Les Géorgiens savouraient à sa juste valeur leur victoire surprise sur les Tonga pour leur entrée dans la compétition (17-10), ce samedi. A l’issue d’une prestation pleine de courage et d’abnégation.

Dès le coup de sifflet final, ils se sont mis à sauter commes des mômes, fous de joie. Puis très vite, ils ont formé un cercle comme pour se retrouver dans la chaleur fusionnelle de la victoire. La Géorgie venait de battre les Tonga (17-10) et savourait ce moment là.

A quelques mètres d’eux, un autre cercle venait de se fermer. Les joueurs tongiens voulaient garder leur tristesse pour eux. La Géorgie venait de signer la première surprise de la Coupe du monde. Le contraste était saisissant dans cette ambiance champêtre du Kingsholm Stadium de Gloucester.

On était loin des fastes de la cérémonie d’ouverture de la veille. Et pour ce match à 12h00, c’était la grande foule. Les pubs étaient ouverts comme pour une rencontre du soir et les délicieuses odeurs de saucisses grillées et de bière pouvaient en agresser quelques-uns. Pas tous.

Alors oui, c’était la fête à Gloucester et elle a été totale pour la Géorgie, qui s’est imposée en s’appuyant sur ses points forts et sur ses hommes forts. Car c’est devant que cette équipe a fait la différence. En relevant le défi.

Un défi qu’attendait Mamuka Gorgodze depuis longtemps: «Je suis très fier de mon équipe et de mon pays mais aussi très fier d’avoir battu une équipe comme les Tonga qui, il y a quatre ans, s’était imposée devant la France. Et encore plus content car les Tonga sont comme nous, ce sont des guerriers. Là, on vient de réussir notre meilleur match en Coupe du monde.»

Ce résultat n’est pas dû au hasard. Avec le Néo-Zélandais Milton Haig à la tête de la sélection et Didier Bes en charge des avants, les Géorgiens ont pris leur temps: «Cela fait quatre ans qu’on travaille, explique Haig. C’est la première fois que la Géorgie bat une équipe mieux classée qu’elle.»

Didier Bes, lui, apprécie d’évoluer dans de bonnes conditions avec un groupe aussi solidaire: «Les gars m’étonnent par le courage qu’ils mettent dans les matches. Certains peuvent être en-dessous du niveau international mais il se donnent toujours à 300%. En sélection, quand ils mettent le maillot, ils jouent pour la patrie. Et je peux vous assurer que ce ne sont pas que des mots.»

«Il ne pouvait rien nous arriver. Les mecs avaient les yeux grands allumés» (Mamuka Gorgodze)

Dans le rôle de chef de meute, Mamuka Gorgodze, le troisième ligne et capitaine, a tenu un rôle essentiel. C’est lui le leader de l’équipe. Il a réalisé un match énorme et ses vingt-sept plaquages (le meilleur « score » du match) ont fini par désintégrer les derniers espoirs des Tonga.

«J’ai senti assez vite qu’on était bien entré dans le match, assurait l’intéressé. il ne pouvait rien nous arriver. Les mecs avaient les yeux grands allumés. Et d’ailleurs à la fin, même quand c’était difficile pour nous, j’ai dit aux gars que le match était gagné à condition de se battre jusqu’au bout. Nous n’avons pas eu peur. C’était notre jour.»

Une belle et grande journée pour la Géorgie qui va maintenant affronter l’Argentine, vendredi prochain à Gloucester: «C’est une très grande équipe, reconnaît Gorgodze. Mais je suis sûr d’une chose, c’est qu’on va donner notre maximum.»

Source: lequipe.fr