Martin Fourcade sera le premier supporter de l’USAP, samedi à Barcelone. Pour l’occasion, le double champion olympique de biathlon évoque sa proximité avec le rugby et le club catalan. Martin Fourcade donnera le coup d’envoi, samedi à 17 h, de la rencontre entre l’USAP et le RC Toulon. La présence, à Barcelone, du double champion olympique de biathlon marquera le début des festivités, prévues en son honneur et qui se prolongeront, dimanche et lundi, à Font-Romeu.

Expliquez-nous votre présence au match entre l’USAP et Toulon ?

Il y a déjà un échange qui existe entre Font-Romeu et l’USAP. J’avais prévu de descendre ce week-end dans les Pyrénées avec mon équipe pour fêter la saison et ce match sera l’occasion de passer un bon moment entre nous.

Quelle est votre relation au rugby ? 

Culturellement, c’est difficile de passer à travers dans la région. Autour de moi, j’ai une famille assez rugby. Mon père et mon oncle ont d’ailleurs joué à XIII. Pour ma part, je me décrirai comme un vrai amateur mais pas comme un fanatique.

Avez-vous pratiqué ?

J’ai joué dans le cadre de l’UNSS et lorsque j’étais au lycée (à Font-Romeu) mais contrairement à mes cousins, je n’ai jamais joué en club.

Si vous aviez été rugbyman… 

J’aimais bien (Philippe) Bernat-Salles. Je me sens plus ailier, à courir et à feinter, plutôt que de prendre un gros raffut.

Quelle place occupe l’USAP pour vous ? 

Une place particulière comme pour tous les Catalans. C’est quand même l’équipe sportive avec Barcelone, de l’autre côté en foot, qui portent la catalanité. Pour moi, c’est important d’avoir des repères, ce patriotisme local. Ce sont de beaux porte-drapeaux.

Avez-vous des souvenirs marquants avec l’USAP ? 

J’étais au Stade de France lorsque l’USAP a remporté le Brennus (en 2009). C’était un beau souvenir. Au-delà du match, voir tout Perpignan à Paris, c’était quand même très sympa. J’ai aussi partagé la défaite en 2010 mais je retiens surtout la victoire.

Entretenez-vous des relations avec des joueurs de rugby ? 

J’ai rencontré Nicolas Mas avec qui j’avais pas mal discuté. J’ai quelques relations avec Thierry Dusautoir, Serge Betsen, Dimitri Yachvili. J’ai aussi la chance d’avoir Vincent Clerc, Maxime Médard et Wesley Fofana qui me suivent sur Twitter. Je connais aussi Marc Lièvremont puisque j’avais le même kiné (Michel Riff, ndlr) que le XV de France lors de la dernière Coupe du monde.

Que vous inspire la saison actuelle de l’USAP ? 

C’est compliqué. Parce que le Top 14 est extrêmement concurrentiel et parce que c’est une équipe qui a perdu quelques cadres, qui est repartie sur un nouveau cycle et qui a eu des blessés. Cette phase de creux relatif est due à tous ces changements. Il faut leur laisser le temps de se retrouver, de construire leur nouvel ADN et leur aventure ensemble. C’est aussi pour ça que je viens à Montjuïc : une équipe a besoin de soutien quand ça marche comme quand ça ne marche pas. J’espère qu’il y aura beaucoup de Catalans qui feront comme moi.

Quels conseils donneriez-vous aux joueurs de l’USAP ?

Cette délocalisation doit d’abord être une belle fête pour les joueurs. Le piège, c’est de se dire qu’il faut gagner à tout prix. Le conseil que je leur donnerai, c’est de ne pas penser aux enjeux ni au classement. Mais de faire du rugby plaisir, du beau jeu et de profiter de l’événement. Dans ces moments-là, le haut niveau, il faut le mettre de côté et redevenir un gamin qui joue à la balle.

Vous venez à Montjuïc avec l’ensemble de l’équipe de France de biathlon. Y a-t-il des mordus de rugby parmi eux ? 

Il y a Siegfried (Mazet, l’entraîneur du tir) qui vient du même village que Philippe Saint-André. Par contre, il y a un technicien qui, lui, est fan de Wilkinson et Toulon. Je lui ai déjà dit que s’il ne mettait pas un maillot de l’USAP, je ne le laisserai pas entrer dans le stade. On sera une trentaine en tout. Un tiers d’entre eux vivront à Barcelone leur premier match de rugby. Par cette délocalisation et cette fête, je trouve intéressant d’attiser la curiosité des gens vers ce sport. 

Source: lindependant.fr