Marc Lièvremont : « Ce serait bien que ça bouge de ce côté-là »
Marc Lièvremont : « Ce serait bien que ça bouge de ce côté-là »
Le lundi 15 juin 2020 à 8:30 par David Demri
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Lors d’un entretien accordé à RMC Sport, l’ancien sélectionneur du XV de France, Marc Lièvremont s’est confié au sujet de la reprise progressive du rugby suite à l’épidémie qui a frappé le monde.
Ce-dernier a hâte que la compétition puisse reprendre au mois de septembre prochain.
Il avoue n’avoir jamais connu une coupure si longue. Extrait:
« J’espère que tous ceux qui sont impliqués, joueurs et entraîneurs, vont se lâcher! Mais c’est encore loin. La reprise en France du rugby n’est pas programmée avant septembre, en tout cas pour la compétition. Malgré les conditions liées à la crise sanitaire, ils ont repris le physique avec beaucoup d’enthousiasme et ça va aller crescendo. Je n’ai jamais vécu ça comme joueur sauf sur blessure et c’est déjà frustrant. Là, être privé au-delà de son métier, de la passion de jouer, des relations avec ses potes, ses coéquipiers, du plaisir du jeu, je pense qu’il y aura beaucoup d’enthousiasme. »
Concernant la refonte des calendriers, Marc Lièvremont trouve étonnant que World Rugby n’ait pas consulté les ligues française et anglaise plus tôt.
Il espère qu’un accord pourra être trouvé pour l’intérêt supérieur du rugby. Extrait:
« Je n’ai pas toutes informations, mais c’est un peu surprenant et cavalier que World Rugby ait sorti un projet sans consulter les deux grandes ligues professionnelles que sont la Premiership et la LNR. Déjà, ça part mal. Je me mets à la place des présidents de clubs français et anglais qui sont déjà dans la difficulté après la crise sanitaire et qui se voient imposer un projet qui bouleverse leur quotidien, leurs habitudes, leurs modèles, sans être consultés. La démarche venant de World Rugby part déjà mal, quoi! On n’impose pas ça à des partenaires, à des acteurs de ce jeu.
Donc j’espère qu’à Dublin tous ces gens sauront s’entendre dans l’intérêt supérieur du rugby, dans l’intérêt de tous et y compris, on l’oublie souvent, des nations mineures. On vit au-dessus de nos moyens et en cas de crise on est vite exsangue. Depuis l’avènement du rugby professionnel on a oublié de s’investir du rugby à l’international, des nations mineures. Globalement les puissants se comportent de manière égoïste. Ce serait bien aussi de tenir compte de ces enjeux-là qui sont pour moi essentiels pour le développement du rugby à l’échelon planétaire. Je parlais de cynisme et de craintes pour le monde de demain.
A l’échelon du rugby j’ai toujours cette même crainte quand on voit les décisions qui sont prises, elles le sont de manière unilatérale, toujours en fonction des puissants, des plus riches. Et les petits qui sont pourtant des acteurs extraordinaires de notre sport qui est extrêmement fragile à l’échelon planétaire sont toujours aussi peu considérés voire même spoliés et c’est bien dommage. Ce serait bien que ça bouge de ce côté-là, ça me parait tellement indispensable. »
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