manqué durant ces nombreux mois sans rugby. Extrait:
« Ce qu’il manque quand on est loin du terrain ? L’ambiance, la routine de la semaine de match. Sentir la pression monter, être avec ses coéquipiers, l’échange avec les supporters… En fait, toutes les interactions, le contact humain. Au début de ma convalescence, je disais que ça ne me manquait pas. J’étais bien à profiter de mes enfants. Puis, en revenant petit à petit au centre d’entraînement, en voyant les autres se préparer pour les matchs, ben il manque quelque chose en fait. Ca manque de saveur quoi. »
Il rappelle s’être arrêté pendant quasiment deux ans. Extrait:
« Je me suis arrêté presque deux ans si on compte la blessure précédente. On voit les choses d’une autre manière. Pendant douze ans, j’étais à fond, tout le temps. Je voulais jouer tous les matchs. Si on me mettait sur le banc pour me faire souffler, je boudais car je prenais ça comme une sanction. Mais aujourd’hui, je prends moins les choses personnellement. Si je sais que je ne joue pas le week-end suivant, je vais quand même m’impliquer pour aider l’équipe. Je suis encore en convalescence. Il faut que ça revienne, le staff me protège et je le comprends. »
Les médias et les réseaux sociaux estimaient tous que Mathieu Bastareaud allait devoir mettre un terme à sa carrière suite à ces blessures. Mais le puissant joueur n’a jamais abdiqué et n’a pas lu la presse pour se protéger. Extrait:
« Si pendant ma convalescence, j’avais lu tous les journaux et tout ce qu’il se disait sur les réseaux sociaux, j’aurais arrêté. Quand j’ai décidé que je voulais revenir, j’ai tracé un cercle autour de moi et je n’ai voulu y mettre à l’intérieur que les gens positifs, mais qui me disaient la vérité. Et quand tu fais le tri, tu te rends compte qu’il ne reste plus grand monde autour de toi. »
Il concède que les premières semaines après sa blessure ont été très délicates. Mais désormais, tout va pour le mieux. Extrait:
« Les premières semaines ont été difficiles. J’étais en chaise roulante, avec zéro autonomie. Je ne pouvais pas marcher, pas aller aux toilettes ni me laver seul. Là, tu vois tout noir, tu te dis que tu pars de trop loin. Mais à un moment, tu as le choix entre subir, broyer du noir et te laisser pousser la barbe (rires), ou décider de rebondir. L’important, c’est de ne pas avoir de regrets, ne pas se dire « et si » dans quelques années. Ca, c’est le pire pour un sportif. A Toulon, j’ai pu m’entraîner dans un cadre professionnel, profiter du staff, et ça a été un vrai plus par rapport au moment où je faisais ça dans mon coin après mon départ de Lyon. »
Il explique ensuite d’où lui vient cette motivation de revenir sur les terrains. Extrait:
« Le seul match que mon fils de trois ans avait vu, c’était le jour de cette blessure. La première fois qu’il est venu au stade, il a vu son papa partir avec les pompiers. Ca l’a marqué pendant plusieurs mois. Un jour, je regardais un match et il m’a dit : « C’est le stade où tu as fait bobo ? ». Moi, je voulais que mon fils me revoit jouer sur un terrain. C’était mon but ultime. »*
Pour conclure, Mathieu Bastareaud explique pourquoi il n’est pas resté à Lyon. Extrait:
« Je n’ai pas senti que le club croyait réellement en ma capacité à revenir, étant donné qu’ils avaient recruté à mon poste. Je ne suis pas bête. Malgré les beaux discours, je sais comment ça se passe. Ma situation personnelle a joué aussi, puisque ma femme et mes enfants vivaient ici pendant que j’étais seul à Lyon. Pour moi et ma famille, c’était la meilleure solution. »
Publicité
2 Commentaires