Mathieu Bastareaud avoue avoir refusé une offre de Toulouse, quelques années en arrière

Mathieu Bastareaud avoue avoir refusé une offre de Toulouse, quelques années en arrière

Le jeudi 4 juin 2015 à 10:14 par David Demri

2 Commentaires

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toulon-bastareaud1Personnage à part dans le rugby français, Mathieu Bastareaud fend l’armure dans une autobiographie sincère où il révèle ses failles et ses blessures.
De lui, on a l’image d’un colosse bougon. Un joueur dont les analyses sont toujours pertinentes, mais qui verse peut-être trop dans l’autocritique et dévoile facilement ses faiblesses. Il faut dire que Mathieu Bastareaud est parfois difficile à cerner. Pour tout dire, il est atypique dans le rugby contemporain. Une différence qu’il cultive, mais qui fait définitivement partie de sa personnalité. Approcher l’intime du personnage n’est pas facile, il en convient lui-même. « Pour me protéger, je me suis bâti une carapace ; elle induit une distance naturelle avec les autres et peut donner l’impression que je suis renfrogné », révèle-t-il assez tôt dans son autobiographie Tête Haute publiée chez Robert Laffont depuis le 4 juin.

L’histoire de Mathieu Bastareaud, c’est l’histoire d’un petit gars tranquille né en banlieue parisienne qui est tombé dans le rugby à cinq ans. Déjà hors normes physiquement, il est rapidement surclassé dans toutes les tranches d’âge et arrive au plus haut niveau très vite. Trop vite, il le reconnaîtra. Ce n’est qu’en arrivant au Stade Français, en 2007, qu’il réalisera ce qu’est sa nouvelle vie. «Longtemps, j’ai vécu comme un adolescent de mon âge, et non pas comme un joueur professionnel. Il m’a fallu du temps pour me faire à l’idée que j’exerçais un métier.» Le centre international révèle d’ailleurs que s’il s’est épanoui au Stade Français, c’est d’un autre Stade dont il rêvait au départ, le Stade Toulousain où jouait un de ses modèles, Yannick Jauzion. «Quand Jean-Michel Rancoule m’a transmis une proposition, j’ai poliment décliné. En clair, je me suis dégonflé. J’avais peur de ne pas être à la hauteur. Toulouse me paraissait un défi trop grand.»

«J’ai saisi un grand couteau et je me suis tranché les veines»
Dans ses «confessions d’un enfant terrible du rugby», Bastareaud revient également, surtout, sur cette fameuse nuit de juin 2009, en Nouvelle-Zélande. «Je picole plus que de raison. En clair, je suis bourré. (…) Je rejoins ma chambre dans un état pas très glorieux. Puis, en voulant ôter mes vêtements, je perds l’équilibre. Je titube et, par maladresse, je m’écroule sur le sol de tout mon poids. Dans ma chute, je fracasse la table de nuit de la chambre. Le choc est terrible. Je saigne un peu. J’ai mal, ma pommette gauche est explosée. Mais, surtout, je panique.» Une panique qui le conduira à inventer une invraisemblable histoire d’agression par cinq Néo-Zélandais et qui entraînera des excuses nationales. Une panique qui déclenchera une affaire d’Etat quand la thèse de l’agression volera en éclat après que les images de vidéo surveillance eurent montré que Bastareaud était rentré à l’hôtel sans être blessé.

Le déchaînement médiatique sera tel que le joueur finira par sombrer en dépression. Un mal latent chez un homme qui a appris depuis longtemps à faire comme si tout allait bien alors que non. Au point d’envisager le pire. «Un soir, j’étais dans ma chambre, devant l’ordinateur. En surfant sur Internet, je suis tombé sur une page où l’on se défoulait sur moi (…) J’y ai lu les pires horreurs me concernant. C’était d’une telle violence… D’un coup, c’en était trop. J’ai eu envie de partir. De dire stop, c’est fini. Alors je me suis levé d’un bond, je me suis dirigé d’un pas décidé vers la cuisine. J’ai saisi un grand couteau et je me suis tranché les veines. Je me suis aussitôt écroulé sur le sol, tombant dans les pommes.» La survie, il la doit à ses amis et à la famille du Stade Français. Mais depuis, rien n’est pareil. «Il existe une vraie bascule entre avant et après ce mois de juin 2009 en Nouvelle-Zélande. Cela a marqué la fin de mes illusions. Jusque-là, je me croyais dans le monde des Bisounours ! J’ai sévèrement déchanté, dans le rugby et dans la vie tout court.»

«Avec la notoriété, j’ai appris à être plus méfiant voire parano»
Si le joueur a tourné la page et s’est parfaitement relancé à Toulon sous les ordres de Bernard Laporte, il en conserve des cicatrices. Tout comme les critiques sur son physique (1,85 m pour 125 kg) atypique pour un trois-quarts, l’ont à jamais blessé. L’homme est devenu méfiant et ne se livre plus facilement. «Avec la notoriété, j’ai appris à être plus méfiant voire parano. Tu ne sais pas pourquoi cette fille s’intéresse à toi, si tu lui plais réellement ou si elle cherche autre chose? Bref, si elle est là pour Mathieu ou pour Bastareaud? (…) Je suis assez ours, je ne donne pas envie qu’on vienne me déranger, donc il faut insister pour me découvrir.» En choisissant de se livrer lui-même dans une autobiographie, avec l’aide du journaliste Arnaud Ramsay, Mathieu Bastareaud lève un coin de voile sur un homme longtemps tourmenté, en passe de découvrir la sérénité.
Source: lequipe.fr

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2 Commentaires

  1. bison25 4 juin 2015 at 13h- Répondre

    Et en dehors de tout ça .. ?:-) Et ben c’est notre bon Mathieu . Picétou . Continu comme tu le fais mon grand , et ne change rien surtout . :yes: Nous T’ :inlove: comme tu es .

  2. huhu 4 juin 2015 at 13h- Répondre

    Ce qui est fait est fait, il faut pouvoir tourner une page sans se retourner. Ne pas se fier à ce que l’on trouve sur internet… beaucoup sont là à dire des conneries juste pour exister sans se soucier de ce que cela peut engendrer, lorsque l’on lit des commentaires il faut prendre du recul, beaucoup de recul !

    Mathieu, t’es un mec bien, on a pu le voir, et tu n’as plus rien à prouver à personne. Continue de jouer comme tu le fais et tu deviendra une légende du rugby français.
    (et par pitié, reste au RCT encore des années)