Mathieu Bastareaud: « Ça ne sert à rien de ruminer, de se mettre la tête au fond de l’eau »

Mathieu Bastareaud: « Ça ne sert à rien de ruminer, de se mettre la tête au fond de l’eau »

Le mardi 10 mars 2015 à 17:17 par David Demri

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mathieu-bastareaud2Particulièrement agacé au soir de la défaite face au pays de Galles (13-20), Mathieu Bastareaud (26 ans, 31 sélections) s’est attardé sur les maux qui touchent le XV de France. Pour le trois-quarts centre, les Bleus doivent arrêter de penser à la Coupe du monde…

Mathieu, dans quel état se trouve le XV de France ?

Mathieu BASTAREAUD : On n’est pas revenu ici en faisant la gueule. On a évacué le match du pays de Galles. Ça ne sert à rien de ruminer, de se mettre la tête au fond de l’eau, de bouder dans son coin. Il faut relever la tête, de l’enthousiasme, se lâcher. C’est vrai qu’on a un système de jeu mais il ne faut pas se cacher derrière et prendre davantage d’initiatives individuelles. Il faut arrêter d’avoir peur de l’échec. Un en-avant, ça arrive. Une combinaison loupée aussi. On a eu l’impression de baisser la tête dès que ça ne passe pas. Il faut proposer, tenter. Au bout d’un moment, ça passera.

Après la défaite contre les Gallois, vous avez déclaré que les joueurs avaient peur de la mauvaise note…

M.B : On a peur de faire de mauvaises choses. Du coup, on ne fait plus rien. On est tous conscient qu’il y a une très grande compétition qui arrive. Forcément, on a beau dire qu’on pense au Tournoi des 6 Nations, on pense inconsciemment à cette Coupe du monde. On se dit que le moindre mauvais match, la moindre contre-performance peut remettre en question notre participation. Mais c’est en pensant comme ça qu’on a plus de chances de la louper. On s’est un peu perdu là-dessus. Même si c’est plus facile à dire, il faut arrêter d’y penser. Le staff nous a montré qu’il avait confiance en nous. C’est un signal fort. A nous de jouer comme on le fait en club, avec orgueil et fierté. Maintenant, il faut des actes forts.

Cette Coupe du monde n’est-elle pas trop écrasante pour un groupe aussi jeune ?

M.B : (il souffle) C’est vrai qu’on est beaucoup à ne pas avoir disputé de Coupe du monde. C’est un objectif. Mais il ne faut pas se tromper. En début de Tournoi, on s’était dit « chaque chose en son temps ». Et là, on fait les choses à l’envers. Il faut se servir du match de l’Italie où on n’est clairement pas favoris pour tout simplement se libérer. La réalité d’aujourd’hui, c’est qu’on ne peut sous-estimer une équipe. On doit rester humbles.

Les explications entre vous, avec le staff, ont-elles permis d’évacuer des non-dits ?

M.B : Philippe avait besoin de s’exprimer. Il a dit ce qu’il pensait, avec ses mots. Il a même été plus virulent avec nous. Ça ne me pose aucun problème. Il n’a pas à prendre de pincettes avec nous. Tu te remets en question. A partir du moment où on enchaîne les défaites, il faut quand même en discuter. Dans l’ensemble, ça a été positif. Plein de joueurs ont pu s’exprimer, dire leur ressenti sur le groupe. Ce ne sont pas des réunions pour se faire des reproches. C’est au contraire pour repartir de l’avant.

Le mot d’ordre est donc de garder la foi en votre jeu…

M.B : Il faut y croire sinon on décline la sélection. Après, c’est bien la parole, de dire que le groupe vit bien, que tout se passe bien entre nous mais ce sont les actes qui comptent. Actuellement, ça ne se voit pas sur le terrain. Il faut avoir envie de se faire mal pour le partenaire, avoir envie de fracasser l’équipe adverse, d’avancer, de marquer. Ça doit nous animer. Mais si ça ne va pas sur le terrain, c’est qu’on se sera menti.

Source: rugbyrama.fr

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