Lors d’un long entretien accordé au quotidien L’équipe, le nouveau capitaine du Rugby Club Toulonnais, Mathieu Bastareaud s’est confié au sujet de son nouveau rôle au RCT.

Ainsi, ce-dernier explique avoir appris qu’il était le nouveau capitaine des Rouge et Noir lors du premier match amical disputé en Argentine. Le staff Varois ne lui en avait pas parlé auparavant. Extrait:

« En Argentine, quand mon nom est apparu sur l’écran à l’annonce de l’équipe du premier match amical. On ne m’en a pas parlé avant. On ne m’a rien dit de particulier. Mais j’étais fier. Parce que capitaine d’un club comme ça avec des joueurs comme ça… J’ai des amis qui n’ont jamais joué au RCT mais qui sont d’ici. Ce sont eux qui m’ont fait me rendre compte que c’était énorme. Parce qu’ici la pression, la passion sont multipliées par mille. Parfois je fais des courses à la supérette et la caissière me dit :  »Dis donc Mathieu, t’as loupé deux plaquages ce week-end, c’est pas bon ça !  » (Il se marre) Je ne suis pas certain que cela arrive souvent à Paris… Alors je baisse la tête… Qu’est-ce que vous voulez que je lui dise, j’ai loupé deux plaquages (hilare). Je me tais. Elle me fait payer un peu plus cher, ce n’est pas grave, je ne dis rien (il éclate de rire). Plus sérieusement, c’est ça Toulon. La passion est immense et je passe derrière des légendes : des Herrero, Champ, Van Niekerk, Jonny Wilkinson… Alors je ne dirais pas qu’en Argentine, je n’ai pas pris ça au sérieux, mais je me suis dit :  »C’est temporaire. » Mais quand j’ai été reconduit pour les premiers matches de championnat, là j’ai ressenti une forme de responsabilité. »

Pour l’heure, le joueur Toulonnais essaye de faire de son mieux. Outre les discours, ce qu’il souhaite c’est se montrer exemplaire sur les pelouses du Top 14. Extrait:

« Honnêtement, je ne sais pas si je le resterai, donc je ne me prends pas trop la tête. J’essaye de m’appliquer à bien parler aux mecs, d’être spontané. La façon dont tu t’adresses au groupe puis à chaque individu est très importante. Après, les discours, c’est bien beau, mais tu te dois d’abord d’être exemplaire dans et en dehors du match. Et c’est peut-être davantage là que ç’a changé le plus de choses pour moi. Même si je suis quelqu’un de plutôt ponctuel, je m’applique à être à l’heure aux entraînements, être un leader par les actes. J’ai toujours préféré les films de guerre avec un général qui allait se battre. Cela me convient mieux. »

Pour conclure, Mathieu Bastareaud ne cache pas que le rôle de capitaine demande de l’énergie supplémentaire. Extrait:

« Au début, je n’étais pas forcément à l’aise. Ce n’est pas dans ma nature de prendre la parole. Mais je m’y fais et je me surprends. Je rejoins Thierry Dusautoir sur le fait que ça bouffe du carburant. Tu réfléchis pour toi et les autres. Après, c’est comme Zidane qui entraîne le Real Madrid – toute proportion gardée dans la comparaison (rire) – mais quand tu joues avec des types pareil, tout est plus facile. Le leadership est partagé. Je préfère m’appuyer sur des mecs, dont certains ont plus d’expérience que moi, plutôt que tout prendre sur mes épaules. »